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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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Pardonnez-moi de ne pas connaître vos noms…
    — C’est moi, dit Philoctète.
    — Je n’étais pas là pour le venger, aussi je t’en remercie.
    — Sans doute aurais-tu préféré le faire toi-même, mais je me suis trouvé par hasard ou avec l’accord des dieux face au scélérat. Et puisque tu ne nous connais pas, laisse-moi te présenter tout le monde. Notre grand roi, Agamemnon, t’a salué en premier. Et voici Ulysse. Les autres sont Nestor, Idoménée, Ménélas, Diomède, Automédon, Ménesthée, Mérione, Machaon et Eurypile.
    Comme nos rangs sont clairsemés maintenant ! pensai-je.
     
    Ulysse, Automédon et moi-même emmenâmes Néoptolème voir le camp des Myrmidons. C’était une assez longue marche mais la nouvelle de son arrivée nous avait devancés. Tout au long du chemin, des soldats sortirent dans la rue et, debout sous le soleil brûlant, l’acclamèrent avec autant d’enthousiasme qu’ils acclamaient jadis son père. Nous nous aperçûmes que sa ressemblance avec Achille n’était pas seulement physique : il saluait, pour répondre à leurs acclamations délirantes, avec le même sourire paisible et le même geste de la main et, tout comme son père, paraissait très réservé. Chemin faisant, nous complétâmes le récit de l’aède, lui contâmes comment Ajax était mort et lui parlâmes d’Antiloque et de tous ceux qui étaient tombés.
    Les Myrmidons étaient alignés pour la parade. Pas la moindre acclamation avant que le jeune homme – qui ne pouvait avoir plus de dix-huit ans – ne leur eût parlé. Alors ils frappèrent leurs épées à plat sur leur bouclier jusqu’à ce que le vacarme nous fasse fuir, Ulysse et moi.
    — La fin approche, Diomède.
    — Si les dieux ont quelque pitié, alors oui, sans doute.
    — Dix ans… Calchas avait raison ! Je me demande encore si c’était un charlatan ou s’il possédait vraiment le don de seconde vue…
    — Il ne sied pas de mettre en doute le talent des prêtres, dis-je en frissonnant.
    — Certes, certes. Oh, si seulement je pouvais enfin secouer la poussière de Troie de mes sandales ! Voguer à nouveau en pleine mer ! Aller là où le vent ne souffle pas sans cesse et où dix mille feux de camp ne rivalisent pas d’éclat avec la lune et les étoiles ! Être purifié  !
    — Je ressens la même chose, Ulysse. Il m’est pourtant difficile de croire qu’on arrive au bout.
    — Et cela se terminera par un cataclysme digne de Poséidon.
    — Tu as déjà tout préparé ?
    — Oui.
    — Alors raconte !
    — Te le dire à l’avance ? C’est impossible, Diomède ! Mais tu n’auras guère à attendre.
    — Rentrons, je vais baigner ton dos meurtri.
    Le lendemain soir, Néoptolème vint dîner avec nous.
    — J’ai quelque chose à te remettre, Néoptolème, lui confia Ulysse après le repas. Un cadeau.
    — De quoi parle-t-il ? demanda Néoptolème en me regardant.
    — Qui sait ?
    Ulysse revint avec un énorme trépied sur lequel était placée l’armure couverte d’or que Thétis avait jadis commandée à Héphaïstos. Néoptolème se leva d’un bond en marmonnant des paroles que je ne compris pas, puis tendit la main et caressa la cuirasse avec une infinie tendresse.
    — J’ai été si en colère, regretta-t-il les larmes aux yeux, quand Automédon m’a dit que tu l’avais gagnée aux dépens d’Ajax. Je te demande pardon. Ainsi, tu l’as gagnée pour me la donner ?
    — Elle t’ira à merveille, mon garçon, répondit Ulysse en souriant. Elle doit être portée et non accrochée au mur. Revêts-la, Néoptolème et puisse-t-elle te porter chance. Il faudra cependant t’y habituer : elle pèse presque aussi lourd que toi.
     
    Nous eûmes quelques démêlés avec l’ennemi au cours des cinq jours qui suivirent. Néoptolème rencontra les Troyens pour la première fois et s’en réjouit. C’était un guerrier né, il n’aspirait qu’à se battre. Le temps était son seul ennemi et il en avait conscience. Il allait jouer un rôle mineur dans la phase ultime d’une grande guerre ; il savait que les lauriers ceindraient d’autres fronts, ceux d’hommes qui luttaient depuis dix ans. Sa présence demeurait cependant un facteur décisif : il apportait l’espoir, la rage de vaincre et l’enthousiasme. Les soldats, qu’ils fussent originaires de Thessalie, d’Argolide ou d’Étolie, le suivaient du regard avec dévotion, tandis qu’il se déplaçait dans le char de

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