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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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que le reporter
prenait à la volée.
    « Faudrait aussi mentionner la récompense,
fit-il observer.
    — Vous l’avez descendu pour l’argent ?
    — Dix mille dollars, rien que ça ! »
    Leonard leva les yeux et surprit Bob qui
faisait la grimace.
    « J’écrirai que vous êtes jeunes, mais
que vous avez du cran. »
    Charley sourit.
    « On en a à revendre. »
    Il lécha sa feuille de cigarette.
    « Je parie que vous ne vous attendiez pas
à ce que la dépouille de Jesse fasse surface à St Joe, pas vrai ? fanfaronna-t-il.
On était sûr qu’on allait faire sensation en le mettant hors d’état de nuire. »
    Zee céda aux instances pleines d’égard de
Craig et admit la vérité. Elle eût préféré connaître la froide étreinte de la
Mort ; elle s’inquiétait de ce qui allait advenir de ses enfants ; elle
évoqua la tendresse et la gentillesse de Jesse et promit de coopérer si le
marshal lui garantissait d’empêcher qu’un entrepreneur opportuniste s’emparât
du corps de Jesse pour l’exhiber aux quatre coins du pays.
    Un peu après dix heures, la dépouille fut
conduite à la morgue des pompes funèbres Seidenfaden dans un corbillard vitré
noir que suivait une procession endeuillée emmenée par Mrs James. Indiscrets
et badauds s’attroupèrent autour du pavillon, lorgnant par les fenêtres, jaugeant
les chevaux dans l’écurie, échangeant des histoires au sujet de la bande des
frères James et fauchant tout ce qu’il était facile d’escamoter, si bien qu’il
fallut verrouiller le pavillon, clouer les fenêtres et poster un agent de
police sur le trottoir afin de dissuader les pillards.
    Les pièces à conviction saisies par Enos Craig
consistaient en une bague ciselée au nom du bandit, un dollar en or reconverti
en épingle de cravate et marqué des initiales J. W. J., une paire de
boutons de manchette en corail, une carabine Winchester que Jesse avait
baptisée Old Faithful (« Toujours Fidèle »), un fusil de chasse
surnommé Big Thunder (« Tonnerre rugissant »), quatre revolvers (Pet,
Baby, Daisy et Beauty – Bichon, Bébé, Marguerite et Beauté), une montre à
remontoir en or de dix-huit carats extorquée à John A. Burbank lors de l’attaque
de la diligence de Hot Springs dans l’Arkansas et une montre de gousset Waltham
soutirée au juge R. H. Rountree à Mammoth Cave en 1880. Mrs James ne
se vit pas confisquer la bague sertie d’un diamant qui avait autrefois
appartenu à Lizzie, la fille de Rountree. Un petit malin aborda Tim avec un
sourire de connivence. « Alors, c’est toi Jesse Edwards James ? »
L’enfant lui adressa un regard boudeur. « Tu sais qui est Jesse James ? »
Le garçonnet fit non de la tête. « Et comment il s’appelait, ton père ? »
Le jeune Jesse demeura perplexe. « Papa. »
    L’homme partit d’un rire énorme, comme si
Jesse James en personne venait de lui en conter une bien bonne et tenta de
persuader les journalistes assemblés là de consigner l’anecdote en citant son
nom.
    Jesse Edwards James et Mary furent confiés à
une dame du nom de Mrs Lurnal et le directeur du World Hotel offrit de
loger Mrs James dans son établissement. Zee trompa sa peine en se
tourmentant à propos de sa situation financière et on lui soumit l’idée de
vendre aux enchères les biens du ménage dont elle n’avait pas besoin. L’oncle
de Zee, Thomas Mimms, prévint par télégramme Mrs Samuels et le reste de la
famille ; la jeune femme avec qui Zee devait faire des courses alla lui
chercher des affaires au pavillon. Alex Green, un avocat, notifia à Zee qu’aux
yeux de la loi, elle était complice des multiples crimes commis par son mari, mais
qu’il consentirait à la représenter en échange d’une avance de cinq cents
dollars ; toutefois, R. J. Haire, un de ses confrères, réduisit à
néant le plan de Green en proposant gratuitement ses services à la mémoire d’un
homme formidable par trop dénigré.
    Le commissaire Craig
reçut le télégramme de Bob Ford à son cabinet, dans l’immeuble du Kansas
City Times, mais ne leva pas le petit doigt pour avertir la rédaction du
journal de l’assassinat ; il se contenta de répondre à Bob : « Je
viens par le premier train. Hourra pour vous. » Il apprit ensuite l’extraordinaire
nouvelle à William H. Wallace, le procureur du comté de Jackson et, comme il
eût dû patienter plusieurs heures avant le train suivant de la ligne régulière,
ce fut à

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