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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sacristie. Il esquissa une bénédiction dans leur direction.
    — Sir William m’a donné sa promesse, mais je vous ai entendu, Robert, et cela me paraît juste. Restez en ce lieu tant que cette histoire n’est pas finie.
    — Que voulez-vous dire ? s’enquit Corbett.
    — Il y a à Ashdown des endroits déserts.
    Le prêtre traversa le choeur, ses sandales claquant sur le sol. Il prit un lumignon et alluma les deux cierges de l’autel.
    — Robert Verlian est innocent. Je ne veux pas qu’il lui arrive quelque accident. Il a réclamé asile. Qu’il reste ici. Il y est plus en sécurité que n’importe où ailleurs. Ne croyez-vous pas, Robert ?
    Le verdier se frotta le menton.
    — Vous êtes dans un lieu d’asile, reprit le prêtre d’un ton rassurant. Et, la nuit, vous pouvez venir chez moi. Que pourriez-vous demander de plus ?
    — Mais, si vous êtes innocent, demanda Ranulf, pourquoi ne pas faire face à vos ennemis ?
    Verlian s’assit sur un banc et se prit le visage dans les mains. Il se tut un instant puis les regarda.
    — Le matin où est mort Lord Henry je suis retourné chez moi pour m’assurer qu’Alicia ne risquait rien. Puis j’ai rejoint la chasse. Je n’ai rien vu d’étrange. Mais, quand je suis arrivé à Savernake Dell, Lord Henry était mort d’une flèche en plein coeur.
    — Comment êtes-vous venu ? questionna le magistrat.
    — Je suis reparti en hâte de ma maison, expliqua Verlian. Devant moi j’entendais les chasseurs, les chiens et les cerfs qui bondissaient à travers les buissons vers le vallon.
    — Par quel côté êtes-vous arrivé ? Celui où se tenait Lord Henry ou l’autre ?
    Verlian ferma les yeux.
    — Par-derrière, dit-il. J’ai suivi le même chemin que les chasseurs.
    — Vous étiez donc à l’entrée du vallon ?
    — Oui, c’est là que je me suis arrêté. J’ai vu qu’il s’était passé quelque chose. Des gens étaient rassemblés autour d’un homme à terre. Quelqu’un a crié que Lord Henry avait été tué.
    — Mais pourquoi ne point accourir ?
    — Je ne sais pas !
    Verlian leva les yeux et cilla.
    — Je ne sais vraiment pas. J’ai eu peur. Une pensée m’a traversé l’esprit : tout le monde était à sa place, sauf moi.
    — Ce n’était pas le cas de Sir William, précisa Corbett. Il était allé se soulager dans les bois.
    — Je l’ignorais, répondit Verlian en hochant la tête. N’oubliez pas. Sir Hugh, que j’étais très agité. J’étais le chef verdier de Lord Henry. Et aussi le père de la jeune fille objet de sa concupiscence. Je ne suis point expert en lois. Au moment même où j’ai fait demi-tour pour m’enfuir, j’ai imaginé ce que diraient mes accusateurs : quand Lord Henry a été tué, Verlian n’était pas là où il aurait dû se trouver ! De plus c’est un maître archer ! Il connaît la forêt comme sa main et, surtout, il a un motif, une excellente raison pour abattre son seigneur !
    Corbett prit un tabouret dans le choeur et s’assit près de son interlocuteur.
    — Maître Verlian, je suis venu tôt ce matin parce que je voulais vous interroger avant que les autres n’arrivent, ne nous écoutent et ne se servent de ce que vous dites en mauvaise part.
    Il saisit l’éclair d’inquiétude qui traversa le regard du verdier.
    — Que... que voulez-vous dire ? bégaya ce dernier.
    — Je comprends votre effroi et votre peur, dit le magistrat d’un ton qui se voulait rassurant. Mais il y a des trous dans votre récit, n’est-ce pas ? Vous comprenez, Maître Robert, il y a moult détails que j’ignore : par exemple à quel endroit chacun se trouvait au début de la chasse. Vous aviez pour tâche de guider les chasseurs et de rabattre les cerfs à Savernake Dell, n’est-ce pas ?
    Verlian acquiesça d’un signe de tête.
    — Mais vous ne l’avez pas fait. Alicia nous a appris que vous étiez retourné chez vous afin de vous assurer que Lord Henry n’avait pas abandonné la compagnie pour lui rendre visite. Vous avez quitté l’abri de chasse de Beauclerc dès l’aube, vous êtes rendu aux écuries et avez vérifié que verdiers, chasseurs et piqueurs étaient tous prêts. Vous avez sans doute examiné l’enceinte à Savernake Dell construite pour que les cerfs y soient acculés. Après tout, Lord Henry ne voulait pas décevoir ses hôtes. Nous savons, continua Corbett, que la chasse s’est mal passée. Vous étiez absent. Les chasseurs ont rabattu le

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