Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
Vom Netzwerk:
bord du convoi mis à disposition par la Hannibal and St Joseph que
Craig fonça en direction du nord, après une halte à Liberty, afin de récupérer
le shérif Timberlake et un Dick Liddil abasourdi et consterné.
    Le secrétaire de Thomas Crittenden ne
découvrit le communiqué de Bob Ford qu’après avoir passé en revue le courrier
du matin, mais il contacta aussitôt par télégraphe les autorités de St Joseph
pour obtenir davantage de renseignements et prit des mesures afin que le
gouverneur pût se rendre sur place dès qu’il reviendrait de sa réunion à St Louis.
Crittenden étouffa une plainte à l’annonce du meurtre et, d’après Finis C. Farr,
le secrétaire, durant tout le trajet jusqu’à sa résidence officielle, le
gouverneur ne cessa de répéter qu’il regrettait que les Ford n’eussent pas
capturé Jesse James en vie.
    Vers midi, à St Joseph, le procureur du
comté de Buchanan, O. M. Spencer, ordonna que l’enquête du coroner
débutât l’après-midi même, dès trois heures, après quoi il effectua une visite
au bureau d’Enos Craig pour signifier aux Ford qu’il ne croyait pas qu’ils
eussent agi en concertation avec l’administration de l’État comme ils l’affirmaient
et qu’il avait l’intention de les inculper pour meurtre. « Quand bien même
Mr James serait l’homme le plus coupable du monde, cela ne justifie pas
que vous l’abattiez, sauf en légitime défense ou après avoir procédé aux
sommations d’usage, leur déclara-t-il. La loi est très explicite sur ce point. »
    Bob baissa les yeux vers le sol, mais Charley
afficha un sourire narquois et demanda à Enos Craig quand serait servi le
déjeuner.
    Au salon funéraire Seidenfaden, au coin de la
Quatrième et de Messanie Street, le cadavre fut vidé de ses entrailles, puis
ses diverses cavités emplies de préservateur, ce qui tenait alors lieu d’embaumement.
On remplaça sa chemise tachée par une autre, blanche et amidonnée, mais on
laissa à Jesse sa cravate et le reste des habits dont il était vêtu ce matin-là
quand il avait acheté des cigares.
    Alors qu’il ne travaillait que depuis une
journée pour le studio d’Alex Lozo, James W. Graham eut la chance d’accéder à la
notoriété à l’âge de vingt-six ans en étant le seul photographe autorisé par le
marshal à immortaliser Jesse Woodson James. Après avoir posé son appareil
photographique à plaque de huit pouces sur dix sur une caisse, il aida William
Seidenfaden et deux autres hommes à transporter le corps du laboratoire à la
chambre froide où les défunts étaient exposés sur un lit de glace.
    Attroupés derrière les cordons pourpres tendus
dans la chambre froide, les correspondants des journaux de Kansas City, Independence,
Richmond et Kearney déjà en ville rédigeaient leurs impressions et comparaient
les traits du cadavre aux deux autres photographies connues de Jesse, à
dix-sept et à vingt-sept ans.
    Graham et les assistants de l’entrepreneur de
pompes funèbres attachèrent le corps à une large planche au moyen d’une corde
qui lui passait au-dessous de l’épaule droite et au niveau de l’aine, puis ils
la redressèrent jusqu’à ce qu’elle fut presque verticale et laissèrent l’objectif
assimiler la scène pendant une minute. Les yeux de Jesse étaient clos, leur
pourtour légèrement vert et les orbites elles-mêmes si caverneuses que plus
tard, sur certains tirages, on lui peignit deux yeux bleus contemplant avec
sérénité quelque panorama distant. N’apparaissait pas non plus sur les clichés
commémoratifs la fâcheuse contusion au-dessus du sourcil gauche, que certains
journalistes prirent pour l’orifice de sortie de la balle et en laquelle d’autres
virent la preuve que Bob Ford avait frappé sa victime blessée avec un gourdin. Les
joues, le thorax et l’abdomen du cadavre étaient quelque peu distendus par le
fluide conservateur, si bien qu’il fallut lui retirer sa ceinture en cuir
marron et qu’il avait l’air de peser plus de quatre-vingts kilos au lieu de ses
soixante-douze. Sa taille fut surestimée de dix centimètres et évaluée à plus d’un
mètre quatre-vingts par tous ceux qui en firent mention.
    Graham retourna au studio Lozo afin d’y
développer la plaque sèche, accompagné par les reporters, ainsi que par de
nombreux acheteurs impatients de se procurer les tirages vendus deux dollars
pièce qui servirent de modèle à quantité de couvertures de

Weitere Kostenlose Bücher