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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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? N'avons-nous pas eu jusqu'ici la faveur des esprits ?
    Profondément décontenancé, Brun secoua la tête. Les esprits ! Je ne les comprendrai jamais. Ah, si Mog-ur était ici ! Droog prétend qu'Ayla porte chance. Il est vrai que nous n'avons jamais été aussi fortunés que depuis qu'lza l'a recueillie. Si les esprits la protègent, seront-ils contrariés de la voir mourir ? Mais que faire avec les traditions du Clan ? Elle a beau nous porter chance, elle ne cesse de me poser des problèmes. Il faut que je parle à Mog-ur avant de prendre une décision.
    Brun regagna le campement. Après avoir administré un analgésique à l'enfant qui finit par s'assoupir, Ayla entreprit de nettoyer la blessure avec une solution antiseptique et de réduire la fracture. Elle enveloppa son bras d'une écorce de bouleau mouillée qui, en séchant, durcirait et maintiendrait les os dans la bonne position. Elle veillerait toutefois à ce que l'attelle ne serre pas trop et n'entrave pas la circulation du sang.
    Elle frémit de peur en voyant Brun revenir, mais le chef passa devant elle sans mot dire. Elle comprit alors que son sort ne serait fixé qu' leur retour à la caverne.
    15
    Les saisons semblaient se succéder à rebours et passer de l'hiver à
    l'automne, à mesure que le petit groupe de chasseurs se dirigeait vers le sud. Un ciel noir et l'odeur de la neige avaient précipité leur départ ; ils ne tenaient pas à essuyer le premier blizzard hivernal au nord de la péninsule. A présent, la douceur de la température leur donnait l'étrange impression que le printemps était proche, impression démentie par les tons chatoyants des frondaisons et la couleur dorée des steppes.
    Les lourds fardeaux ralentissaient considérablement le voyage du retour ; on était loin du pas allègre de l'aller. Mais ce n'était pas le poids de la viande de mammouth qui oppressait Ayla. Une angoisse insupportable, un sentiment de culpabilité et un grand abattement l'accablaient. Si personne ne mentionnait jamais l'incident, elle faisait l'objet de regards furtifs et on lui adressait rarement la parole. Elle se sentait abandonnée de tous.
    A la caverne, chacun guettait le retour de l'expédition et, depuis quelques jours, quelqu'un se postait en permanence sur la crête proche de la grotte d'o˘ la vue s'étendait jusqu'aux steppes. La plupart du temps, l'un des enfants assumait cette t‚che.
    Un beau matin, de bonne heure, ce fut au tour de Vorn d'assurer la vigie.
    Il scruta, scrupuleux, le lointain pendant un moment, puis se lassa de son immobilité. Il n'aimait pas trop être seul sans Borg pour compagnon de jeu. S'imaginant à la chasse, il s'amusa à planter dans le sol un petit épieu dont la pointe ne tarda pas à s'émousser, et ce fut par le plus grand des hasards qu'il porta ses regards au pied de la colline, au moment précis ou apparaissaient les chasseurs.
    - Les défenses ! Les défenses ! s'écria Vorn en se précipitant vers la caverne.
    - Les défenses ? s'étonna Aga. qu'est-ce que tu racontes ?
    - Ils arrivent ! insista-t-il, tout excité. Brun, Droog et tous les autres... Je les ai vus, ils portaient des défenses de mammouth !
    Tout le monde courut accueillir les chasseurs victorieux, mais loin de jubiler, ils offraient des visages fermés. Brun arborait un air sombre, et un seul regard à Ayla suffit à Iza pour comprendre qu'il était survenu ZD
    quelque grave incident auquel sa fille était mêlée.
    Lorsque la petite troupe s'arrêta un moment pour se décharger des fardeaux sur ceux qui venaient à leur rencontre, Iza apprit ce qui s'était passé, tandis qu'Ayla poursuivait son chemin vers la caverne, la tête baissée, fuyant les regards. Si Iza s'attendait à tout de la part de sa fille adoptive, elle ne l'aurait jamais crue capable de se livrer à semblable transgression et elle frémit à la pensée du ch‚timent qu'elle encourait.
    En arrivant à la caverne, Oga et Ebra amenèrent le petit Brac dans le foyer d'lza, qui, après avoir ôté l'attelle de bouleau, examina la blessure.
    - Il pourra se servir de son bras comme si de rien n'était, déclarat-elle.
    Il conservera une cicatrice, mais la plaie est en bonne voie de guérison et la fracture se soude parfaitement. Je vais tout de même lui changer son pansement.
    Les deux femmes se sentirent soulagées. Un chasseur avait besoin de ses deux bras, et si Brac en avait perdu un il n'aurait jamais pu devenir chef.
    Dans l'incapacité physique de chasser, il

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