Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
granges.
    — Mon père a peur. C’est un verdier, Sir Hugh, et un bon verdier.
    Elle caressa avec tendresse les cheveux de son père.
    — Il a l’habitude de la forêt. Des gens qui y vivent ; des animaux, de leurs pistes, de leurs chemins secrets. Et puis, en un clin d’oeil, son seigneur se comporte en ribaud et ce même seigneur est assassiné.
    Verlian leva la tête, les joues inondées de larmes.
    — Que pouvais-je faire ? plaida-t-il. Si on m’avait chassé, où serais-je allé ? Je suis né ici, Messire ! Ashdown est mon monde, ma vie.
    — Et vous le savez bien, Messire le clerc, n’est-ce pas ? s’enquit Alicia. Vous êtes un chat, vous vous asseyez et pourpensez.
    — Vous êtes donc retournée à la taverne du Diable dans les Bois  ? l’interrogea le magistrat.
    — Ce matin même.
    Alicia ne regarda pas Ranulf.
    — Je voulais voir quelqu'un, mais il était déjà parti. Un des valets de cuisine, pourtant, m’a dit qu’il était debout bien avant l’aube. Il est chargé d’allumer le feu. Vous, Sir Hugh, étiez déjà dans la grand-salle, emmitouflé dans votre chape, et vous contempliez les cendres blanches. On aurait dit que vous aviez passé la nuit devant le foyer.
    — Je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil, répondit Corbett en soutenant son regard. Je suis descendu pour lire quelques lettres. J’ai examiné un livre d’heures, mais n’ai point pu en tirer grand-chose. Je me suis installé pour réfléchir à la mort de Lord Henry et à la situation de votre père que je désire à présent interroger. Je me suis demandé pourquoi la chasse s’était mal passée. Pourquoi il avait mis tant de temps à la rejoindre. Pourquoi il n’était pas revenu en toute hâte chez vous.
    — Et qu’avez-vous pensé encore ?
    — Je vous répondrai, Maîtresse, quand vous m’aurez dit où vous étiez.
    — Il y a un cimetière derrière l’église. Ma mère y est enterrée. C’est le seul endroit de la forêt où je me sentais en sécurité, loin de Lord Henry et de ses hommes. J’ai pris un cheval, un petit palefroi, et je m’y suis rendue. J’ai cueilli des fleurs sauvages, ai laissé ma monture à l’entrée et ai déposé mon bouquet sur la tombe de ma mère. Je me suis assise pour lui parler un moment.
    Alicia ne tint pas compte des sanglots étouffés de son père.
    — Et ensuite ?
    — J’ai quitté le cimetière et suis revenue chez moi, mais sans me presser. Je me demandais ce que père et moi ferions à l’avenir. Et avant que j’arrive à Ashdown – n’est-ce pas bizarre, Messire le clerc ? – mon avenir avait été tout tracé. Lord Henry était mort et mon père en fuite.
    — Et emmenez-vous souvent arc et carquois sur la tombe de votre mère ?
    La colère envahit le visage de la jeune fille.
    — Oui ! siffla-t-elle entre ses dents. Et je vous assure, Messire le clerc, que si j’avais rencontré Lord Henry en chemin je lui aurais décoché une flèche en plein coeur !
    La haine brillait dans ses yeux.
    — Mais Dieu décide et c’est quelqu’un d’autre qui s’en est chargé !

 
    CHAPITRE X
    Corbett se leva de son tabouret.
    — Frère Cosmas, je vous remercie de votre aide. Les soldats de Sir William ne vont pas tarder à arriver...
    — Messire !
    Le magistrat sentit Ranulf effleurer sa manche. Si Alicia était rouge de colère, Ranulf, lui, était blême. Il se rongeait les lèvres avec nervosité et tapotait le poignard suspendu à sa ceinture.
    — Messire, puis-je vous dire un mot ?
    Corbett s’inclina avec calme devant les autres et suivit son serviteur hors du choeur jusqu’à une petite chapelle latérale que dominait une grande statue de la Vierge à l’Enfant. Ranulf approcha son visage de celui de Corbett.
    — Pourquoi ne m’avez-vous point parlé de tout cela ?
    Il se frappa le front.
    — Votre cervelle cliquette et tourne aussi vite que la roue d’un moulin ! Je suis peut-être votre serviteur, mais je suis aussi clerc de la Cire verte : le mandat du roi porte mon nom !
    Corbett passa derrière lui et, s’emparant d’un lumignon, alluma une des petites veilleuses sur la barre de fer qui courait sous la statue de la Vierge.
    — Une pour Maeve ! murmura-t-il.
    Il en alluma deux autres.
    — Une pour Aliénor ! Une pour le bébé à venir !
    Il en alluma une quatrième et déposa une pièce dans la boîte dont il remarqua, amusé, qu’on l’avait scellée dans le plancher près de la

Weitere Kostenlose Bücher