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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Ursule, afin que son sommeil pût être convenablement respecté. Je le prévins du mieux que je pus, qu’il devait se rendre sans délai devant vous, et se préparer à vous accompagner au château de Douglas ; mais il ne voulait pas répondre un seul mot, sinon qu’il me recommandait de prendre patience, et il fallut bien que je m’y résignasse de même que votre archer que je trouvai en sentinelle devant la porte de la cellule, et se contentant de l’assurance que lui avaient donnée les sœurs qu’il n’y avait pas d’autre issue par ou Augustin pût s’échapper. Enfin la porte s’ouvre, et mon jeune maître se présente complétement équipé pour son voyage. En vérité, je crois que quelque attaque récente de sa maladie a affecté le jeune homme ; il se pourrait encore qu’il fût quelque peu hypocondre, qu’il fût tourmenté par la bile noire, espèce de mal qui trouble l’esprit, et qui parfois accompagne et indique la contagion ; mais à présent il est bien remis, et, si votre seigneurie désire le voir il attend vos ordres. »
    « Amenez-le donc ici, dit le chevalier. » Et un espace considérable de temps s’écoula encore avant que l’éloquence de l’abbé, moitié grondant et moitié priant, eût décidé la jeune dame, qui était toujours déguisée, à venir au salon, ou elle se présenta enfin avec un visage où l’on pouvait encore découvrir des traces de larmes, et avec la mine maussade d’un jeune garçon ou l’air réservé d’une jeune fille qui est déterminée à faire ce que bon lui semblera, et bien résolue à ne donner aucune raison de sa conduite. La précipitation qu’elle avait mise à s’habiller ne l’avait pas empêchée de disposer avec tout le soin possible le déguisement à l’aide duquel elle voulait se faire passer pour un pèlerin, de manière à se changer tout-à-fait et à bien déguiser son sexe. Mais comme par politesse elle ne pouvait garder un grand chapeau rabattu sur sa tête, elle laissa nécessairement voir sa figure plus qu’elle ne l’aurait voulu : et quoique le chevalier pût contempler à son aise son joli minois, son visage néanmoins n’était pas tel qu’il dût trahir le rôle qu’elle avait adopté et qu’elle était résolue à jouer jusqu’à la fin. Aussi s’était-elle armée d’un degré de courage qui ne lui était pas naturel, et qu’elle n’entretenait peut-être que par des espérances que sa situation ne lui permettait guère de concevoir. Dès l’instant où elle se trouva dans le même appartement que de Valence, elle prit des manières plus hardies et plus décidées que ne l’avaient été jusqu’alors les siennes. »
    – « Votre seigneurie, dit-elle en s’adressant la première au jeune homme, est chevalier d’Angleterre, et possède sans doute les vertus qui conviennent à ce noble titre. Je suis un malheureux garçon, obligé, par des motifs qu’il faut que je tienne secrets, à voyager dans un pays dangereux, où je suis soupçonné, sans juste cause, de prêter la main à des complots et à des conspirations qui sont contraires à mon propre intérêt, dont mon ame même a horreur, et que je pourrais abjurer en toute sûreté, appelant sur ma tête tous les châtimens dont nous menace notre religion, et renonçant à toutes les promesses qu’elle nous fait dans le cas où j’aurais participé à de tels desseins par pensées, par paroles ou par actions. Néanmoins, vous qui ne voulez pas croire à cette protestation solennelle, vous allez agir contre moi comme si j’étais un criminel, et en le faisant je dois vous prévenir, sire chevalier, que vous commettrez une grande et cruelle injustice. »
    « Je tâcherai d’éviter ce malheur, répliqua sir Aymer, en laissant le soin de cette affaire à sir John de Walton, gouverneur du château, qui décidera quelle conduite il faut tenir : en ce cas, mon seul devoir sera de vous remettre entre ses mains, au château de Douglas. »
    – « Est-ce donc là votre dessein ? »
    – « Assurément, sinon je serais responsable d’avoir négligé mon devoir. »
    – « Mais si je m’engage à vous dédommager de vos pertes par une somme d’argent considérable, par une vaste étendue de terre… »
    – « Ni trésors ni terres, en supposant que vous en ayez à votre disposition, ne sauraient réparer la perte de l’honneur ; et d’ailleurs, jeune homme, comment me fierais-je à vos promesses si mon ambition était

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