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Le Chant de l'épée

Le Chant de l'épée

Titel: Le Chant de l'épée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Si les hommes
qui me disent trop ami avec les Norses souhaitent m’accuser de rompre ce triple
serment, je les accueillerai à la pointe de mon épée où ils le désireront. Une
épée qui a occis plus de Norses que je ne saurais en compter.
    Le silence retomba. Pyrlig eut un sourire rusé.
Personne ici ne désirait me défier. Le seul qui aurait pu me vaincre, Steapa, souriait
largement, même si chez lui c’était un rictus meurtrier qui aurait fait
décamper les démons.
    Le roi soupira comme si mon indignation l’avait
épuisé.
    — Sigefrid te parlera-t-il ?
    — Le jarl Sigefrid me hait, seigneur.
    — Mais te parlera-t-il ?
    — Soit il acceptera, soit il me tuera, mais
son frère m’aime bien et Haesten est mon obligé. Je pense donc qu’ils me
parleront, oui.
    — Tu dois également envoyer un fin
négociateur, seigneur, ajouta Erkenwald. Un homme qui ne sera point tenté de
faire d’autres faveurs aux païens. Je propose mon trésorier. C’est un homme
fort subtil.
    — Et aussi un prêtre. Sigefrid déteste
les prêtres, précisai-je. Il a envie de voir crucifier un prêtre. Peut-être
devrais-tu envoyer ton trésorier… ou venir toi-même ?
    Erkenwald me considéra sans répondre. Sans
doute priait-il son dieu de me foudroyer, mais ce fut en vain. Le roi soupira
de nouveau.
    — Sauras-tu négocier seul ? me
demanda-t-il patiemment.
    — J’ai acheté des chevaux, seigneur. Je
suis donc capable de négocier.
    — Marchander pour un cheval n’est point
comme…, commença Erkenwald, qui se tut en voyant le roi agiter une main lasse.
    — Le seigneur Uhtred a cherché à t’ennuyer,
évêque, dit-il, et il vaut mieux ne pas lui donner la satisfaction de montrer
qu’il y est parvenu.
    — Je sais négocier, seigneur, dis-je, mais
ici ce sera pour une jument de grande valeur. Elle ne sera point bon marché.
    — Peut-être devrais-tu emmener le
trésorier de l’évêque ? hésita Alfred.
    — Je ne veux qu’un seul compagnon, seigneur.
Steapa.
    — Steapa ? s’étonna Alfred.
    — Quand on affronte un ennemi, seigneur, expliquai-je,
il est bon de prendre un homme dont la seule présence est menace.
    — Tu emmèneras deux compagnons. Malgré la
haine de Sigefrid, je veux que ma fille reçoive la bénédiction des sacrements. Tu
dois emmener un prêtre, seigneur Uhtred.
    — Si tu y tiens, seigneur, dis-je, sans
dissimuler mon mépris.
    — J’y tiens, répondit Alfred en
recouvrant un peu d’assurance. Et sois revenu promptement, car je désire des
nouvelles d’elle.
    Il se leva et tout le monde en fit autant
avant de s’incliner.
    Æthelred n’avait pas prononcé un mot.
    Et moi je me rendais à Beamfleot.
    Nous partîmes cent à
cheval. Seuls trois d’entre nous devaient rejoindre le camp de Sigefrid, mais
trois hommes ne pouvaient traverser sans protection la région frontalière de l’Estanglie
entre Lundene et Beamfleot. Nous étions revêtus de mailles et armés pour que l’on
sache bien que nous étions prêts au combat. Il aurait été plus rapide de
prendre un navire, mais j’avais convaincu Alfred qu’il y avait un avantage à
aller à cheval.
    — J’ai vu Beamfleot de la mer, lui
avais-je dit la veille. Et elle est imprenable. C’est une colline abrupte, couronnée
d’une forteresse, seigneur. Et j’ai besoin de la voir depuis la terre.
    — Tu en as besoin ? avait répondu le
frère Asser, qui ne quittait pas le roi, comme s’il le protégeait.
    — Si nous devons combattre, ce pourrait
être par la terre.
    — Tu voudrais qu’il y ait un combat ?
m’avait demandé le roi avec lassitude.
    — La dame Æthelflæd périra en cas de
bataille, avait observé Asser.
    — Je désire te rendre ta fille, avais-je
déclaré à Alfred en ignorant le moine gallois, mais seul un sot, seigneur, penserait
que nous n’aurons point à les affronter avant la fin de l’été. Sigefrid devient
trop puissant. Si nous laissons croître son pouvoir, nous aurons un ennemi
capable de menacer le Wessex et nous devons le briser avant.
    — Pas de combat pour l’heure, avait
insisté Alfred. Va là-bas par terre si tu le dois, parle-leur et rapporte-moi
promptement des nouvelles.
    Il avait tenu à envoyer un prêtre, mais à mon
grand soulagement il avait choisi le père Willibald.
    — Je suis un vieil ami de la dame
Æthelflæd, m’expliqua Willibald en chemin. Elle m’a toujours aimé, et moi de
même.
    Je montais Smoca. J’étais accompagné de

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