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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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prenons volontiers des risques plus grands que ceux auxquels nous les exposons. Nous sommes des rois, on peut nous reconnaître.
    -- Tu penses à Hélène, remarqua-t-il.
    -- Exactement.
    — Quand commencerons-nous nos visites ?
    — Ce soir. Dans la partie nord-ouest de la muraille, j’ai repéré une canalisation assez grande pour laisser passer un homme à la fois. L’endroit où elle débouche à l’intérieur de la cité n’est pas très visible et il n’y a pas de garde. Nous nous habillerons comme des pauvres, explorerons les rues, parlerons aux gens et reviendrons demain soir par le même itinéraire. Ne t’inquiète pas, nous ne courions aucun danger.
    — Je n’en doute pas, Ulysse.
    — Il est temps de rejoindre les autres, dis-je.
    Thersite avait été élu porte-parole des nouvelles recrues. Debout, il nous attendait.
    — Seigneur, nous sommes avec toi. Parmi ceux qui se trouvaient dans la salle quand tu es parti, deux seulement n’ont pas accepté ta proposition.
    — Ils sont sans intérêt.
    Il me regarda alors d’un air entendu. Thersite savait ce qu’il était advenu d’eux.
    — Le genre de vie que tu nous proposes nous plaît davantage que l’oisiveté forcée dans un camp. Nous sommes tes hommes.
    — J’exige que chacun de vous en fasse le serment.
    — Fort bien, répliqua-t-il, sachant déjà que le serment serait si terrible qu’il serait impossible de jamais le rompre.
    Quand le dernier homme eut juré, je les informai qu’ils constitueraient des unités de dix hommes. Dès que je les connaîtrais mieux, je choisirais un officier dans chaque unité. En attendant, je nommai sur-le-champ Thersite et Sinon commandants en chef de la phalange d’espions.
     
    La nuit venue, nous entrâmes dans Troie sans difficulté. J’avançai le premier. Diomède me suivait. La canalisation était juste assez large pour que ses épaules pussent passer. Nous débouchâmes dans une venelle. Après avoir dormi jusqu’au matin, nous nous mêlâmes à la foule. Sur la place du marché, nous achetâmes des gâteaux au miel, du pain d’orge, deux tasses de lait de brebis, puis nous écoutâmes les conversations. Nul ne semblait se soucier des Grecs installés sur la plage de l’Hellespont. Les Troyens étaient tous de joyeuse humeur. Ils croyaient apparemment qu’Agamemnon renoncerait bientôt à ses desseins et repartirait d’où il était venu. La nourriture et l’argent ne manquaient pas. Les portes de Dardanie et d’Ida étaient toujours ouvertes. La cité était prête à faire face au danger. On en avait la certitude en observant l’organisation scrupuleuse du guet et de la garde.
    À l’intérieur, il y avait un grand nombre de puits d’eau douce, de greniers et d’entrepôts emplis de denrées non périssables. Personne n’envisageait de bataille rangée en plaine. Les soldats que nous vîmes flânaient ou couraient les filles. Ils avaient laissé armes et armure chez eux. On se moquait ouvertement d’Agamemnon et de sa fameuse armée.
     
    De retour au camp, Diomède et moi nous mîmes au travail. Certains faisaient d’ores et déjà preuve d’aptitudes évidentes et se montraient fort enthousiastes, tandis que les désabusés traînaient les pieds. Je pris à part Thersite et Sinon qui furent d’accord pour que les inadaptés fussent liquidés au plus vite. Des trois cents recrues que j’avais eues au départ, j’en gardai deux cent cinquante-quatre et m’estimai heureux.

15
    Récit de Diomède
     
    Un homme vraiment remarquable, cet Ulysse ! En une lune à peine il avait formé ses deux cent cinquante-quatre hommes. J’appliquai les méthodes qu’Ulysse m’avait enseignées avec d’excellents résultats ; mes troupes ne manifestaient aucun signe de mécontentement en mon absence, mes officiers ne se querellaient plus. Naturellement, j’entendais quelques plaisanteries quand mes officiers me voyaient en compagnie d’Ulysse. Même les autres rois commençaient à se poser des questions sur la véritable nature de notre amitié, mais je ne m’en offusquai pas. Chacun n’était-il pas libre d’assouvir ses désirs amoureux avec le sexe de son choix ? Avec des femmes, en général, mais des étrangères ne pourraient jamais remplacer les épouses et les fiancées laissées au pays. Et dans ce cas, mieux valait chercher la tendresse auprès d’un ami qui combattait à vos côtés.
     
    Au milieu de l’automne, Ulysse me conseilla d’aller présenter

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