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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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mog-ur croient que l'esprit ne pénètre jamais dans le monde invisible si la malédiction est trop courte. L'esprit rôde alors entre les deux mondes, attendant que le temps passe avant de pouvoir revenir à la vie. La sentence de Brun est juste, car la malédiction est assez longue pour qu'elle puisse devenir éternelle. La loi est ainsi respectée.
    - Alors pourquoi ne se contente-t-il pas de la maudire une bonne fois pour toutes ! s'exclama Broud, furieux. Les traditions n'ont jamais fait allusion à une malédiction temporaire. La mort doit être le seul ch‚timent.
    - Parce que tu crois qu'elle ne mourra pas, Broud ? Tu t'imagines qu'elle reviendra parmi nous ? demanda Goov.
    - Je ne crois rien du tout. Je me demande simplement pourquoi Brun ne l'a pas maudite éternellement. Est-il donc désormais incapable de prendre une simple décision ?
    Broud disait tout haut ce que tout le monde pensait en son for intérieur.
    Brun aurait-il condamné Ayla à une malédiction temporaire s'il ne pensait pas qu'elle avait une chance, f˚t-elle infime, de revenir d'entre les morts ?
    Brun avait débattu toute la nuit de la sentence qu'il devait prononcer.
    Ayla avait sauvé Brac, et il n'était pas juste qu'elle doive le payer de sa vie. Les traditions exigeaient la mort, mais il existait d'autres lois, des lois qui disaient " une vie contre une vie ". Ayla portait en elle une partie de l'esprit de Brac ; elle méritait, avait droit à une compensation de valeur égale... sa propre vie.
    Ce ne fut qu'au point du jour qu'il trouva enfin un compromis. quelques
    ‚mes intrépides étaient revenues après une malédiction temporaire. L'espoir était mince, mais il ne pouvait lui offrir plus.
    Soudain, un silence de mort tomba sur le clan. Mog-ur apparut à l'entrée de la caverne, les traits tirés et le visage couleur de cendres. Le sorcier avait accompli son devoir. Ayla était morte.
    Iza poussa une longue plainte perçante, tandis qu'Ebra et Oga, puis toutes les autres femmes se portaient auprès d'elle et joignaient leurs cris aux siens. Devant la peine de la femme qu'elle aimait par-dessus tout, Ayla courut vers elle pour la réconforter, mais au moment même o˘ elle s'apprêtait à la prendre dans ses bras, Iza se détourna. Tout se passait comme si elle ne la voyait pas. Ayla ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle se tourna vers Ebra d'un air interrogatif, mais le regard de la compagne du chef ne la vit pas. Puis elle s'approcha d'Aga et ensuite d'Ovra. Personne ne la voyait plus. Tout le monde cherchait à
    l'éviter. Désespérée, elle courut alors auprès d'Oga.
    - C'est moi, Ayla ! Tu ne me vois donc pas ? Je suis là, devant toi !
    s'écria-t-elle.
    Le regard d'Oga lui passait au-travers et la jeune femme se détourna sans un geste, sans un signe de reconnaissance, comme si Ayla était invisible.
    Elle aperçut alors Creb qui se dirigeait vers Iza.
    - Creb ! C'est moi, Ayla ! Je suis là, cria-t-elle en faisant de grands gestes.
    Le vieux sorcier passa son chemin, s'écartant juste ce qu'il fallait pour éviter la jeune fille prosternée à ses pieds, comme il l'e˚t fait pour éviter une pierre.
    - Creb ! hurla-t-elle. Pourquoi ne me vois-tu pas ? (Ayla se releva pour s'élancer de nouveau vers Iza.) Iza ! Maman ! Mamaaaaan ! Regarde-moi !
    Mais regarde-moi donc, hurla-t-elle avec de grands gestes.
    Mais Iza émit de nouveau une longue plainte en se frappant la poitrine.
    - Mon enfant, mon Ayla, ma fille est morte. Elle n'est plus. Ma pauvre Ayla. Elle est partie, elle nous a quittés...
    En voyant Uba s'accrocher désespérément aux jambes de sa mère, l'air effarouché, Ayla s'agenouilla auprès de la petite fille.

    - Tu me vois, toi, Uba ? Je suis là, dit Ayla.
    Mais Ebra se précipita aussitôt vers l'enfant et l'emporta dans ses bras.
    - Je veux Ayla ! cria la petite fille en se débattant pour descendre.
    - Ayla est morte, Uba. Ce n'est plus elle que tu vois, c'est son esprit.
    Laisse-le trouver son chemin vers l'autre monde. Si tu lui parles ou si tu le regardes, il t'emmènera avec lui. Ne le regarde surtout pas, Uba.
    Ayla s'effondra sur le sol. Elle avait imaginé toutes sortes d'horreurs en pensant à la malédiction qui l'attendait, mais la réalité se révélait pire encore. Elle avait cessé d'exister aux yeux du clan. La vraie Ayla ne faisait plus partie de leur monde. Ils ne lui jouaient pas une sinistre comédie destinée à lui faire peur ; elle avait cessé d'exister. Elle n'était

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