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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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empoisonnement.
    Corbett se leva, l’air incrédule.
    — Messires, il me faut répéter l’évidence. Sir Eustace a bien bu et mangé les mêmes plats que vous au souper, n’est-ce pas ?
    — Oui, répondit Branwood. Et rappelez-vous, Sir Hugh, qu’il a insisté pour que Lecroix, Maigret et moi-même goûtions tous ses aliments.
    — A-t-il ingurgité autre chose ?
    — Non, affirma Maigret. Quand nous avons quitté la grand-salle, je l’ai accompagné jusqu’à sa chambre. Il portait son gobelet de vin. Il paraissait perdu dans ses pensées et pétrifié à l’idée que vous alliez venir, Sir Hugh. Il était persuadé que notre souverain le tiendrait pour responsable de l’assassinat des collecteurs d’impôts et du vol du trésor royal. Bref, je lui ai souhaité bonne nuit. Il m’a, même alors, prié de goûter le vin. Ce que j’ai fait.
    Corbett revint près du valet, toujours assis.
    — Lecroix ! murmura-t-il.
    L’autre leva les yeux, le visage enlaidi par la peur.
    — Une fois dans sa chambre, ton maître a bu le clairet, n’est-ce pas ? Rien d’autre ?
    — Il a seulement mangé des friandises, chuchota Lecroix. Il en gardait dans une petite coupe, mais j’en ai croqué, moi aussi.
    — A-t-il bu de l’eau ?
    — Non, intervint le médecin, sur la défensive. Il n’y a qu’un bassin de toilette. Roteboeuf et moi l’avons examiné ainsi que le linge dont s’est servi Sir Eustace. Nous n’avons rien trouvé de suspect. Vous en jugerez par vous-même, Sir Hugh, car ils se trouvent encore là, comme les friandises et le reste du clairet. J’ai tenu à ce que la pièce soit scellée pour qu’on ne touche à rien.
    — Maigret dit la vérité, confirma Roteboeuf. J’ai moi-même goûté à quelques friandises et soumis l’eau du bassin à un examen approfondi.
    Corbett regarda le mur maculé de taches d’humidité et ferma un instant les yeux. Quelque chose sonnait faux dans cette histoire, pensa-t-il. Comment un homme pouvait-il avoir été empoisonné dans une pièce verrouillée sans que l’on décelât aucune trace de la substance qui l’avait tué ? Il poussa un profond soupir et leva les mains :
    — Bon. Sir Eustace a été empoisonné. Comment et par qui, c’est encore un mystère. Cela dit, il a dû souffrir mille morts et ses cris de douleur auraient dû réveiller Lecroix.
    — Pas forcément, s’empressa de rectifier le mire. Dieu seul sait ce qui l’a tué, mais il y a, Sir Hugh, des substances – l’arsenic blanc, la jusquiame noire, la digitale – qui expédient ad patres aussi vite qu’une flèche en plein coeur. N’oubliez pas que la santé de Sir Eustace laissait à désirer. Il était trop gros et son coeur s’affaiblissait. Si cela se trouve, il ne lui a fallu que quelques secondes pour mourir.
    Ranulf, appuyé contre le mur, décroisa les bras et fit un pas en avant.
    — Lecroix ou quelqu’un d’autre aurait-il pu changer le vin ou l’eau ? demanda-t-il.
    — Non, répondit catégoriquement Maigret. J’y ai pensé. Les fenêtres ne sont que de simples meurtrières.
    Je les ai examinées avec le plus grand soin. Rien n’a été jeté à l’extérieur, et même si cela avait été le cas, comment aurait-on remplacé l’eau ou le clairet ? Il n’y en avait pas d’autre dans la chambre.
    — Donc, conclut Corbett, nous avons Sir Eustace qui touche aux mêmes plats que vous en les faisant d’abord goûter par autrui. Il monte à sa chambre avec un gobelet de clairet à moitié plein, qui n’a apparemment pas été empoisonné. Il en est de même pour une coupe de friandises qu’il garde dans sa chambre et de l’eau avec laquelle il se lave les mains.
    Corbett lança un regard à Lecroix.
    — Ton maître s’est bien lavé avant de se mettre au lit, non ?
    Le valet fit signe que oui.
    — Donc, Sir Eustace se couche dans une chambre fermée dont la clé est sur la porte.
    Il fixa Branwood qui l’observait attentivement.
    — C’est cela, affirma ce dernier. C’est Lecroix qui nous a ouvert. J’ai entendu la clé tourner dans la serrure.
    — Et vous autres, enchaîna Corbett à l’adresse des deux soldats, vous n’avez jamais quitté votre poste et personne n’a rendu visite à Sir Eustace cette nuit-là ?
    Les deux hommes répondirent par la négative.
    — Le même soir, poursuivit Corbett, vous, Sir Peter, êtes retourné dans la grand-salle où vous aviez laissé un gobelet de vin. Bien ! Si j’en crois

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