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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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fut pas long à
    se présenter dans un vacarme de barrissements déchirants. Les courageux chasseurs se ruèrent alors au-devant de la bête qui fonçait sur eux et, agitant leurs torches, entreprirent la t‚che dangereuse entre toutes de la faire pénétrer dans le canyon.

    Pris de panique devant les torches, le mammouth chercha désespérément à s'échapper. Il fit un brusque écart, et fonça tête baissée dans
    'R
    l'étroit goulet sans issue, au bout duquel il se retrouva bloqué et, faute d'espace, dans l'impossibilité de se retourner.
    Broud et Goov s'étaient précipités derrière la bête. Broud avait en main l'un des couteaux savamment taillés par Droog et consacrés par Mog-ur. D'un mouvement aussi vif que l'éclair, il se jeta sur les pattes arrière du pachyderme et lui trancha les tendons du pied gauche, tandis que Goov surgissait derrière lui pour blesser l'autre patte. Un horrible barrissement fendit l'air et la femelle tomba lourdement sur les articulations.
    Caché derrière un rocher, Crug bondit devant l'animal et plongea son épieu dans la gueule ouverte. Mue par un dernier sursaut instinctif, la bête chercha à attraper l'homme, crachant du sang sur son assaillant désarmé qui s'empressa de se saisir d'une nouvelle lance. Au même instant, Brun, Grod et Droog pénétraient dans le défilé et, escaladant les rochers, encadraient le mammouth, dans les flancs duquel ils plongèrent les pointes effilées de leurs lances. Brun parvint à enfoncer un autre épieu dans l'un des yeux du pachyderme, qui ne tarda pas à s'écrouler en poussant un dernier barrissement déchirant.
    Un silence soudain environna les hommes éreintés dont le coeur battait d'excitation. Ils se regardèrent quelques secondes, interloqués, et comprenant soudain l'exploit qu'ils venaient de réaliser, un fantastique hurlement de joie jaillit de leurs poitrines, couronnant leur victoire.
    Six hommes, ridiculement petits comparés à leur proie, venaient, à force d'intelligence, de ruse et de courage, de tuer la puissante bête. Broud bondit sur le rocher à côté de Brun, puis grimpa sur la gigantesque femelle. En un clin d'oeil, Brun le rejoignit, suivi de près par les quatre autres chasseurs qui donnèrent libre cours à leur joie en dansant sur le dos du mammouth terrassé.
    - Nous devons remercier les esprits, déclara Brun à ses compagnons. A notre retour, Mog-ur organisera une cérémonie en leur honneur. En attendant, partageons-nous le foie et gardons-en une Part pour Zoug, Dorv et Mog-ur.
    Nous en enterrerons également un morceau pour l'Esprit du Mammouth à
    l'endroit o˘ nous l'avons abattu. quant au cerveau, Mog-ur m'a bien recommandé de ne pas y toucher et de le laisser à sa place. qui a porté le premier coup ? Broud ou Goov ?
    - C'est Broud, répondit Goov.
    - Eh bien, c'est lui qui recevra le premier morceau de foie, mais le mérite de la chasse revient également à tous.

    Broud et Goov partirent chercher les femmes auxquelles incombait à présent la lourde t‚che de découper et de préparer la viande. Les autres commencèrent à vider la bête et sortirent le foetus parvenu pratiquement à
    terme. A l'arrivée des femmes, les hommes les aidèrent à dépecer le mastodonte, dont la taille gigantesque requérait la collaboration de tous.
    Ils en découpèrent certains morceaux de choix qu'ils mirent à l'abri dans des caches entre des pierres. Ensuite, ils allumèrent des feux autour de la carcasse pour éloigner les inévitables charognards et l'empêcher de geler.
    Ce fut avec le plus grand soulagement que tout le monde se glissa, épuisé
    mais heureux, dans les chaudes fourrures, après un repas de viande fraîche, le premier depuis qu'ils avaient quitté la caverne. Le lendemain matin, les femmes s'attelèrent à l'ouvrage, pendant que les hommes se réunissaient pour revivre l'éprouvante chasse et se complimenter les uns les autres sur leur courage. Un cours d'eau coulait non loin de l'étroit cul-de-sac o˘ gisait le mammouth, ce qui, dans un premier temps, obligea les femmes à de fatigantes allées et venues. Ce ne fut que lorsqu'elles eurent débité la chair de la bête en gros quartiers, ne laissant qu'un squelette sanglant aux charognards, qu'elles se transportèrent au bord de la rivière.
    Presque tout le mammouth pouvait être utilisé. Sa peau épaisse servirait à
    confectionner de solides chausses, des coupe-vent, des récipients, des lacets. La sous-couche au poil chaud

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