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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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chandelle.
    — Ma foi, je trouve qu’elle paraît être la sœur jumelle de celle découverte dans la cachette du box de Bucéphale
    — Et qu’en conclus-tu ?
    — Que le fil n’est point rompu et que nous avançons bellement vers quelque chose d’incertain.
    — Tu ajouteras à cela les pétards qui confirment nos soupçons.
    — Récapitulons. Un inconnu charge un vas-y-dire de faire l’emplette de pétards. Il l’envoie sans doute porter un paquet chez le lieutenant général de police. Il n’y a en effet aucune raison qu’il ait dû employer un autre moineau. Grâce à nos recherches et recoupements, nous retrouvons sa trace et son… disons, gîte. Les preuves s’accumulent. La véracité de notre hypothèse s’impose. Présence d’un paquet de pétards, mais aussi apparition d’une seconde piastre.
    — As-tu songé que cette pièce aurait pu lui être allouée en récompense de ses services ?
    — C’est en effet une possibilité plausible. Quoique…
    — Qu’as-tu derrière la tête ?
    — Ce marchand de fer a voulu nous dissimuler quelque chose. Se pourrait-il…
    — Il a seulement tenté de voiler les conditions dans lesquelles il loge son vas-y-dire . Voilà tout.
    — Dans une cave à l’accès condamné par un établi et recouvert de poussière ? Il y a autre chose. Peux-tu imaginer qu’un gamin ait organisé cet élevage, et par ailleurs où aurait-il trouvé les moyens d’acquérir toutes ces cages, en fer, note-le ? Il était le gardien d’un secret redoutable.
    — Et il a disparu.
    — Il nous faut chercher ici et dégager la muraille. Sinon il nous restera d’interroger le Lambroie.
    Ils s’y attachèrent aussitôt, avec cependant des précautions infinies car les bestioles enragées tentaient de leur mordre les doigts. Dans plusieurs cages des combats se poursuivaient qui s’achevaient par des mises à mort, préludes à des festins carnivores qui déclenchaient de nouvelles rixes. Peu à peu, à mesure que la muraille était dégagée, une porte apparaissait. Une simple poignée permettait de l’ouvrir, le battant pivotant dans une arrière-cave. Ils s’avancèrent avec prudence vers une masse imposante recouverte d’une toile grossière. Le long des murs, des caisses s’empilaient. Ils posèrent leurs chandelles et se mirent à examiner les lieux. Doucement, Nicolas entreprit de dévoiler la chose. Une étrange machine surgit, faiblement éclairée renvoyant quelques reflets métalliques.
    — Serait-ce là un pressoir ? demanda Bourdeau.
    — Je reconnais bien là un seigneur de vignes à Chinon, se moqua Nicolas. Mais au fait, tu n’es pas vraiment éloigné de la vérité. Nous avons là, ma science provient de la lecture assidue des planchesde l’ Encyclopédie , une machine de frappe à balancier qui sert à graver les monnaies.
    — De la monnaie ! Serions-nous tombés sur un nid de faux-monnayeurs ? Ce serait mettre à blanc quelque chose de considérable ! C’est la première fois que je déterre pareille entreprise. Nos pions ont été à dame !
    L’enthousiasme de Bourdeau plaisait à voir.
    — Considère cette machine. Elle possède un corps de balancier muni à chacune de ses extrémités de pesantes boules de plomb qui fournissent la force du coup qui marque les pièces. Un coin mobile.
    — Un coin ?
    — Oui, le fer gravé qui va former l’une des faces de la pièce. Ce coin est fixé à l’extrémité d’un axe vertical à vis. Il faut placer le flan.
    — Quel flan ?
    — Le flan est une pièce de métal, or ou argent, préfigurant la pièce avant sa gravure. Ainsi la monnaie est-elle frappée entre le coin mobile qui descend et le coin fixe, placé sur un socle en bas de la machine.
    — Tout ceci est d’une simplicité quand c’est toi qui expliques !
    — C’est en effet ce qu’aimait relever le feu roi, dit Nicolas d’un air cafard qui fit éclater de rire l’inspecteur.
    Bourdeau commençait à inventorier le contenu des caisses en bois accumulées le long du mur. Il brandit un rectangle de métal blanc.
    — Des lingots d’argent ? Non, trop mince, des feuilles.
    — D’argent ? Je ne le croirai que lorsqu’un changeur me l’aura dûment confirmé. Qui dit faussemonnaie suggère aussi malversation de la matière noble et titre infidèle…
    — Cela je le sais. Le titre est le degré de finesse ou de la pureté d’un métal.
    Nicolas semblait perdu dans ses pensées.
    — Quelque

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