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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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nous tenions prêts pour l'arrivée du Roi. Jusqu'alors,
j'espère que vous me ferez l'honneur d'agréer mon humble toit.
    – Je crains, dit Saxon, de ne pouvoir accepter
cette offre si bienveillante. Quand je suis sous les armes, je me
lève tôt et me couche tard. J'établirai donc mon quartier-général à
l'auberge, qui n'est pas très bien fournie au point de vue des
victuailles, mais qui peut m'offrir la nourriture simple à laquelle
se bornent mes besoins, avec mon quart de bière noire d'octobre, et
ma pipe de Trinidad.
    Saxon tenant ferme dans sa décision, le Maire
cessa d'insister auprès de lui, mais mes deux amis s'empressèrent
de se joindre à moi pour accepter l'offre du digne marchand de
laines, et nous nous installâmes pour la durée de notre séjour sous
son toit hospitalier.

IV – Une mêlée nocturne.
    Si Decimus Saxon refusa de mettra à profit
l'offre du logement et de la table que lui avait faite Maître
Timewell, ce fut, ainsi que je l'appris plus tard, pour cette
raison que le Maire étant un ferme Presbytérien, il croyait
inopportun de laisser s'établir entre eux une intimité trop grande,
qui lui nuirait auprès des Indépendants et autres zélotes.
    À vrai dire, mes chers enfants, cet homme
plein de ruse commença, dès ce jour, à régler sa vie et ses actes
de façon à se concilier l'amitié des Sectaires, et de se faire
considérer par eux comme leur chef.
    En effet, il était fermement convaincu que
dans des mouvements violents comme celui où nous étions engagés, le
parti le plus extrême est sûr d'avoir enfin la haute main.
    – Fanatisme, me disait-il un jour, cela
signifie ferveur, et ferveur signifie qu'on sera âpre à la besogne,
et l'âpreté à la besogne signifie la puissance.
    Tel était le pivot de toutes ses intrigues, de
tous ses projets.
    En premier lieu, il s'appliqua à prouver qu'il
était un excellent soldat. Il n'épargna ni le temps, ni la peine
pour y arriver.
    Du matin jusqu'à midi, dans l'après-midi
jusqu'à la nuit, nous faisions l'exercice, et encore l'exercice, si
bien qu'enfin les commandements lancés à tue-tête, ce fracas des
armes devinrent fatigants par leur monotonie.
    Les bons bourgeois purent bien se figurer que
l'infanterie du Wiltshire sous le colonel Saxon, faisait partie de
la place du Marché au même titre que la croix de la ville ou le
carcan de la paroisse.
    Il fallait faire bien des choses en peu de
temps, et même tant de choses que plus d'un aurait déclaré la
tentative inutile.
    Ce n'était pas seulement la manœuvre
d'ensemble du régiment ; il fallait de plus que chacun de nous
habituât sa compagnie à l'exercice qui lui était propre.
    Il nous fallait apprendre de notre mieux les
noms et les besoins des hommes.
    Mais notre tâche fut rendue plus aisée par la
certitude que ce n'était point du temps perdu, car à chaque
rassemblement nos patauds se tenaient plus droit et maniaient leurs
armes avec plus de dextérité.
    Depuis le chant du coq jusqu'au coucher du
soleil, on n'entendit dans les rues d'autres cris que :
« Portez armes, préparez armes, reposez vos armes, apprêtez
vos amorces » et tous les autres commandements de l'ancien
exercice de peloton.
    À mesure que nous devenions meilleurs soldats,
notre nombre augmentait, car notre apparence coquette attirait dans
nos rangs l'élite des nouveaux-venus.
    Ma compagnie s'accrut au point qu'il fallût la
dédoubler.
    Il en fut ainsi des autres dans la même
proportion.
    Les mousquetaires du baronnet atteignirent le
chiffre d'une bonne centaine, gens sachant pour la plupart se
servir du mousquet.
    En totalité, nous passâmes de trois cents à
quatre cent cinquante, et notre façon de manœuvrer se perfectionna
au point de nous valoir de tous côtés des éloges sur l'état de nos
hommes.
    À une heure avancée de la soirée, je rentrais
à cheval, lentement, à la maison de Maître Timewell, quand Ruben
arriva à grand bruit derrière moi et me pria de revenir sur mes pas
avec lui pour assister à un spectacle qui valait la peine d'être
vu.
    Bien que je ne me sentisse guère disposé à ce
genre de plaisirs, je fis faire demi-tour à Covenant, et nous
descendîmes toute la longueur de la Grande Rue, pour entrer dans le
faubourg qui se nomme Shuttern.
    Mon compagnon s'y arrêta devant un édifice nu,
qui avait l'air d'une grange, et me dit de regarder dans
l'intérieur par la fenêtre.
    Le dedans se composait d'une seule grande
chambre.
    C'était le magasin,

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