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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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Énée.
     -- Où se trouve Hector ?
    — Je l’ai cherché en vain tout l’après-midi. C’est un vrai feu follet ! Mais je l’épuiserai. Tôt ou tard nous nous affronterons.
    Des cris perçants retentirent pour nous avertir d’un danger. Nous renforçâmes les rangs. Énée revenait à la charge, accompagné d’Hector et d’une partie de la garde royale. Je regardai Ajax.
    — Voilà l’occasion, fils de Télamon.
    — J’en remercie Arès.
    Il poussa doucement Teucer de la pointe de son énorme botte.
    — Debout, frère. Celui-ci est pour moi et moi seul. Protège Nestor et tiens Énée à distance.
    Teucer baissa la tête et sortit de sous le bouclier. Il n’y avait pas la moindre trace d’inquiétude dans son regard vif et loyal, tandis que d’un bond il vint à côté de moi et d’Antiloque. Personne ne mettait jamais en doute sa loyauté, bien que sa mère fût la propre sœur de Priam, Hésione.
    — Va, cria-t-il à mon fils, fais-nous traverser cet amoncellement de cadavres et arrête-toi près d’Énée. Il va nous donner du fil à retordre. Roi Nestor, veux-tu me protéger pendant que j’utilise mon arc ?
    — Avec grand plaisir, Teucer.
    — Pourquoi Énée se trouve-t-il à l’avant-garde, père ? me demanda Antiloque tandis que nous partions. Je croyais qu’il commandait une aile ?
    — Moi aussi, répondit Teucer.
    Mes hommes et quelques-uns des Salaminiens nous accompagnèrent pour empêcher Énée de trop s’approcher d’Hector et permettre à Ajax de le forcer à se battre en duel.
    Ajax ne se servait jamais d’un char dans la bataille, probablement parce que personne n’avait été capable d’en construire un assez robuste pour les porter lui, Teucer et un aurige. Il avait pour habitude de rester debout sur le sol et de se comporter comme si lui-même était un char Le bronze tinta contre le bronze. Ajax et Hector se valaient. Face à face, ils résistaient et paraient les coups, alors que tout autour d’eux le combat cessait petit à petit. Énée attira mon attention en sifflant et m’interpella :
    — Ce serait dommage de manquer ce spectacle, mon vieil ami ! Je préfère regarder plutôt que me battre. Pas toi ? Énée de Dardanie demande une trêve.
    — J’accepte cette trêve jusqu’au moment où s’achèvera le duel. Alors, si c’est Ajax qui tombe, je mettrai ma vie en jeu pour défendre son corps et son armure ! Mais si c’est Hector, j’aiderai Ajax à t’empêcher de prendre son corps et son armure ! La trêve est acceptée par Nestor de Pylos.
    — Qu’il en soit ainsi ! répondit Énée.
    C’était un réel plaisir que de regarder combattre Ajax. Il tenait sa garde haute, le corps toujours protégé par son énorme bouclier. Hector dansait comme une flamme autour de lui, entaillant profondément le bouclier. Tous deux avaient perdu le sens du temps et ignoraient la fatigue ; sans cesse leur bras se levait et retombait, avec la même force. Par deux fois Hector faillit perdre son bouclier. Pourtant, il continua de combattre et conserva bouclier et épée en dépit de toutes les tentatives d’Ajax. Le combat fut long et implacable. L’un d’eux voyait-il une ouverture, il se ruait en avant, mais se retrouvait face à une lame et continuait alors sans se décourager.
    Je sentis une légère tape sur le bras : c’était un héraut d’Agamemnon.
    — Le grand roi voudrait savoir pourquoi le combat a cessé dans ce secteur, seigneur.
    — J’ai accepté une trêve temporaire. Vois par toi-même, ami. Combattrais-tu, si tu avais l’occasion d’assister à une telle lutte ?
    — Je reconnais le prince Ajax, mais qui est son adversaire ?
    — Va dire au grand roi qu’Ajax et Hector se livrent un combat a mort.
    Le messager s’éclipsa aussitôt, ce qui me permit de rendre au duel toute mon attention. Les deux hommes continuaient de s’y livrer avec acharnement. Depuis combien de temps cela durait-il ? Je n’eus pas besoin de me protéger les yeux quand je les levai vers la sphère dorée du soleil, ternie de poussière, qui se trouvait à présent presque au ras de l’horizon. Par Arès, quelle endurance ! Agamemnon plaça son char près du mien.
    — Peut-on se passer de toi au poste de commandement, seigneur.
    — Ulysse me remplace. Par Zeus ! Depuis combien de temps se battent-ils, Nestor ?
    — Cela fait presque un huitième de l’après-midi.
    — Ils vont bientôt devoir arrêter. Le soleil se

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