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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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en char pour aller parlementer. Je m’en fus avec Ajax, Ulysse, Diomède, Ménélas, Idoménée et Agamemnon. Nous assistâmes à cette première rencontre entre le grand roi et l’héritier de Troie avec curiosité. Hector avait certes l’étoffe d’un futur roi.
    Il nous présenta ses compagnons d’armes, Énée de Dardanie, Sarpédon de Lycie, Acamas, le fils d’Anténor, Polydamas, le fils d’Agénor, Pandaros, le capitaine de la garde royale et enfin ses frères, Pâris et Déiphobos.
    Ménélas grommela et lança des regards mauvais à Pâris, mais l’un et l’autre craignaient trop leur frère respectif pour se chercher querelle. Les Troyens me donnèrent l’impression d’être des hommes de valeur, des guerriers, à l’exception de Pâris qui, avec ses airs affectés, n’était de toute évidence pas à sa place. Tandis qu’Agamemnon faisait les présentations, j’observai attentivement Hector pour voir sa réaction lorsqu’il mettait un nom sur un visage. Quand vint le tour d’Ulysse, il scruta la physionomie de notre grand tacticien avec perplexité. Ceux qui ne connaissaient pas Ulysse, le renard d’Ithaque, n’en faisaient pas grand cas quand ils le voyaient : il était mal proportionné et se donnait un air débraillé, presque repoussant, s’il jugeait cela nécessaire.
    « Regarde-le bien au fond des yeux, Hector, regarde-le bien ! lui dis-je en silence. Découvre qui est cet homme et méfie-toi ! » Mais Hector était plus attiré par Ajax, debout aux côtés d’Ulysse. Aussi ne comprit-il pas qu’Ulysse jouait un rôle des plus importants.
    Hector prit la mesure de l’imposante stature d’Ajax, qu’un seul des nôtres surpassait. Pour la première fois de sa vie, nous sembla-t-il, il dut lever les yeux pour regarder un autre homme.
    — Cela fait dix ans que nous ne nous sommes parlé, fils de Priam, dit Agamemnon. Il est grand temps de le faire.
    — De quoi veux-tu discuter ?
    — D’Hélène.
    — Il n’y a rien à dire là-dessus.
    — C’est faux ! Nies-tu que Pâris, ton frère, a enlevé la femme de mon frère Ménélas, roi de Lacédémone et l’a emmenée à Troie, offensant ainsi la Grèce tout entière ?
    — Je le nie.
    — Hélène a demandé à venir, ajouta Pâris.
    — Et naturellement, tu nies avoir eu recours à la force ?
    — Naturellement, puisque cela n’a pas été nécessaire, dit Hector en soufflant par les narines comme un taureau. Mais que nous proposes-tu, grand roi ?
    — Que tu rendes Hélène et tout ce qui lui appartient à son époux légitime, qu’en compensation du temps que nous avons perdu et de tous nos ennuis, tu ouvres à nouveau l’Hellespont aux marchands grecs et que tu ne t’opposes pas à l’établissement de colonies grecques en Asie Mineure.
    — Tes termes sont inacceptables.
    — Pourquoi ? Tout ce que nous demandons, c’est le droit à une coexistence pacifique. Je ne me battrais pas si je pouvais obtenir satisfaction sans avoir recours à la guerre, Hector.
    — Accéder à tes demandes serait causer la ruine de Troie, Agamemnon.
    — La guerre ruinera Troie plus rapidement encore. Tu es sur la défensive, Hector, ce qui n’est jamais une situation avantageuse. Depuis dix ans, c’est à nous que reviennent les profits qui auraient dû être ceux de Troie, sans parler des profits que nous tirons d’Asie Mineure.
     On continua ainsi à parlementer, à échanger d’inutiles paroles tandis que les soldats, allongés sur le dos dans l’herbe, fermaient les yeux tant le soleil était aveuglant.
    -- Acceptes-tu cet arrangement, prince Hector ? demanda un peu plus tard Agamemnon. Nous avons parmi nous les deux parties concernées : Ménélas et Pâris. Qu’ils se battent en duel ici même, et présence de nos deux armées. Le vainqueur dictera les termes d’un traité de paix.
    Si Pâris n’avait pas l’air d’un brillant duelliste, Ménélas semblait l’être encore moins. En un instant Hector jugea que Pâris l’emporterait facilement.
    --Entendu, dit-il, Pâris va se battre en duel contre Ménélas, et le vainqueur dictera les termes d’un accord.
    Je regardai Ulysse assis à côté de moi.
    --Pour sauver la réputation future d’Agamemnon, Nestor, espérons que ce sera un Troyen qui devra mettre fin au duel, me chuchota-t-il à l’oreille.
    Nous nous retirâmes derrière nos lignes et laissâmes aux deux hommes un espace d’une largeur de cinq cents pas. Ils tournèrent

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