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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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fenêtres ou décoraient les
balcons.
    La rue de l'Est, la Grande Rue, la rue
d'Avant, étaient tendues des greniers jusqu'à terre d'étoffes rares
et belles.
    De gais étendards étaient suspendus aux toits
des deux côtés, ou voltigeaient en longues guirlandes d'une maison
à l'autre.
    La bannière royale d'Angleterre était déployée
au clocher élevé de Sainte Marie-Madeleine, et le drapeau de
Monmouth flottait au clocher tout pareil de Saint Jacques.
    Jusqu'à une heure avancée de la nuit, on
manœuvra le rabot, le marteau, on travailla, on inventa, si bien
que le jeudi 18 juin, quand le soleil se leva, il éclaira le plus
beau déploiement de couleurs et de verdure qui ait jamais paré une
ville.
    Une sorte de magie avait changé la ville de
Taunton en un jardin fleuri.
    Maître Stephen Timewell s'était occupé de ces
préparatifs, mais il s'était dit en même temps que le signe de
bienvenue le plus agréable qu'il pût offrir aux yeux de Monmouth
serait la vue du gros corps d'hommes armés qui étaient prêts à
suivre sa fortune.
    Il y en avait seize cents dans la ville.
    Deux cents d'entre eux formaient la
cavalerie.
    La plupart étaient bien armés et équipés.
    Ils furent rangés de façon que le Roi passât
devant eux à son entrée.
    Les gens de la ville bordaient, sur trois
rangs de profondeur, la place du Marché, depuis la porte du Château
jusqu'à l'entrée de la Grande Rue.
    De là jusqu'à Shuttern, les paysans du comté
de Dorset et ceux de Frome étaient placés sur les deux côtés de la
rue.
    Notre régiment était posté à la porte de
l'Ouest.
    Avec des armes bien astiquées, des rangs bien
alignés, et des branches vertes à tous les bonnets, aucun chef ne
pouvait s'abstenir de souhaiter de voir son armée ainsi accrue.
    Lorsque tous furent à leurs places, que les
bourgeois et leurs épouses se furent parés de leurs atours des
jours de fête, avec des figures réjouies, des corbeilles pleines de
fleurs, tout fût prêt pour la réception du royal visiteur.
    – Voici mes ordres, dit Saxon en s'avançant
vers nous sur son cheval, au moment où nous prenions nos places
près de nos compagnons. Moi et mes capitaines, nous nous réunirons
à l'escorte du Roi, quand il passera, et nous l'accompagnerons
ainsi jusqu'à la place du Marché. Vos hommes présenteront les armes
et resteront en place jusqu'à notre retour.
    Nous tirâmes, tous les trois, nos sabres et
nous fîmes le salut.
    – Si vous voulez bien venir avec moi,
messieurs, et prendre position à droite de cette porte-ci, dit-il,
je pourrai vous dire quelques mots au sujet de ces gens, quand ils
défileront. Trente ans de guerre, sous bien des climats, m'ont bien
donné le droit de parler en maître-ouvrier qui instruit ses
apprentis.
    Nous suivîmes son invitation avec
empressement.
    On franchit la porte, qui maintenant se
réduisait à une large brèche parmi les tas de déblais marquant
l'emplacement des anciennes murailles.
    – On ne les aperçoit pas encore, fis-je
remarquer, pendant que nous montions sur une hauteur commode. Je
suppose qu'ils doivent arriver par cette route dont les détours
suivent la vallée en face de vous.
    – Il y a deux sortes de mauvais généraux, dit
Saxon, l'homme qui va trop vite et celui qui va trop lentement. Les
conseillers de Sa Majesté ne seront jamais accusés du premier de
ces défauts, quelques erreurs qu'ils puissent commettre d'ailleurs.
Le vieux Maréchal Grunberg, avec qui j'ai fait trente-six mois de
campagne en Bohème, avait pour principe de voler à travers le pays,
pêle-mêle, cavalerie, infanterie, artillerie, comme s'il avait le
diable à ses trousses. Il aurait pu commettre cinquante fautes,
mais l'ennemi n'avait jamais le temps d'en profiter. Je me rappelle
un raid que nous fîmes en Silésie. Après deux jours de marche dans
les montagnes, son chef d'état-major lui dit que l'artillerie était
hors d'état de suivre.
    « – Qu'on la laisse en arrière !
répondit-il.
    « On abandonna donc les canons, et le
lendemain au soir, l'infanterie était fourbue.
    « – Ils ne peuvent pas faire un mille de
plus, dit le chef.
    « – Qu'on les laisse en arrière, dit
Grunberg.
    « Nous voilà donc partis avec la
cavalerie. Pour mon malheur, j'étais dans son régiment de pandours,
après une escarmouche ou deux, tant par l'état des routes que par
le fait de l'ennemi, nos chevaux étaient crevés inertes.
    « – Les chevaux sont fourbus, dit le
capitaine en

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