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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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pendant que nous débarquions. Ils n’y sont pas parvenus. Si j’étais Priam, je placerais mes soldats en haut des murs et les laisserais nous faire des pieds de nez.
    — Troie ne peut pas nous résister ! s’écria Agamemnon.
    — Alors, seigneur, poursuivit Achille, si demain nous n’apercevons pas d’armée troyenne dans la plaine, pouvons-nous nous rendre au pied de ces murs pour les inspecter de plus près ?
    — Assurément, répondit sèchement le grand roi.
     
    Quand le conseil fut terminé, je fis un signe de tête à Diomède. Peu de temps après il me rejoignit sous ma tente. Une fois le vin versé et les esclaves congédiés, il manifesta sa curiosité.
    — Que concoctes-tu donc, Ulysse ?
    — De nous tous, c’est toi qui connais le mieux l’art de la guerre. De nous tous, c’est toi qui devrais savoir comment prendre une cité fortifiée. Tu as conquis Thèbes et bâti un sanctuaire avec les crânes de tes ennemis.
    — Troie n’est pas Thèbes, répondit Diomède d’une voix calme. Ici, c’est contre toute l’Asie Mineure que nous luttons. Pourquoi Agamemnon n’en a-t-il pas conscience ? Il n’y a que deux puissances importantes autour de la mer Égée la Grèce et la Fédération d’Asie Mineure, qui comprend Troie. Oui j’ai pris Thèbes, mais seulement après avoir livré une bataille rangée hors de la cité. Je suis entré dans Thèbes après avoir foulé au pied les cadavres de ses défenseurs, C’est à cela que pensait Achille, quand il parlait d’attirer les Troyens à l’extérieur. Mais même une poignée de femmes et d’enfants pourrait nous tenir en échec aux portes de Troie pendant une éternité.
    — Force-les à sortir en les affamant.
    — Ulysse, tu es incorrigible ! Tu sais très bien que Zeus l’Hospitalier l’interdit. Honnêtement, pourrais-tu affronter les Furies si tu obligeais une cité à se rendre en l’affamant ?
    — Les filles de Perséphone ne me font pas peur. Je les ai regardées face à face il y a des années.
    — Alors à quelle conclusion es-tu parvenu ?
    — À une seule jusqu’ici. Cette campagne sera très longue. Une question d’années. Selon un oracle, je resterai vingt ans absent.
    — Comment peux-tu croire pareil oracle ?
    — Cet oracle dépend de Mère Kubaba. Elle nous est très proche. Elle nous fait naître et plus tard nous rappelle en son sein. La guerre relève, elle, de la seule volonté des hommes. Il appartient aux hommes de décider de la façon dont ils doivent la mener. Les maudites lois qui la gouvernent semblent favoriser l’adversaire. Un jour, un homme aura tellement envie de gagner la guerre qu’il enfreindra ces lois. Après lui, tout sera différent. Je veux être ce premier homme. Non, Diomède, je ne suis pas impie ! Je m’insurge seulement contre les contraintes. Sans aucun doute le monde chantera la gloire d’Achille jusqu’au jour où Chronos se remariera avec la Mère et où l’humanité disparaîtra. Est-ce de la présomption que de vouloir qu’on chante mes louanges ? Je n’ai pas les privilèges d’Achille, je ne suis ni grand ni fils d’un roi célèbre. Il faut donc que j’utilise mes atouts : je suis habile, rusé, subtil. Ce n’est pas si mal, en somme !
    — En cela au moins, tu as raison. Mais quels sont tes plans pour cette longue campagne ? demanda Diomède.
    — Je m’attellerai dès demain à cette tâche, au retour de notre inspection des murs de Troie. J’ai l’intention de constituer un petit bataillon en prélevant des soldats dans cette bien trop grande armée.
    — Ta propre armée ?
    — Oui, mais pas l’armée habituelle, ni les soldats traditionnels. Je ne recruterai que les têtes brûlées, les fauteurs de troubles, les révoltés et les rebelles !
    — Sûrement tu plaisantes !
    — Diomède, laissons de côté la question de savoir si mon oracle a raison en parlant de vingt ans, ou si c’est Calchas quand il déclare que ce sera dix ans. De toute façon ce sera long. Si la campagne est courte, un bon officier peut fort aisément occuper les fauteurs de troubles, surveiller les têtes brûlées de façon à les neutraliser et éloigner les rebelles de ceux qu’ils pourraient influencer. Pendant une longue campagne, nous ne nous battrons pas tous les jours, il y aura des périodes d’oisiveté, en particulier l’hiver. Alors, le mécontentement prendra les proportions d’un raz de marée.
    — Que feras-tu des

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