Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
mettraient ceux qui vous retiendraient prisonnière à même de vous procurer, ne seraient pas, je pense, un sort encore si dur. »
    – « Néanmoins, il faut qu’il m’ait paru assez effrayant, puisque c’est pour m’y soustraire que je me suis confiée à vos bons soins. »
    – « Et quoique vous puissiez croire ou soupçonner, je vous suis aussi dévouée que jamais femme le fut à une autre : oui, autant sœur Ursule resta fidèle à ses vœux, bien qu’elle n’en ait pas prononcé de définitifs, aussi fidèlement elle gardera votre secret, au risque même de trahir le sien. »
    « Écoutez, Augusta ! dit-elle en s’arrêtant soudain, avez-vous entendu ? »
    Le son dont elle voulait parler était encore l’imitation du cri de chat-huant, que lady Augusta avait déja entendu sous les murs du couvent.
    « Les sons, dit Marguerite de Hautlieu, annoncent l’approche d’une personne plus capable que moi de nous diriger dans cette affaire. Il faut que j’aille en avant et que je lui parle : cet homme, notre guide, va rester quelques instans avec vous ; et quand il quittera la bride de votre cheval, n’attendez pas d’autre signal, mais avancez-vous au milieu du bois, et suivez les conseils et les instructions qu’il vous donnera. »
    « Arrêtez ! arrêtez ! sœur Ursule ! s’écria lady de Berkely, ne m’abandonnez pas dans ce moment d’incertitude et de détresse ! »
    « Il le faut dans notre intérêt à toutes deux, répliqua Marguerite de Hautlieu. Je suis aussi dans l’incertitude, je suis aussi dans la détresse ; mais patience et obéissance sont les seules vertus qui puissent nous sauver toutes deux. »
    En parlant ainsi, elle frappa son cheval avec sa badine, et, s’avançant avec vitesse, disparut au milieu des branches d’un épais buisson. Augusta de Berkely voulut suivre sa compagne, mais le cavalier qui les accompagnait retint fortement la bride de son palefroi, d’un air qui annonçait qu’il ne lui permettrait pas de poursuivre sa route dans cette direction. Épouvantée donc, quoique sans pouvoir en dire exactement la raison, lady de Berkely resta les yeux fixés sur le buisson, par instinct pour ainsi dire, comme s’attendant à voir une bande d’archers anglais ou de hideux Écossais insurgés sortir de la lisière du bois, et ne sachant laquelle de ces deux apparitions elle devait le plus redouter. Dans la détresse où la jetait l’incertitude, elle essaya encore d’avancer, mais la rudesse avec laquelle le guide mit de nouveau la main sur la bride de son coursier lui prouva suffisamment que, pour s’opposer à sa volonté l’étranger, emploierait probablement la force physique dont il semblait fort bien muni. Enfin après un intervalle de quelques dix minutes, le cavalier lâcha la bride, et lui montrant avec sa lance le buisson au milieu duquel serpentait un étroit sentier à peine visible, il sembla indiquer à la dame que la route était dans cette direction, et qu’il ne l’empêcherait pas plus long-temps de la suivre.
    « Ne venez-vous pas avec moi ? » dit Augusta qui, habituée à la compagnie de cet homme depuis qu’ils avaient quitté le couvent, en était peu à peu venue à le regarder comme une espèce de protecteur ; mais il secoua la tête d’un air grave comme pour s’excuser d’accéder à une requête qu’il n’était pas en son pouvoir de satisfaire ; et, tournant son coursier dans une direction différente, il s’éloigna d’un pas qui le mit bientôt hors de vue. Augusta n’eut plus alors d’autre alternative que de prendre le chemin du buisson qui avait été suivi par Marguerite de Hautlieu, et elle y entrait à peine lorsque ses yeux furent attirés par un spectacle singulier.
    Les arbres devenaient plus grands à mesure que la dame avançait, et lorsqu’elle pénétra dans le buisson même, elle s’aperçut que, quoique bordé pour ainsi dire par un enclos de taillis, il était à l’intérieur entièrement rempli par quelques-uns de ces arbres magnifiques qui semblent être les ancêtres des forêts, et qui, bien que fort peu nombreux, suffisaient par la grande étendue de leurs épais rameaux pour ombrager tout le terrain non planté. Sous un de ces arbres gisait quelque chose de gris qui, à en considérer l’ensemble, avait l’air d’un homme revêtu d’une armure, mais étrangement accoutré, et d’une manière assez bizarre pour indiquer quelqu’un des singuliers caprices propres

Weitere Kostenlose Bücher