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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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alors vide, dans lequel on
avait l'habitude de mettre la laine.
    Il était éclairé d'un bout à l'autre par des
lampes et des chandelles.
    Un grand nombre d'hommes parmi lesquels je
reconnus des gens de ma compagnie, ou de celle de mon camarade,
étaient couchés des deux côtés, occupés les uns à fumer, d'autres à
prier, d'autres à polir leurs armes.
    Dans le centre, sur toute la longueur, des
bancs avaient été rangés bout à bout, et sur ses bancs étaient
assis à cheval tous les cent mousquetaires du baronnet.
    Chacun deux était en train de tresser en forme
de queue la chevelure de l'homme assis devant lui.
    Un jeune garçon allait et venait, un pot de
graisse à la main, et avec cet ingrédient et de la ficelle à fouet,
la besogne marchait rondement.
    Sir Gervas en personne, muni d'une grande
boite pleine de farine, était assis, perché sur un ballot de laine
au bout de la rangée, et aussitôt qu'une queue était achevée, il
l'examinait à travers son monocle, et si elle lui paraissait
convenablement faite, il la saupoudrait d'un geste précieux, en
puisant dans sa boite, et opérait avec autant de soin et de sérieux
que s'il se fut agi d'une cérémonie de l'Église.
    Jamais cuisinier, assaisonnant un plat, n'eût
distribué ses épices avec autant d'exactitude et de jugement que
notre ami n'en mettait à enfariner les têtes de sa compagnie.
    Au milieu de son travail, il leva les yeux, et
vit une ou deux figures souriantes à la fenêtre, mais son
occupation l'absorbait trop pour qu'il se permit de l'interrompre,
et nous finîmes par repartir à cheval sans lui avoir parlé.
    À ce moment, la ville était fort tranquille et
silencieuse, car les gens de cette région étaient habitués à se
coucher tôt, à moins que quelque occasion ne les tînt sur pied.
    Nous parcourions, au pas lent de nos chevaux,
les rues muettes.
    Les fers de nos montures résonnaient d'un
bruit clair sur le pavé de galets, et nous tenions de ces propos
légers qui sont d'usage entre jeunes gens.
    Au dessus de nous, la lune brillait d'un vif
éclat, répandait une lueur argentée sur les larges rues, et
dessinait en un réseau d'ombres les pointes et les clochetons des
églises.
    Arrivé dans la cour de Maître Timewell, je mis
pied à terre, mais Ruben, charmé par le calme et la beauté de la
scène, continua sa promenade à cheval, dans l'intention de pousser
jusqu'à la porte de la ville.
    J'étais encore occupé à défaire les boucles de
la sangle, et à enlever mon harnais, quand tout à coup arriva d'une
des rues voisines, un grand cri, un bruit de lutte, de choc d'épées
en même temps que la voix de mon camarade appelant à l'aide.
    Je tirai mon épée et sortis en courant.
    À une faible distance de là, se trouvait un
assez large espace, tout blanc de clarté lunaire, et au centre
j'aperçus la silhouette trapue de mon ami.
    Il faisait des bonds avec une agilité dont je
ne l'avais jamais cru capable, et échangeait des coups de pointe
avec trois ou quatre hommes qui le serraient de près.
    Sur le sol gisait une figure sombre.
    Du groupe de combattants, la jument de Ruben
se dressait, se baissait comme si elle comprenait le danger que
courait son maître.
    Comme j'accourais, criant, l'épée haute, les
assaillants s'enfuirent par une rue latérale, excepté l'un d'eux,
un homme de haute taille, musculeux, qui avait une épée.
    Il se lança contre Ruben, en lui portant un
furieux coup de pointe, jurant, et le traitant de trouble-fête.
    J'éprouvai une sensation d'horreur en voyant
la lame passer à travers la parade de mon ami, qui leva les bras,
et tomba la face en avant, pendant que l'autre, après avoir lancé
un dernier coup, s'enfuyait par une des ruelles étroites et
tortueuses qui allaient de la rue de l'Est à la rive de la
Tone.
    – Au nom du ciel, où êtes-vous atteint ?
m'écriai-je en me jetant à genoux près du corps étendu. Où
êtes-vous blessé, Ruben ?
    – Surtout dans le soufflet, dit-il en
soufflant comme un soufflet de forge, et aussi derrière la tête.
Donnez-moi la main, je vous prie.
    – Vraiment, vous n'êtes pas touché ?
m'écriai-je, le cœur soulagé d'un grand poids, en l'aidant à se
relever. Je croyais que ce gredin vous avait transpercé.
    – Autant chercher à percer un crabe de Warsash
avec un épingle à cheveux, dit-il. Grâce au bon Sir Jacob Clancing,
jadis de Snellaby Hall, et présentement de la Plaine de Salisbury,
leurs rapières n'ont produit d'autre

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