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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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supérieur du couvent de Sainte-Bride, mon jeune malade est certainement tombé en syncope, ou bien il s’est évanoui ! »
    « Je souhaite, dit le chevalier, qu’il ne se soit pas évadé plutôt ; accident dont nous serions responsables vous et moi, puisque, rigoureusement, notre devoir était de ne pas le perdre de vue et de le garder étroitement jusqu’au lever du jour… »
    « J’espère que votre seigneurie, répliqua l’abbé, prévoit seulement un malheur que je ne puis croire possible. »
    « C’est ce que nous verrons bientôt, répondit le chevalier, et élevant la voix de manière à être entendu à l’intérieur : Apportez des leviers et des marteaux, et faites voler cette porte en éclats sans tarder un seul instant ! »
    La force de sa voix et le ton sévère dont il parlait amenèrent bientôt autour de lui les frères de la maison, ainsi que deux ou trois archers de sa suite qui s’occupaient déja à seller leurs chevaux. Le mécontentement du jeune chevalier se manifestait par la rougeur qui lui montait au visage, et la manière sèche dont il répéta l’ordre d’enfoncer la porte. Il fut promptement obéi, quoiqu’il fallût un grand déploiement de force, et tandis que les éclats retombaient dans la chambre, de Valence s’y précipita, l’abbé l’y suivit ; mais la cellule du prisonnier était vide, de sorte que leurs pires soupçons furent confirmés.

CHAPITRE XI.
 
Explication.
 
    Où est-il ? Les entrailles de la terre l’ont-elles englouti ou bien s’est-il évanoui comme quelque fantôme aérien qui redoute l’approche du matin et le jeune soleil ? ou s’est-il plongé dans les ténèbres cimmériennes, s’est-il mêlé au delà du cercle de la vue aux ombres de la nuit ?
    Anonyme.
    La disparition du jeune homme dont le déguisement et le destin ont pu, nous l’espérons, disposer nos lecteurs à prendre quelque intérêt à lui, exigera quelques explications avant que nous revenions aux autres personnages de cette histoire, et nous allons nous mettre en devoir de les donner.
    Lorsque Augustin avait été pour la seconde fois le soir précédent, reconduit à sa cellule, le moine et le jeune chevalier de Valence avaient vu de leurs propres yeux la porte se refermer à clef sur lui, et même ils l’avaient entendu tirer en dedans le verrou qui avait été mis à sa requête par sœur Ursule ; car la jeunesse d’Augustin, son extrême beauté, et surtout ses souffrances de corps ainsi que sa tristesse d’esprit lui avaient beaucoup concilié les affections de la sœur.
    Aussitôt donc que Augustin fut rentré dans sa chambre, il fut salué à voix basse par la sœur, qui, durant l’intervalle de son absence, était parvenue à se glisser dans sa cellule, et qui, s’étant blottie derrière la petite couchette, en sortit avec une grande apparence de joie pour féliciter ce jeune homme de son retour. Une infinité de petites attentions, des branches de buis et de tels autres arbres toujours verts que la saison permettait de cueillir, montrait le soin des saintes femmes à décorer la chambre de leur hôte, et les félicitations de la sœur Ursule témoignaient aussi de l’intérêt qu’elles prenaient à son sort, en même temps qu’elles indiquaient que la religieuse possédait déja en partie le secret de l’étranger.
    Tandis que Augustin et la sainte sœur se confiaient ainsi l’un à l’autre, la différence extraordinaire de leurs figures et de leur extérieur aurait vivement frappé quiconque serait accidentellement devenu témoin de leur entrevue. La noire robe de pèlerin que portait la femme déguisée ne formait pas un contraste plus frappant avec costume de laine blanche porté par la religieuse de Sainte-Bride que celui du visage de la nonne, sillonné de plusieurs horribles cicatrices et dont un des yeux, à jamais privé de lumière, roulait d’une manière effrayante dans sa tête ; avec la belle physionomie d’Augustin, dont les regards se portaient avec un air de confiance et même d’affection, sur les traits extraordinaires de sa compagne.
    – « Vous connaissez, dit le prétendu Augustin, la principale partie de mon histoire ; pouvez-vous et voulez-vous me prêter secours, sinon il faudra, ma chère sœur, vous résigner à me voir mourir, plutôt qu’encourir la honte. Oui ; sœur Ursule, je ne serai point désignée par le doigt du mépris comme la fille imprudente qui a tant sacrifié pour le jeune homme

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