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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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avait nul vrai rossignol dans les parages. Tout ce que j’espérais, c’est qu’il n’y eût pas non plus de visiteur, car je ne pourrais en avertir Ulysse.
    J’ouvris la trappe de la salle de garde et me laissai glisser lestement le long du montant de l’échelle pour trouver Ulysse qui m’attendait au pied.
    — Un moment, murmurai-je.
    J’allai jeter un coup d’œil dehors. Les rues étaient paisibles. Nulle lampe, nulle torche.
    — Je l’ai, Diomède, mais elle est aussi lourde qu’Ajax ! dit Ulysse à mon retour. Ce sera difficile de la hisser en haut d’une échelle de vingt coudées.
    La statue – le Palladion – était en équilibre instable sur le dos d’un âne. Nous la traînâmes jusqu’à la salle du bas après avoir laissé décamper l’animal. Stupéfait, je la regardai à la lumière de la lampe. Comme elle était ancienne ! Une forme féminine grossièrement taillée dans un bois foncé, trop noircie par les siècles pour être belle. Non, vraiment, elle n’était pas belle ! Elle avait des petits pieds pointus serrés l’un contre l’autre, d’énormes cuisses, une vulve obscène, un ventre distendu, deux mamelles volumineuses, les bras plaqués le long du corps, une tête toute ronde et une bouche en cul-de-poule. Une femme plantureuse, plus grande que moi et d’un poids considérable.
    — Passera-t-elle par la canalisation ? demandai-je.
    — Oui. Son ventre n’est pas plus gros que la largeur de tes épaules. Et elle est arrondie, tout comme la canalisation.
    Alors j’eus une idée lumineuse. Je cherchai une corde et en trouvai une dans un coffre. Je la passai sous ses seins et fis un nœud. En montant à l’échelle, je la tirai derrière moi, tandis qu’Ulysse mettait une main sur ses énormes fesses rondes et l’autre dans sa vulve et ainsi la poussait par-dessous.
    — Crois-tu, demandai-je, essoufflé, dans la salle de garde, qu’elle nous pardonnera les libertés que nous avons dû prendre avec elle ?
    — Oui, sans aucun doute, répondit-il, allongé par terre à côté d’elle. C’est l’ancienne Pallas Athéna et je lui suis voué.
    La faire passer dans la canalisation fut en réalité assez facile. Ulysse avait raison. Grâce à ses formes arrondies, elle avait moins de peine à glisser que moi et mes épaules anguleuses. Nous n’avions pas enlevé la corde, ce qui s’avéra fort commode quand nous fûmes dans la plaine. Nous la halâmes jusqu’au bouquet d’arbres où se trouvait le char d’Ajax. Un dernier effort nous permit de la hisser sur le plancher et nous nous effondrâmes, épuisés. La lune se dirigeait vers l’ouest. Il nous restait assez de temps pour regagner notre base.
    — Tu as réussi, Ulysse ! m’écriai-je.
    — Sans toi, mon vieil ami, je n’y serais jamais parvenu.
    — Dis-moi ce qui s’est passé dans la citadelle. As-tu vu Hélène ?
    — J’ai magnifiquement dupé les gardes postés à la porte de la cité, ils m’ont laissé entrer. Le seul garde de la citadelle dormait. J’ai trouvé Hélène, seule, Déiphobos était sorti. Elle a été surprise de voir un esclave crasseux et ensanglanté se prosterner à ses pieds, puis elle a vu mes yeux et m’a reconnu. Quand je lui ai demandé d’aller dans la crypte, elle s’est levée tout de suite. Dès que nous avons pu trouver un endroit tranquille, elle m’a aidé à me débarrasser de mes chaînes. Puis nous sommes allés dans la crypte. Je suppose que ce lieu a dû lui être fort utile quand elle avait sa liaison avec Énée, car elle en connaissait tous les recoins. Une fois dans la crypte, elle m’a posé un tas de questions et ne se lassait jamais d’entendre les réponses.
    — Mais le Palladion, comment as-tu pu le déplacer si tu n’avais qu’Hélène pour t’aider ?
    — Tandis que je priais la déesse et lui demandais la permission de la déplacer, Hélène s’est éclipsée. Puis elle a réapparu avec l’âne ! Elle m’a conduit directement dans la rue au pied du mur de la citadelle. Là elle m’a donné un chaste baiser et m’a souhaité bonne chance.
    — Pauvre Hélène ! dis-je. Déiphobos va causer la ruine de Troie.
    — Tu as tout à fait raison, Diomède.
     
    Agamemnon fit dresser un magnifique autel au centre de l’aire de rassemblement et on y plaça le Palladion, dans une niche dorée. Après quoi il fit venir autant d’hommes que ce lieu pouvait en contenir et raconta comment Ulysse et moi avions enlevé

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