Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
Vom Netzwerk:
chef.
    « – Qu'on les laisse en arrière !
crie-t-il.
    « Et je parie qu'il aurait poussé jusqu'à
Prague avec son état-major, si on l'avait laissé faire. Après cela,
nous lui donnâmes comme surnom « Général
Laisse-en-arrière. »
    – Un brillant commandant, oh ! oui,
s'écria Sir Gervas, j'aurais aimé servir sous lui.
    – Oui, et il avait une façon de former ces
recrues qui n'aurait guère été du goût de nos bons amis d'ici dans
l'Ouest, dit Saxon. Je me rappelle qu'après Salzbourg, quand nous
eûmes pris le château ou la forteresse de ce nom, nous fûmes
renforcés d'environ quatre mille hommes d'infanterie qui n'avaient
point été dressés. Comme ils approchaient de nos lignes, en agitant
les mains, en sonnant du clairon, le vieux Maréchal
« Laisse-en-arrière » déchargea sur eux tous les canons
qui se trouvaient sur les murs, ce qui tua soixante hommes et jeta
parmi le reste une grande panique.
    « – Il faut que ces coquins apprennent
tôt ou tard à tenir bon sous le feu, dit-il. Ils peuvent bien
commencer tout de suite leur éducation.
    – C'était un rude maître d'école, fis-je
remarquer. Il aurait pu laisser à l'ennemi partie de cet
enseignement.
    – Et pourtant le soldat l'aimait, dit Saxon.
Il n'était point homme, quand une ville avait été prise d'assaut, à
regarder de trop près quand une femme braillait, non plus qu'à
écouter tous les bourgeois qui avaient par hasard trouvé leur
coffre plus léger d'une bagatelle. Mais parlons des chefs qui vont
lentement. Je n'en ai connu aucun qui pût être comparé au Brigadier
Baumgarten, qui était aussi de l'armée impériale. Il levait par
exemple ses quartiers d'hiver, pour venir s'établir devant une
place forte. Il élevait un épaulement ici, là il creusait une sape,
si bien que ses soldats finissaient par avoir mal au cœur rien qu'à
regarder la place. Il jouait ainsi avec elle comme un chat avec une
souris, jusqu'au moment où elle allait ouvrir ses portes, mais
alors il pouvait bien prendre la fantaisie de lever le siège et de
se mettre en quartiers d'hiver. J'ai fait deux campagnes sous lui,
sans honneur, sans mise à sac, sans pillage, sans profit, excepté
une misérable solde de trois florins par jour, payée en pièces
rognées, avec six mois de retard… Mais voyez-vous les gens sur ce
clocher ! Ils agitent leurs mouchoirs comme s'ils apercevaient
quelque chose.
    – Je ne puis rien voir, répondis-je, en
abritant mes yeux et promenant mon regard sur la vallée semée
d'arbres qui montait en pente douce jusqu'aux collines couvertes de
pâturages de Blackdown.
    – Les gens, qui sont sur les forts, agitent
des mouchoirs et désignent du geste quelque chose. Il me semble que
j'entrevois l'éclair de l'acier parmi les bois tout là-bas.
    – C'est ici, dit Saxon, étendant sa main armée
d'un gantelet sur la rive ouest de la Tone, tout près du pont de
bois. Suivez mon doigt, Clarke, et voyez si vous pouvez le
discerner.
    – Oui, c'est vrai, m'écriai-je, je vois un
reflet brillant qui va et vient. Et ici, à gauche, à l'endroit où
la route passe en courbe par dessus la hauteur, apercevez-vous
cette masse compacte d'hommes ! Ha ! la tête de la
colonne commence à sortir d'entre les arbres.
    Il n'y avait pas un nuage au ciel, mais la
grande chaleur produisait une buée qui s'étendait sur la
vallée.
    Elle devenait très épaisse le long du cours
sinueux de la rivière, et flottait en petits flocons en lambeaux,
au-dessus de la région boisée qui avoisine ses bords.
    À travers cette mince couche de vapeur
pénétrait de temps en temps un éclair de vive lumière, quand les
rayons du soleil tombaient sur une cuirasse ou sur un casque.
    Par intervalles, la douce brise de l'été
apportait à nos oreilles de soudains éclats d'une musique
militaire, où se mêlaient le son aigu des trompettes et le sourd
grondement des tambours.
    Puis, nos regards perçurent l'avant-garde de
l'armée, qui commençait à se dérouler, sortant de l'ombre des
arbres et apparaissant en noir sur la route blanche et
poussiéreuse.
    La longue ligne continua à s'étendre, se
tordant sur elle-même, à mesure qu'elle sortait des bois, pareille
à un serpent noir aux écailles polies.
    Enfin, l'armée rebelle tout entière –
cavalerie, infanterie, artillerie – fut visible pour nous.
    L'éclat des armes, le flottement de nombreux
drapeaux, les plumes des chefs, les colonnes épaisses des hommes en
marche, tout cela formait

Weitere Kostenlose Bücher