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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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était à peine agité d'un mouvement de vibration,
d'ondulation dans sa ligne oscillante, l'analogie avec un serpent
gigantesque me revint encore une fois à l'esprit.
    – Je trouverais que cela ressemble à un grand
boa, qui irait entourer la ville de ses replis.
    – Un serpent à sonnettes plutôt, dit Ruben, en
montrant les canons à l'arrière-garde. C'est dans sa queue qu'il
garde de quoi faire du bruit.
    – Voici sa tête qui approche, si je ne me
trompe, dit Saxon. Il vaudrait mieux, je crois, nous placer sur le
côté de la porte.
    Comme il parlait, un groupe de cavaliers aux
costumes voyants se détacha du corps principal et se dirigea tout
droit vers la ville.
    À leur tête se trouvait un jeune homme de
haute taille, de tournure svelte et élégante, qui montait avec la
grâce d'un écuyer accompli.
    Il se faisait remarquer parmi ceux qui
l'entouraient par la fierté de son attitude et la richesse de son
harnachement.
    Lorsqu'il se fut approché au galop de la
porte, une clameur de bienvenue, partit de la multitude, clameur
qui se transmit et se prolongea dans la foule plus éloignée.
    Celle-ci, ne pouvant voir ce qui se passait en
avant, conclut de ces acclamations que le Roi approchait.

V – La Revue des Hommes de l'Ouest.
    Monmouth était alors dans sa trente-sixième
année.
    Il se distinguait par ces grâces
superficielles qui plaisent à la multitude et mettent un homme en
état de prendre la direction d'une cause populaire.
    Il était jeune.
    Il avait la parole facile et spirituelle.
    Il était habile dans tous les exercices qui
conviennent à un soldat et à un homme.
    Pendant qu'il parcourait l'Ouest, il n'avait
point jugé au-dessous de lui d'embrasser les jeunes villageoises,
d'offrir des prix pour les sports champêtres, et de disputer,
chaussé de bottes, la palme de la course à pied avec les plus
agiles des paysans courant nu-pieds.
    Il était d'un naturel vain et prodigue, mais
il excellait en cette sorte de magnificence qui frappe les yeux, et
dans cette générosité insouciante qui gagne les cœurs du
peuple.
    Tant sur le Continent qu'à Bothwell-Bridge, il
avait conduit des armées avec succès.
    Sa bonté, sa pitié envers les Covenantaires,
après la victoire, lui avait valu autant d'estime auprès des whigs
que Dalzell et Claverhouse s'étaient attiré de haine.
    Au moment où il arrêta son beau cheval noir à
la porte de la ville, il ôta son chapeau
montero
à plumes
devant la foule qui l'acclamait. Il avait une attitude si gracieuse
et si digne qu'elle semblait bien celle d'un chevalier errant de
roman, combattant à armes très inégales pour conquérir une couronne
qui lui aurait été dérobée par la ruse d'un tyran.
    On trouva qu'il avait bonne mine, mais je ne
saurais dire que je fusse de cet avis.
    Sa figure me parut trop allongée, trop pâle
pour être agréable ; mais ses traits étaient accentués et
nobles, son nez saillant, ses yeux brillants, pénétrants.
    On aurait peut-être pu discerner dans le
dessin de sa bouche quelques indices de cette faiblesse qui entacha
sa réputation, bien que l'expression en fût douce et aimable.
    Il portait une jaquette de cheval en
roquelaure pourpre foncé, avec des bords et des revers de dentelle
d'or, et qui, en s'écartant par devant, laissait voir une brillante
cuirasse d'argent.
    Son habillement était complété par un costume
de velours d'une nuance plus claire que la jaquette, une paire de
bottes montantes en cuir jaune de Cordoue, une rapière à poignée
d'or qu'il portait d'un côté, et un poignard de Parme de l'autre
côté, ces deux armes suspendues à une ceinture en cuir du
Maroc.
    Un large col en dentelle de Malines flottait
sur ses épaules et de ses manches sortaient à flots des manchettes
de cette même coûteuse dentelle.
    Bien des fois, il souleva son chapeau et
s'inclina sur le pommeau de sa selle pour répondre au tonnerre des
applaudissements.
    – Un Monmouth ! Un Monmouth ! criait
le peuple. Salut au Chef Protestant !
    – Vive le Roi Monmouth !
    Et à toutes les fenêtres, sur tous les toits,
à tous les balcons, les mouchoirs, les chapeaux s'agitaient pour
animer cette scène joyeuse.
    L'avant-garde des rebelles s'enflamma à cette
vue et lança un grand cri au timbre sourd qui fut repris et répété
bien des fois par le reste de l'armée et qui finit par remplir tout
le pays.
    Pendant ce temps, les anciens de la cité,
ayant à leur tête notre ami le Maire, sortirent par la porte

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