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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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a quelques temps. De fait il passait me voir une fois par mois. Je l’avais trouvé en bonne santé et apparemment sans souci.
    — Reste qu’il est mort et, de surcroît, il semble avoir été assassiné.
    — Peste, monsieur ! Je l’ignorais. J’en suis navré.
    — Nous allons prendre les choses dans l’ordre, si vous le voulez bien. Tout d’abord, depuis quand êtes-vous le notaire du vicomte de Trabard ?
    — Il m’a confié ses intérêts quand il a fait l’achat de son terrain rue d’Enfer et c’est par-devant moi, notaire, que la vente s’est conclue.
    — Cet achat a été soldé dans les conditions habituelles ? Qui était le vendeur ?
    — Un ordre religieux. Le couvent des…
    Il ne termina pas sa phrase. Nicolas le fixait. D’évidence le notaire s’émouvait par trop de la question sur cette transaction. De petites observations s’additionnaient, éloquentes en elles-mêmes. Bourdeau lança un coup d’œil connivent à Nicolas. Son impression devait être identique. L’homme leur dissimulait quelque chose ou se sentait coupable d’un acte qu’il souhaitait celer.
    — Voilà bien les difficultés et ce qui pose problème, pas vrai ?
    Nicolas à tout hasard avait lancé cette phrase qui ne signifiait rien et qui dans son esprit n’avait de valeur que d’un appât.
    — Ce sont les bons pères qui ont insisté… Je n’y étais vraiment pour rien. Un intermédiaire… seulement…
    — Qu’est-ce à dire, maître Liénard ? Il serait opportun que vos propos fussent éclaircis dans un délai très rapide.
    — Je n’ai été qu’un instrument. J’ai apporté la science de mon état pour monter un acte qui permettait de faciliter la protection des intérêts des parties en présence.
    — Maître, cela est loin d’être limpide et je vous serais reconnaissant de bien vouloir apporter des lumières au confus discours que vous nous tenez.
    — Euh ! Euh ! Vous connaissez, messieurs, la spéculation qui a touché les terrains de ce quartier après les effondrements et le nivellement des sols. Ainsi ont été libérées des surfaces sur lesquelles chacun s’est jeté. Le vicomte de Trabard ambitionnait d’acheter un terrain sur lequel l’ordre des Prémontrés envisageait de bâtir des immeubles de rapports.De fait, le vicomte de Trabard ne possédait pas la somme requise…
    — Et alors, comment et par quel miracle a-t-il pu acquérir ce domaine ?
    — C’est que, messieurs, il pouvait user de protections influentes lui permettant d’empêcher les religieux de procéder. Ainsi la situation était-elle bloquée. J’ignore comment cela s’est fait, mais les deux rivaux ont réussi à s’entendre. Mon client obtenait le droit d’acquérir, cependant que des moyens dilatoires autorisaient les Prémontrés à devenir en dernier ressort les propriétaires du terrain en question. Et c’est là que je suis intervenu. Oh ! uniquement, pour contourner…
    — Contourner ! Vraiment ? Je gage, monsieur, que ce petit rien participait de votre récompense. Il est d’usage d’agir ainsi, n’est-ce pas ? Ne vous en défendez pas, je ne vous croirais pas.
    — Toute tâche mérite salaire.
    — J’entends bien. C’est une question de mesure et d’intégrité. À partir, selon vous, de quelle somme glisse-t-on du salaire à autre chose que je me garderai de nommer ?
    — Vous m’offensez, monsieur le commissaire.
    — J’en suis désolé. Je m’étonne toujours du chatouillis d’humeur sur un mot, mais sur les actes jamais. De quelle manière cette vente s’est-elle exactement conclue ?
    Soudain un bruit se fit entendre qui tenait du piétinement et du rampement, bientôt suivis d’un cri strident ponctué de claquements. Une sorte de boule grise bondit sur l’épaule de Bourdeau et se mit à s’acharner sur la perruque de l’inspecteur. Elle l’aurait mise en charpie si l’agressé n’avait de ses poings écarté l’attaque. Ce qui suivit défiait la description. La chose bondit en tout sens, glissa sur la planche du bureau bousculant les papiers qui s’effondrèrent de tous côtés. Le notaire, effaré, se leva et règle à la main poursuivit l’assaillant qui hurlait. Le macaque fut finalement repoussé dans sa cage où, gémissant, il s’accroupit avant derechef de claquer des mâchoires, l’air menaçant.
    — Casimir n’aime pas les étrangers. C’est un singe des Indes orientales dont on me fit jadis présent. Il m’est fort

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