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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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nous
parlons !
    Sur le terrain dominant qui montait au Nord,
je me retournai pour contempler la ville endormie, avec cette large
bordure de tentes et de chariots, qui faisait bien voir combien sa
population s'était accrue subitement.
    L'étendard royal flottait encore au clocher de
Sainte-Madeleine, pendant que le beau clocher symétrique de
Saint-Jacques portait bien haut le drapeau bleu de Monmouth.
    Pendant que je les contemplais, le vif et
pétulant roulement d'un tambour se fit entendre dans l'air matinal,
en même temps que le chant clair et vibrant des trompettes, tirant
les troupes de leur sommeil.
    Au loin, et des deux côtés de la ville se
déployait une magnifique perspective sur les collines du comté de
Somerset, formant des ondulations jusqu'à la mer lointaine, peuplée
de villes, de hameaux, de châteaux à tourelles, de clochers, avec
des combes boisées, des étendues de terres à blé, un spectacle
aussi beau que l'œil pouvait le souhaiter.
    Quand j'eus fait faire demi-tour à mon cheval
pour reprendre ma route, je sentis, mes chers enfants, qu'un tel
pays méritait qu'on se battit pour lui et que la vie d'un homme
était bien peu de chose, du moment qu'il pouvait contribuer, pour
si peu que ce fût, à lui assurer la liberté et le bonheur.
    Dans un petit village de l'autre côté de la
hauteur, je rencontrai un poste de cavalerie dont le chef
m'accompagna quelque temps à cheval et me mit sur la route de
Stowey le Bas.
    Mes yeux de natif du Hampshire furent étonnés
en remarquant la couleur rouge uniforme du sol de cette région qui
est bien différente du calcaire et du gravier de Havant.
    Les vaches sont également rousses, en
majorité.
    Les cottages ne sont point bâtis en briques ni
en bois, mais d'une sorte de pisé qu'on nomme cob et qui garde sa
solidité et son état lisse tant qu'il n'a pas été mouillé.
    En conséquence, on protège les murs contre la
pluie au moyen de toits de chaume qui s'avancent beaucoup.
    Il y a à peine un clocher dans toute cette
région, chose encore qui parait étrange aux habitants des autres
parties de l'Angleterre.
    Toutes les églises ont une tour carrée, avec
des clochetons aux angles.
    Les tours sont presque toujours très larges et
contiennent de très beaux carillons.
    La route, que je devais suivre, longeait la
base des belles collines de Quantock, où des combes aux denses
forêts sont éparses parmi des dunes vastes, couvertes de bruyères
et d'un épais tapis de fougères et de myrtilles.
    De chaque côté du chemin descendaient des
ravins tortueux bordés d'ajonc jaune, qui jaillissait de l'épaisse
couche de terre rouge comme une flamme sortant de cendres
chaudes.
    Des ruisseaux d'une eau colorée par la tourbe
descendaient à grand bruit de ces vallons et passaient par-dessus
la route.
    Covenant y enfonçait jusqu'aux pâturons et
avait des mouvement de surprise, en voyant des truites au large dos
passer comme des flèches entre ses pieds de devant.
    Je voyageai pendant tout un jour à travers ce
beau pays, où je fis peu de rencontres, car je me tenais à distance
des grandes routes.
    Quelques pâtres et fermiers, un clergyman aux
longues jambes, un colporteur avec sa mule, un cavalier portant une
grande sacoche et qui me fit l'effet d'un acheteur de chevelures,
voilà tout ce que je peux me rappeler.
    Une cruche noire d'une demi pinte d'ale et un
croûton de pain dans une auberge voisine de la route, tel fut mon
seul repas.
    Près de Combwich, Covenant perdit un fer et
j'eus à perdre deux heures dans la ville, avant de trouver une
forge et de pouvoir faire remédier à l'accident.
    Ce fut seulement dans la soirée que j'arrivai
enfin sur les bords du Canal de Bristol, à un endroit nommé les
Shurton Bars, où les flots vaseux du Parret se déversent dans la
mer.
    En cet endroit, le canal est si large, que
l'on distingue à peine les montagnes galloises.
    Le rivage est plat, noir, bourbeux, piqué çà
et là de taches blanches qui sont des oiseaux de mer, mais plus
loin, vers l'est, surgit une ligne de collines fort sauvages, fort
escarpées, qui en certains endroits se dressent en murailles à
pic.
    Ces falaises se dirigent vers la mer, et les
intervalles, que laissent leurs entailles, forment un grand nombre
de petits ports, de baies à sec pendant la moitié de la journée,
mais capables de porter un bateau de belle taille, dès que le flux
est à la moitié.
    La route suivait ces crêtes nues et rocheuses,
qu'habite une

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