Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
Fitzalan se tenaient sur le seuil, suivis d’une femme. Elle entourait quelqu’un de son bras. Ranulf ne distinguait pas très bien la scène car la silhouette était emmitouflée et encapuchonnée.
    — Ah, nos hôtes sont arrivés ! sourit Corbett. Frère Cosmas, pourriez-vous nous aider ?
    — Et vous tirerez vos conclusions, Messire le clerc ?
    — Au moment voulu, mais pourrais-je me servir de ceci ? demanda le magistrat en désignant la table d’offertoire.
    Le franciscain prêta main-forte aux deux hommes pour la déplacer et la poser en haut de la nef. Il apporta ensuite des bancs des transepts et un tabouret pour lui. Corbett s’installa confortablement. Ranulf ouvrit sa sacoche et en sortit un rouleau de parchemin, une corne à encre soigneusement bouchée et une bourse de velours pleine de plumes bien taillées.
    — Qui amenez-vous ? lança Corbett.
    Les archers s’avancèrent en traînant les pieds.
    — Jocasta, sa fille et l’ermite qui se fait appeler Odo.
    — Auriez-vous l’obligeance de faire avancer Jocasta ? Non, non ! s’exclama Corbett en se relevant et en se penchant par-dessus la table, restez sous le porche, frère Cosmas. Qu’on apporte un autre banc pour cette femme.
    Ranulf, selon les habitudes de la Chancellerie, écrivait déjà le nom de Jocasta et celui de Blanche, sa fille.
    Jocasta s’assit sur le banc devant lui, le bras passé sur l’épaule de Blanche qui était là, bouche bée et l’oeil aux aguets. Corbett, par-devers lui, maudit la faible lumière. Le visage de la femme restait dans l’ombre, mais les pommettes hautes, les yeux vifs et légèrement obliques, les lèvres résolues et le menton ferme dénotaient la force. Elle était tête nue et quelques mèches grises sillonnaient sa chevelure noire. Corbett remarqua les doigts forts et les ongles propres. Elle portait un sarrau marron foncé ; une chaîne d’argent retenait un petit croissant de lune en or suspendu à son puissant cou tanné.
    — Vous êtes bien Jocasta ?
    — Et vous, qui êtes-vous ?
    La voix était basse et rauque.
    — Vous le savez, Maîtresse : Sir Hugh Corbett, le clerc du roi, et voici Ranulf-atte-Newgate...
    — Au nom de quelle autorité m’a-t-on conduite céans ? l’interrompit-elle. Suis-je devant un tribunal ?
    Corbett sortit le mandat royal de son escarcelle et le déplia sur la table.
    — On ne vous juge point, Maîtresse, mais j’ai le droit de vous interroger comme l’attestent mes instructions.
    — Je ne peux lire, Messire, mais je sais que les lettres portant des sceaux sont importantes.
    Elle jeta un coup d’oeil à frère Cosmas.
    — Bonjour, prêtre.
    — Bonjour, Jocasta. Je suis heureux de vous voir enfin ici.
    La plume de Ranulf courait sur le vélin. Quand le bout se cassa il jura en silence, en prit une autre et la trempa dans la corne à encre.
    — Vous n’êtes pas l’une des ouailles de frère Cosmas ?
    — Elle est la très bienvenue ici, intervint le franciscain.
    — Je ne viens pas à St Oswald, répondit Jocasta d’un ton sec, son bras protecteur entourant toujours sa fille. On dit que c’est la maison de Dieu et la Porte du paradis : un terrible endroit ! ajouta-t-elle en fermant les yeux.
    — Pourquoi ne fréquentez-vous pas cette église ?
    — Je n’en suis pas digne et ma fille prend peur.
    — Est-ce vrai ?
    — Avez-vous la preuve du contraire, Messire le clerc ?
    — On vous prétend sorcière.
    — Qui ?
    — Vous ne le niez donc pas ?
    — Ne jouez pas au chat et à la souris avec moi, Messire !
    Corbett leva la main.
    — Je suis navré, Maîtresse. Je vous moleste plus que je ne vous questionne. Reprenons tout ça. Pourquoi n’allez-vous pas à l’église ?
    — J’ai mené une vie méprisable. Blanche est simple d’esprit et je l’éloignais des autres qui pourraient la montrer du doigt.
    — Et ces ragots qui vous accusent de sorcellerie ?
    — Mensonges, comme l’attestera frère Cosmas. Je connais les remèdes et peux distiller des potions ou poser un emplâtre, mais je ne suis pas une sorcière. Je ne déterre point la racine de mandragore ni ne fais de sanglants sacrifices quand la lune est pleine.
    — Alors, pourquoi vivez-vous à Ashdown ?
    — C’est là que je me sens chez moi.
    Elle soupira, chuchota quelque chose à l’oreille de sa fille et retira son bras.
    — Il y a de la bonté dans vos yeux, clerc, nulle méchanceté. Vous êtes ici à cause de la

Weitere Kostenlose Bücher