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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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pas vraiment voir Polydamas.
    — Non, j’ai l’intention de voir Hélène. J’imagine qu’après ce mariage forcé, elle sera heureuse de m’aider. Elle pourra sûrement me renseigner sur la crypte. Peut-être même saura-t-elle où se trouve le Palladion.
    — Et moi, pendant ce temps-là ?
    — Tu attendras parmi les arbres, jusqu’au milieu de la nuit. Puis, tu monteras par la canalisation et tueras les gardes dans le voisinage de la petite tour de guet. D’une façon ou d’une autre, je parviendrai à rapporter la statue jusqu’aux remparts. Quand tu entendras cette version du chant du rossignol – il la siffla trois fois – tu descendras et tu m’aideras à introduire la statue dans la canalisation.
     
    Je déposai Ulysse au milieu des arbres sans avoir été remarqué et m’installai là pour l’attendre. En boitant et en titubant, il courut en direction de la porte Scée comme s’il avait perdu la raison : il criait, il hurlait, il rampait dans la poussière, je n’avais jamais vu un homme en si piteux état. Il adorait jouer la comédie, mais je crois que le rôle de l’esclave fugitif fut celui qui lui donna le plus de plaisir.
    Quand la moitié de la nuit se fut écoulée, je me rendis jusqu’à la canalisation et la remontai avec difficulté sur toute sa longueur sans faire de bruit. Arrivé en haut, je me reposai et habituai mes yeux au clair de lune, prêtant oreille aux bruits qui pouvaient provenir du chemin de ronde, en haut des murs. J’étais tout près de la petite tour de guet, qu’Ulysse avait fixée comme lieu de rendez-vous car elle se trouvait à l’écart des autres postes. Cinq gardes étaient de service, mais ils étaient tous à l’intérieur.
    Je portais un pagne en cuir de couleur sombre et une tunique, j’avais un poignard entre les dents et une épée courte dans la main droite. Me faufilant jusqu’à la fenêtre de la salle de garde, je toussai très fort.
    — Va voir qui est dehors, Maios, dit une voix.
    Maios sortit sans se presser. Une bonne toux qu’on n’essaie pas de dissimuler n’a rien d’alarmant, même quand on l’entend en haut des murs les plus disputés du monde. Ne voyant personne, il se crispa, mais comme c’était un sot, il n’appela pas de renforts. De toute évidence, se disant que tout cela était le fruit de son imagination, il continua d’avancer, la pique en avant. Je le laissai passer devant moi, puis me redressai. D’une main, je le bâillonnai, de l’autre j’enfonçai mon épée. Doucement je l’allongeai sur le chemin et le tirai dans un coin sombre.
    Quelques instants plus tard, un autre garde apparut, envoyé à la recherche de Maios. Je lui tranchai la gorge, sans faire plus de bruit. Deux étaient abattus, mais il en restait encore trois. Avant que ceux qui étaient restés à l’intérieur ne s’inquiètent, je me faufilai à nouveau jusqu’à la fenêtre et hoquetai comme un ivrogne. Quelqu’un à l’intérieur poussa un soupir d’exaspération ; un autre sortit soudain. Je l’enlaçai comme si j’étais totalement ivre et quand la lame de bronze glissa sous ses côtes et lui transperça le cœur, il ne poussa pas même un grognement. Le maintenant debout, j’esquissai quelques pas de danse. Je chancelai et dis quelques mots avec l’accent troyen. Ce qui en fit sortir un quatrième. Je jetai le cadavre sur lui et, pendant qu’il le repoussait, j’enfonçai mon épée jusqu’à la garde, le transperçant de part en part. Je les déposai tous deux à terre et imitai le bruit de pas qui s’éloignent. Puis je regardai par-dessus le rebord de la fenêtre.
    Il ne restait à présent que le capitaine de la tour, qui marmonnait tout seul, assis à une table. De toute évidence il était dans l’embarras, les yeux fixés sur une trappe du plancher. Attendait-il quelqu’un ? Je me faufilai dans la salle et bondis sur lui par derrière, étouffant son cri de ma main. Il mourut aussi rapidement que les autres et les rejoignit dans le coin sombre entre le chemin de ronde et le mur de la tour. J’allais ensuite attendre Ulysse, assis à l’extérieur pour que le visiteur éventuel ne vît personne dans la salle.
    Peu de temps après, Ulysse siffla sa version personnelle du chant du rossignol. Quelle intelligence prodigieuse ! Il avait songé à ne pas reproduire exactement les trilles de l’oiseau, au cas où un vrai rossignol se serait mis à chanter tout près de la tour de guet. Mais il n’y

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