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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Corbett. Tous ceux qui étaient au courant de notre sortie en forêt. Il fallait que Sir Peter fît montre d’autorité, certes, mais cela en valait-il la peine ?
    — Comment allons-nous mettre la main sur ce brigand ? demanda Ranulf avant de s’approcher de la fenêtre où il se tint prudemment sur le côté, n’ayant pas oublié l’attaque de la veille.
    — Nous ne mettrons certainement pas l’oiseau en cage en courant la forêt, comme nous l’avons fait, commenta sarcastiquement Corbett. Je n’ai aucunement l’intention d’y retourner et d’avancer à l’aveuglette jusqu’à ce qu’une flèche me transperce la gorge. Il faut attirer ce cher Robin des Bois hors de sa tanière, mais quel appât lui tendre ?
    — Je pense à un autre moyen, proposa Ranulf. Si vous démasquiez celui qui espionne pour lui, ici, au château...
    Corbett se redressa :
    — Étrange que tu dises cela ! As-tu remarqué que maître Roteboeuf demeurait invisible alors que Naylor nous accompagnait dans la forêt et que Maigret et le frère Thomas guettaient notre arrivée ?
    — Croyez-vous que ce soit lui le traître ?
    — Cela se pourrait bien. Il m’a paru peu chagriné par la mort de Sir Eustace, et, comme tu l’as souligné, il doit savoir se servir d’une arme. Alors, pourquoi n’est-il pas venu avec nous ou ne nous a-t-il pas accueillis à notre retour ?
    Corbett se rongea l’ongle du pouce, puis sourit à son serviteur dont la tignasse ébouriffée soulignait la pâleur du visage.
    — Ne t’inquiète pas, Ranulf ! Nous n’allons sûrement pas effectuer une autre sortie, mais tu as raison. Si nous capturons le traître, nous supprimerons du même coup le plus puissant allié de Robin des Bois, et surtout, nous enverrons au gibet l’assassin de Sir Eustace et de ce pauvre Lecroix.
    Corbett sauta vivement à bas du lit.
    — Allons, au travail !
    — Qu’allons-nous faire ?
    — Eh bien, puisque Lecroix a rendu son âme à Dieu et que nous ne pouvons plus l’interroger, imaginons que nous soyons deux joueurs de pantomime et retraçons les faits et gestes de Vechey la nuit de sa mort. Et convoquons Roteboeuf.
    Le clerc remplit son gobelet et descendit dans la grand-salle. À l’exception d’un serviteur qu’il envoya à la recherche de Roteboeuf, l’endroit était désert. La garnison s’était rassemblée en petits groupes dans la cour pour commenter le désastre et s’occuper des estropiés. Certains, à l’instar de Branwood, pansaient leurs blessures d’amour-propre à l’écart, l’air bougon et abattu.
    Corbett monta sur l’estrade, près de la table.
    — Bon, d’après ce que nous savons, Sir Eustace Vechey est sorti de cette pièce, suivi de Lecroix et de Maigret.
    Le clerc alla à la porte.
    — Il tenait à la main un gobelet de clairet. Par précaution, il avait fait goûter sa boisson et sa nourriture. Il est monté dans sa chambre. Personne n’a ressenti d’effets nocifs à part Sir Peter qui était descendu chercher son vin et l’avait jeté, tellement il avait mauvais goût.
    Corbett gravit l’escalier, Ranulf marchant à la traîne. Ils s’arrêtèrent devant la porte de la chambre :
    — Que s’est-il passé ensuite ?
    — Selon notre brave médecin, Vechey lui a fait à nouveau goûter le vin, puis est entré, accompagné de Lecroix, répondit Ranulf. La porte fut verrouillée de l’intérieur et deux hommes montèrent la garde.
    — Ce qui signifie, enchaîna Corbett, que Maigret, frère Thomas, Peter Branwood, Roteboeuf, ou en fait n’importe qui, pouvaient se faufiler dans la grand-salle et empoisonner le vin de Branwood.
    — Exact.
    Corbett pénétra dans la pièce sordide où Vechey avait trouvé la mort. La pénombre y régnait toujours, la jonchée sale s’agglutinait en petits tas, les courtines pendaient, à moitié arrachées, et la literie était en désordre. Le gobelet contenant le reste de clairet était resté tel quel, tout comme l’eau croupie dans le bassin du lavarium et les friandises attirant les mouches. Ranulf alla s’asseoir sur le lit de camp de Lecroix tandis que Corbett refaisait les gestes que Vechey avait dû accomplir, sans toutefois toucher au clairet, à l’eau ou aux friandises gâtées. Puis il fit mine de se laver et de se sécher mains et visage, tout en dédaignant prudemment le linge taché de sang. Il revint ensuite s’étendre sur les couvertures, indifférent à l’odeur des draps sales.
    — Ai-je

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