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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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aux regards indiscrets l'entrée de la faille dans la paroi rocheuse, elle pénétra dans son antre.
    Sa grotte lui parut beaucoup plus exiguÎ qu'à l'accoutumée. Elle y découvrit la vieille fourrure qu'elle avait apportée un jour et s'en enveloppa pour se réchauffer. Elle y trouva également une peau de bête qu'elle avait bourrée d'herbe pour s'en faire une couche, puis elle chercha son couteau. Elle réussit à le trouver, à demi enfoui dans la terre, et entreprit de se confectionner de nouvelles chausses dans la peau de bête pour remplacer les siennes, qu'elle put ainsi mettre à sécher.
    Il faut que je fasse du feu, se dit-elle. Tiens, voilà mon écuelle en écorce de bouleau, elle me sera utile pour aller chercher de l'eau. Ma vieille fronde ! J'avais oublié que je l'avais laissée là. Elle est trop petite pour moi, maintenant, il faudra que je m'en confectionne une nouvelle. Les yeux sur la lanière de cuir craquelé, elle songea soudain à
    la malédiction qui l'avait frappée. Je suis morte, se dit-elle. Comment puis-je penser à faire du feu et à me confectionner une nouvelle fronde ?
    J'ai froid, j'ai faim... je ne me sens absolument pas morte ! A quoi ressemble la mort ? Mon esprit se trouve-t-il dans l'autre monde ? Je ne sais même pas à quoi peut ressembler mon esprit. Creb dit qu'on ne les voit jamais, mais qu'on peut s'adresser à eux. Pourquoi Creb ne me voyait-il plus ? Pourquoi personne ne faisait plus attention à moi ? Si je suis morte, pourquoi penser aux frondes et au feu ? Parce que j'ai faim ! Parce que sans fronde je ne pourrai jamais chasser, je ne pourrai jamais manger !
    Le cuir de la vieille fourrure étant trop raide pour y tailler une fronde, elle se servit de son vêtement à la peau souple et fine. Il manquait à
    l'arme le renflement pour y loger les pierres, mais elle jugea qu'elle ferait néanmoins l'affaire.
    C'était la première fois qu'elle allait tuer des animaux pour se nourrir.

Si le lapin qu'elle visa était rapide, il ne le fut pas assez pour échapper à son tir précis. Elle se rappela avoir aperçu un castor près du ruisseau et l'abattit avant qu'il e˚t le temps de plonger dans l'eau. Puis elle rapporta son précieux butin à la grotte, ramassant en chemin un nodule de pierre grise qu'elle savait contenir du silex.
    Il lui fallut du temps et un effort soutenu pour faire naitre en frottant deux morceaux de bois sec l'un contre l'autre une petite étincelle qui bientôt mit le feu aux herbes sèches tirées de sa paillasse, auxquelles elle s'empressa d'ajouter des brindilles, puis des morceaux plus gros provenant de l'étagère sur laquelle elle disposait ses quelques ustensiles.
    Il va falloir que je me fabrique un récipient pour faire la cuisine, décida-t-elle en embrochant le lapin après l'avoir dépecé. Il me faudra aussi un b‚ton à fouir et un panier. Creb a jeté les miens au feu, il a tout br˚lé, même mon sac de guérisseuse.
    Cette nuit-là, Ayla se félicita d'avoir fait du feu. Elle s'assura qu'il ne s'éteindrait pas avant le matin, s'enveloppa dans sa vieille couverture et s'allongea pour dormir. La fatigue l'emporta bientôt et elle sombra dans un sommeil agité et entrecoupé de cauchemars o˘ elle appelait Iza et aussi une autre femme dans une langue qu'elle avait complètement oubliée.
    Les journées d'Ayla étaient bien remplies. Elle se confectionna des récipients étanches pour transporter l'eau et faire la cuisine. Elle travailla la peau des animaux qu'elle tuait, pour s'en faire toutes sortes de vêtements d'hiver, se fabriqua des outils de silex et ramassa de l'herbe pour amollir sa couche.
    La flore des hauts p‚turages lui fournissait également de quoi manger. Elle fit provision de noisettes mais aussi de m˚res et des dernières airelles.
    Elle cueillit de la vesce, dont les fèves étaient comestibles, ainsi que de petites pommes sauvages, des tubercules, des graminées. Une fois qu'elle eut ainsi ramassé tout ce qu'elle pouvait trouver de nutritif, elle décida qu'il lui fallait une nouvelle peau de bête. La température glaciale faisait déjà sentir sa morsure, et la neige ne semblait pas loin. Après avoir passé en revue tous les animaux dont la fourrure serait inutile, elle fixa son choix sur le daim, qui avait le mérite d'être comestible de surcroît. Une pierre lancée de près avec force abattit la bête qu'elle acheva d'un coup de massue taillée dans une branche noueuse.
    La fourrure était douce et

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