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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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gibier trop vite et avant qu’ils aient eu le temps d’arriver à Savernake Dell deux cerfs ont filé comme le vent ! Si rapidement que les archers les ont manqués et que les bêtes, rusées, ont sauté par-dessus la barricade censée les retenir.
    — Qu’insinuez-vous ?
    Verlian tripota avec nervosité une égratignure sur sa joue.
    — Oh, j’y viendrai dans un moment ! Je vous crois innocent, Maître Verlian. Ce que j’essaie de vous expliquer, c’est que vous êtes resté loin de la chasse beaucoup trop longtemps. Vous aviez prévu de ne rester absent qu’un peu de temps et de revenir en toute hâte. Mais quelque chose vous a retardé.
    Corbett fit une pause.
    Il jeta un coup d’oeil à frère Cosmas qui se tenait près de lui. Ce dernier regardait le chef verdier avec sévérité.
    — M’avez-vous menti, Robert ? demanda-t-il. M’avez-vous caché quelque chose ?
    — Dites-moi, insista Corbett en donnant une tape sur le genou du verdier, quand vous avez fui êtes-vous retourné chez vous ?
    — Non, pas du tout.
    Verlian eut un sourire forcé.
    — Je... je...
    — Vous redoutiez d’être pris par les hommes de Lord Henry ?
    — Oui, oui, c’est ça !
    — Non, ce n’est pas ça, rétorqua le magistrat. Il fallait un certain temps pour que la nouvelle de la mort de leur seigneur parvienne au manoir. Vous n’êtes point retourné voir Alicia chez vous parce qu’elle n’y était pas, n’est-ce pas ?
    Corbett ne broncha pas devant le souffle court de Ranulf.
    — Vous avez quitté Beauclerc au petit matin, reprit-il, et vous êtes précipité dans votre demeure. Vous vous attendiez à y trouver Alicia, mais elle était absente. Vous avez cherché aux alentours, inquiet, en vous demandant où elle était allée. Après tout c’était jour de chasse. Le dernier endroit où votre fille pouvait se promener, c’était bien dans les bois. Avant que vous puissiez les rejoindre, les chasseurs et les verdiers étaient loin devant vous et, parce que votre adresse et votre rigueur leur ont fait défaut, les cerfs ont été rabattus trop vite vers Savernake Dell. Quand vous y êtes arrivé, vous avez constaté qu’il s’était passé quelque chose de terrible. Vous avez compris qui on pouvait accuser, tout comme l’avait compris Sir William, et vous vous êtes donc enfui.
    Corbett fit une pause.
    — Pas chez vous, car vous saviez qu’Alicia ne s’y trouvait pas, et alors à quoi bon vous mettre en danger ? Vous avez fui dans la forêt, n’est-ce pas ?
    — Vous êtes dans la maison de Dieu, rappela la voix rauque de frère Cosmas. Dans son sanctuaire.
    Il désigna le ciboire d’argent.
    — Sous l’apparence du pain, le Seigneur Jésus demeure parmi nous. Je vous ai offert l’asile, vous ai reçu comme un hôte.
    Sa voix s’adoucit.
    — Pas au nom de la loi de l’Église, Robert, mais parce que je vous crois. Où était Alicia ?
    Ranulf faisait les cent pas comme un homme désemparé.
    — Où se trouvait votre fille ? Avait-elle pris un cheval ?
    Verlian se contenta de ciller. Son regard était à présent fixé sur Ranulf.
    — Avait-elle emporté un arc et une flèche ? ajouta le magistrat. Alicia est fille de verdier. Elle sait tendre un arc et tirer. N’avait-elle point un jour menacé Lord Henry ?
    Verlian ouvrit la bouche pour répondre.
    — Ne mentez pas, le prévint Corbett. Si vous mentez, Robert, je ne peux vous aider, vous ou votre fille. Alors ne répondez pas que vous ignoriez où elle était. Alicia vous a rendu visite céans. Vous le lui avez sans doute demandé et elle a dû vous le dire.
    — Dites-leur, père !
    Alicia, enveloppée d’un manteau noir, se tenait sur le seuil du jubé. Elle portait un balluchon de toile attaché par un bout de corde. Elle rabattit son capuchon et jeta un preste coup d’oeil à Ranulf qui rougit et détourna le regard.
    — Je vous ai apporté des gâteaux d’avoine, père.
    Elle les déposa dans la main du franciscain.
    — Partagez-les avec qui vous voudrez.
    Elle alla s’asseoir près de son père, lui entoura les épaules d’un bras protecteur et fixa Corbett avec défi.
    — Vous êtes dangereux, Sir Hugh. Savez-vous que l’on parle de vous au Diable dans les Bois  ? De cette façon que vous avez de rester assis à méditer comme un chat ?
    Corbett sourit.
    — Auquel cas, Maîtresse, vous n’avez rien à craindre de moi. Je suis le chat du roi. Je ne pourchasse que ceux qui dérangent ses

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