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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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dans
tout l'apparat des costumes de soie et de fourrures pour rendre
dommage au Roi.
    Le Maire mit un genou à terre à côté de
l'étrier de Monmouth et baisa la main que celui-ci lui tendit avec
grâce.
    – Mon cher monsieur le Maire, dit le Roi d'une
voix claire et forte, c'est à mes ennemis à se prosterner devant
moi, et non à mes amis. Je vous en prie, qu'est-ce que ce rouleau
que vous déployez ?
    – C'est une allocution de bienvenue et de
soumission, Votre Majesté, de la part de votre loyale ville de
Taunton.
    – Je n'ai pas besoin d'une telle allocution,
dit le Roi Monmouth, en promenant ses yeux autour de lui. Elle est
écrite tout autour de moi en plus beaux caractères qu'on n'en vit
jamais sur parchemin. Mes bons amis m'ont prouvé que je suis le
bienvenu, sans recourir à l'aide d'un clerc ou d'un écrivain. Vous
vous nommez Stephen Timewell, digne Mr le Maire, à ce qu'on m'a
appris.
    – Oui, Majesté.
    – C'est un nom trop court pour un homme aussi
digne de confiance, dit le Roi en tirant son épée, et l'en touchant
sur l'épaule, je veux l'allonger de trois lettres. Relevez-vous,
Sir Stephen, et puissé-je trouver grand nombre d'autres chevaliers
semblables dans mon royaume, et aussi loyaux, aussi fermes.
    Le Maire se retira avec les conseillers au
côté gauche de la porte, au milieu des applaudissements que fit
éclater cet honneur conféré à la ville, pendant que Monmouth et son
escorte formaient un groupe à droite.
    Sur un signal donné, un trompette sonna une
fanfare.
    Les tambours firent entendre un roulement
guerrier, et l'armée des insurgés, en rangs serrés, bannières
déployées, reprit sa marche vers la ville.
    Pendant qu'elle approchait, Saxon nous
désignait les différents chefs et personnages de marque, qui
entouraient le Roi, et nous disait leurs noms, en y ajoutant
quelques mots sur leur caractère.
    – Voici Lord Grey de Wark, dit-il. C'est ce
petit homme maigre entre deux âges, du côté gauche du Roi. Il a été
mis une fois à la Tour pour haute trahison. C'est lui qui s'enfuit
avec Lady Henriette Berkeley, sœur de sa femme. Un beau chef,
vraiment, pour une cause pieuse. L'homme à sa gauche, celui qui a
une figure rouge, bouffie, et la plume blanche à son bonnet, est le
colonel Holmes. J'espère qu'il ne montrera jamais la plume blanche
ailleurs que sur la tête. L'autre, sur le cheval bai-brun est un
homme de loi, mais, à mon sens, un homme qui s'entend mieux à
disposer un bataillon qu'à rédiger une note de frais. C'est le
républicain Wade qui menait l'infanterie à l'engagement de Bridport
et qui l'a tiré de là sans dommage. Le grand, là-bas, avec de gros
traits, qui est coiffé d'un heaume d'acier, c'est Antoine Buyse, le
Brandebourgeois, un soldat de fortune, un homme de grand cœur,
ainsi que la plupart de ses compatriotes. J'ai bataillé tantôt avec
lui, tantôt contre lui, avant le jour présent.
    – Remarquez donc le personnage de haute
taille, très maigre qui est derrière lui, s'écria Ruben. Il a
dégainé son épée et la brandit au-dessus de sa tête. Voilà un
moment et un endroit singulièrement choisis pour l'exercice au
sabre. Il est certainement fou.
    – Vous n'êtes peut-être pas très loin de la
vérité, dit Saxon, et pourtant par la garde de mon épée, sans cet
homme-là, il n'y aurait point d'armée protestante, comme celle qui
s'avance vers nous par cette route-ci. C'est lui qui en faisant
voltiger la couronne sous les yeux de Monmouth, lui a fait quitter
sa confortable retraite en Brabant. Il n'y a pas un de ces hommes
qu'il n'ait séduit et attiré dans cette affaire par tel ou tel
appât. Avec Grey, ce fut un Duc, hé, avec Wade le sac de laine,
avec Buyse, la mise au pillage de Cheapside. Chacun a son motif
personnel, mais les ficelles qui les font mouvoir sont entre les
mains de ce fanatique enragé qui remue ces pantins à sa volonté. Il
a comploté plus, menti plus et souffert moins qu'aucun des Whigs du
parti.
    – Ce doit être le docteur Robert Ferguson,
dont j'ai entendu mon père parler, dis-je.
    – Vous avez raison, c'est lui. Je l'ai vu une
seule fois à Amsterdam, mais je le reconnais à sa perruque
ébouriffée et à ses épaules difformes. On dit tout bas que son
infatuation démesurée a troublé sa raison. Voyez, l'Allemand lui
met la main sur l'épaule et lui persuade de rengainer son arme. Le
Roi Monmouth regarde aussi autour de lui et sourit comme s'il
voyait en lui le bouffon de la cour, en

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