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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ravitaillement dans le Nord. Robin des Bois doit être exécuté.
    — Mais comment ? ricana Branwood. Par vous et vos deux serviteurs ?
    — Non, répondit Corbett, piqué au vif. Avez-vous entendu parler de Sir Guy de Gisborne ?
    — Bien sûr... Il possède des terres près de Stifford sur la frontière du Lancashire. Il fut shérif ici, à l’époque des premiers méfaits de Robin des Bois.
    — Eh bien, Guy a offert ses services au roi qui les a acceptés. Personne ne connaît la forêt mieux que Gisborne. Il se trouve à présent à Southwell avec une douzaine de verdiers {13} expérimentés et soixante archers.
    Corbett eut la satisfaction de voir Branwood perdre de sa superbe.
    — Dites-moi, poursuivit-il hâtivement, que savez-vous de ce misérable Robin ?
    Corbett maudit sa maladresse : Branwood avait paru dépité en entendant le nom de Gisborne. Cela pouvait apparaître comme un manque de confiance du monarque envers l’assistant shérif, sans compter que la présence de Gisborne était censée être tenue secrète.
    — Robin de Locksley, répondit lentement Branwood en se ressaisissant, est né dans une famille de francs-tenanciers. Il hérita du petit manoir de Locksley, des champs et des droits de pâture. Il participa, dans sa jeunesse, aux campagnes du pays de Galles et acquit une grande dextérité à l’arc.
    Corbett savait ce que cela signifiait. Il avait constaté de visu la force et la puissance de cette arme que les Anglais préféraient de plus en plus à l’arbalète. Le grand arc, fait en bois d’if poli, avait la taille d’un homme et un bon archer pouvait, en moins d’une minute, tirer quatre flèches longues de deux coudées, capables de transpercer une cotte de mailles.
    — Robin de Locksley est un soldat-né, expliqua Branwood. Il prit part aux troubles à l’époque du père de notre souverain puis revint à Locksley où il se laissa entraîner dans une rixe avec des verdiers royaux qui, dit-on, avaient assassiné son père. Robin en tua trois et alla se réfugier dans la forêt de Sherwood.
    Corbett écoutait attentivement. Ce que l’assistant shérif lui racontait concordait avec les renseignements qu’il avait glanés avant son départ de Westminster.
    — C’était un excellent archer, poursuivit Branwood, et un bon soldat qui connaissait le moindre sentier comme sa poche. Lady Mary de Lydsford et un franciscain surnommé frère Tuck l’y rejoignirent.
    Corbett dévisagea frère Thomas, qui lui sourit en retour.
    — Tous les moines ne sont pas de vrais hommes de Dieu, ironisa ce dernier. Le vieux Tuck était un coquin qui vivait dans une cellule d’ermite à Copmanhurst près de Fountaindale. Lorsque le roi amnistia Robin des Bois, Tuck fut envoyé dans une de nos maisons de Cornouailles pour y faire pénitence à l’eau et au pain sec. Il y mourut quelque temps après.
    — Qu’advint-il ensuite ? s’enquit Corbett.
    — D’autres se rallièrent autour de Robin, intervint Roteboeuf. Un colosse, plus costaud encore que Naylor, du nom de Jean Petit, surnommé Petit Jean, un ancien homme d’armes et une brute féroce. L’autre lieutenant de Robin était Will Scathelock, dit Will l’Écarlate.
    — Voyez-vous, intervint Branwood, Robin de Locksley avait une personnalité hors du commun. Il imposait une discipline de fer à sa bande et veillait à ne pas léser les paysans ou ceux qui auraient pu le trahir. Il dévalisait les seigneurs ou les riches ecclésiastiques, et ceux qu’il ne pouvait réduire au silence par la terreur, il les soudoyait.
    Branwood soupira :
    — Vous connaissez le reste. Il y a six ans, notre souverain est venu dans le Nord. Il accorda son pardon à Robin et à sa troupe et offrit même à ce coupe-jarret, ajouta amèrement Branwood, d’entrer dans sa suite. Robin emmena ses hommes participer à la campagne contre les Écossais.
    Corbett leva la main.
    — Je l’ai vu un jour, murmura-t-il. Un visage hâlé, une haute stature, des cheveux aile-de-corbeau. Il portait toujours son habit en drap vert de Lincoln sous le tabar {14} royal. Il servait comme capitaine dans la compagnie des archers royaux.
    « Ses traits accusés, songea Corbett, rappelaient un faucon pèlerin à l’affût. »
    — Cela suffit ! déclara-t-il. Que proposez-vous, Sir Peter ?
    — Demain matin, répondit l’assistant shérif, j’ai l’intention de faire une sortie dans la forêt de Sherwood. Puis-je vous suggérer, Messire, de

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