Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
Vom Netzwerk:
mes respects à Agamemnon. J’y allai par curiosité. Ulysse et le vieux Nestor s’étaient souvent vus, ces temps derniers, mais j’ignorais de quoi ils parlaient durant leurs rencontres.
    Pendant cinq lunes l’armée troyenne demeura invisible. Dans notre camp, l’humeur était à la morosité. Certes, la nourriture ne posait aucun problème, les raids au nord de la Troade et sur la côte la plus éloignée de l’Hellespont étant très fructueux. Nous n’avions reçu du grand roi ni l’ordre de nous disperser, ni d’attaquer, ni de faire quoi que ce fût. Quand j’entrai dans la tente d’Agamemnon, Ulysse s’y trouvait déjà.
    — J’aurais dû me douter que tu n’étais pas loin quand Ulysse est arrivé, dit Agamemnon. Ulysse, que veux-tu ?
    -- Que tu tiennes conseil, seigneur. Il est grand temps de parler.
    — Je suis tout à fait d’accord ! Que se passe-t-il, par exemple, dans une certaine cuvette, et pourquoi ne puis-je jamais vous trouver, ni toi ni Diomède, une fois la nuit tombée ? Je voulais réunir un conseil hier soir.
    Ulysse se concilia de nouveau les faveurs du grand roi grâce à son charme. Il commençait toujours par sourire. Un sourire qui pouvait rallier à sa cause des ennemis implacables, un sourire qui pouvait charmer un homme bien plus froid qu’Agamemnon.
    — Seigneur, je te dirai tout, mais patiente jusqu’au conseil.
    — Fort bien. Demeure ici en attendant que les autres arrivent. Si je te laisse partir, tu pourrais fort bien ne pas revenir.
    Ménélas, l’air affligé, arriva le premier. Il nous salua timidement et prit un siège dans le coin le plus sombre et le plus éloigné. Pauvre Ménélas ! Peut-être commençait-il à comprendre qu’Hélène ne comptait guère dans les plans de son frère ou désespérait-il de la revoir un jour. En pensant à elle, des souvenirs d’il y a presque neuf ans me revinrent en mémoire. Quelle peste ! Si belle, mais si égoïste ! Oh, comme elle avait dû mener Ménélas par le bout du nez ! Je ne pourrais jamais haïr cet homme trop médiocre, qui méritait d’être pris en pitié plutôt que méprisé. Et il aimait Hélène comme jamais je ne pourrais aimer une femme !
    Achille entra avec Patrocle. Phénix, fidèle et vigilant, s’attachaient à leurs pas. Ils saluèrent avec respect Agamemnon, mais Achille ne montra que froideur et réticence. Machaon arriva seul et s’assit sans rien dire. Lui et son frère Podalire étaient les meilleurs médecins de Grèce, plus précieux pour notre armée qu’un escadron de cavalerie. Podalire était un solitaire qui préférait opérer qu’assister à un conseil de guerre, mais Machaon débordait de vitalité. Il était doué pour le commandement et savait se battre comme dix Myrmidons. Enfin apparut la gracieuse silhouette d’Idoménée, roi de Crète, escorté de Mérione. Le fier Idoménée se contenta d’incliner la tête au lieu de plier le genou devant Agamemnon. Un éclair passa dans le regard du grand roi offensé. Idoménée était un élégant, mais cet homme bien bâti était aussi un meneur. Peut-être Mérione, son cousin et héritier, lui était-il supérieur, mais tous deux possédaient la légendaire générosité crétoise.
    Nestor rejoignit d’un pas agile le siège qui lui était réservé. Il nous avait tous fait sauter sur ses genoux quand nous étions bébés. Son seul défaut était de faire trop souvent allusion au « bon vieux temps » et, à ses yeux, les rois actuels étaient, sans exception, des poules mouillées. Toutefois on ne pouvait s’empêcher de l’aimer. Il était venu avec son fils aîné.
    Ajax arriva en compagnie de son demi-frère Teucer et de son cousin de Locris, le petit Ajax, fils d’Oïlée. Ils prirent un siège au hasard, tout au fond de la salle, mais ils paraissaient mal à l’aise.
    Ménesthée, grand roi d’Attique, qui avait assez de bon sens pour ne pas se considérer comme un autre Thésée, les suivait de près. Palamède fut le dernier. Il s’assit entre Ulysse et moi. Ulysse le détestait. Pourquoi ? Je l’ignorais, mais je soupçonnais que Palamède l’avait offensé quand Agamemnon et lui étaient allés le chercher à Ithaque. Ulysse était patient, il attendrait son heure mais il se vengerait, j’en étais certain. Calchas était absent, ce qui était étrange.
    — C’est le premier conseil que j’ai convoqué depuis que nous avons débarqué en Troade, déclara Agamemnon d’une voix

Weitere Kostenlose Bücher