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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ambassade en France au nom de son souverain...
    Le magistrat fit une pause sans achever sa phrase.
    Plus bas dans l’église, il apercevait Ranulf assis contre un pilier. Baldock était près de lui et lui parlait à mi-voix. Corbett comprit que Ranulf avait trouvé un nouvel ami. Il lisait sur le visage de Baldock que le palefrenier faisait de son mieux pour consoler son nouveau protecteur. Corbett embrassa la scène du regard. Lady Madeleine avait croisé les mains comme si elle priait. Quand elle le regarda, traits adoucis et yeux écarquillés, il saisit, un instant, la beauté qui avait dû être la sienne dans sa jeunesse, mais aussi l’éclair de l’obsession et du fanatisme.
    — Lord Henry était sans doute dégrisé, reprit le magistrat. Ce qui n’avait été qu’une plaisanterie contre sa pieuse soeur s’était transformé en une terrible faute. Il a donc offert une réparation, quelque chose qui pourrait vous plaire à tous deux. Le lieu saint serait fermé pour cause de restauration et les murs repeints et dorés à ses frais. Les dommages qu’avaient subis la relique seraient ainsi dissimulés et, pendant ce temps, il chercherait à la remplacer.
    — Et j’aurais accepté, Messire ?
    — Vous n’aviez pas le choix. Pas de relique, pas de pèlerins, pas de statut royal.
    Corbett s’interrompit.
    — Je me demandais comment vous aviez pu être mêlée à la sordide affaire de Sir William, de Gaveston et du prince de Galles. Il y avait une raison à cela. Pas à cause de votre amitié d’enfance. Non, mais si vous aidiez le prince à ce moment, quand il deviendrait roi, St Hawisia serait l’un des plus célèbres sanctuaires de toute l’Angleterre. Vous ne pouviez laisser passer cette chance.
    Il tapota le cercueil de chêne.
    — Quoi qu’il en soit, on clôt la chapelle. Les ouvriers ne sont pas convoqués avant que Lord Henry n’ait respecté sa part du contrat. Sans que vous le sachiez, il part à Rye et il achète la splendide chevelure blonde d’une ribaude. Après l’avoir payée, il embarque la jouvencelle pour la France. Ses boucles d’or, sa gloire, sont apportées céans, sans doute par Cantrone, un mire habile. Il traite les cheveux avec certaines potions et onguents qui les garderont frais et souples. S’ils se détériorent à nouveau, on pourra toujours les remplacer. La chevelure est amenée en secret. Vous ouvrez le couvercle de verre et remplacez la relique. Le reste du lieu sacré est repeint, restauré et réouvert pour recevoir les prières des nonnes et des fidèles. L’histoire aurait dû se terminer là !
    Corbett s’installa à ses côtés.
    — Avec n’importe qui d’autre, cela aurait été réglé. Lord Henry avait accompli ce qu’il avait promis, mais il avait un moyen de pression sur vous. Et il vous a sans doute rappelé que, si la situation s’envenimait entre vous un jour, il pourrait toujours nier son sacrilège et, peut-être, faire savoir quelle était la véritable origine de votre célèbre relique. Vous a-t-il alors expliqué d’où elle provenait ? Y a-t-il fait allusion ? A-t-il trouvé ça amusant et vous a-t-il raillée en vous révélant tout ?
    — Comme vous l’avez souligné, Messire, dit Lady Madeleine en tournant la tête, Lord Henry ne redoutait ni Dieu ni homme.
    — Malheureusement pour vous deux, continua Corbett, quelqu’un a tout découvert : la tenancière d’un bordel à Rye. Elle aimait particulièrement Cecilia, la jeune ribaude dont on avait sacrifié la chevelure. Elle a enquêté avec grand soin et découvert qu’on l’avait expédiée en France. Aussi est-elle venue à Ashdown. Je me demande si Lord Henry lui a narré la raison pour laquelle il avait coupé les tresses d’or de Cecilia. Mais Françoise Sourtillon était une femme avisée, n’est-ce pas ? Je pense qu’elle est venue à St Hawisia pour voir la relique. Une fidèle parmi d’autres. Françoise connaissait bien les cheveux de Cecilia qu’elle avait coiffée maintes fois et elle a compris ce qui se cachait derrière votre relique. Vous a-t-elle demandé des comptes ? Ou la hautaine prieure a-t-elle refusé de la recevoir ?
    « Donc elle vous a écrit. Au premier abord, c’était une missive innocente, mais vous avez lu entre les lignes. A-t-elle tenté de faire pression sur vous ou vous a-t-elle menacée de rendre la supercherie publique ? Vous, bien sûr, lui avez renvoyé une petite réponse innocente. Pourquoi ne

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