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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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soufflait de l'est un vent glacial annonciateur des blizzards, mais le ciel était clair et le soleil se levait au-dessus de la crête, baignant les collines d'une lumière dorée. Le visage sombre et fermé, chacun prit place en silence pour apprendre le sort réservé à cette fille dont la présence était devenue familière à tous.
    Uba sentait sa mère trembler, et sa main serrait si fort la sienne que la petite en avait mal. Elle se doutait bien que ce n'était pas le vent froid qui faisait ainsi frissonner sa maman. Creb se tenait à l'entrée. Jamais le grand sorcier n'avait arboré un air aussi austère et menaçant. Son visage ravagé avait la dureté du granit, son oeil unique était plus opaque qu'une pierre. Sur un signe de Brun il se dirigea d'un pas lent vers son foyer, accablé par le chagrin, et au prix d'un suprême effort il s'approcha d'Ayla, toujours assise sur sa peau de bête.
    - Ayla, Ayla, lui dit-il avec douceur, tandis qu'elle levait les yeux vers lui. Il faut que tu viennes, Ayla. Brun est prêt.
    Ayla hocha la tête puis se leva avec difficulté, les jambes ankylosées pour être restée si longtemps sans bouger. Hagarde, elle suivit le vieux sorcier, notant les multiples empreintes de pieds au sol de la caverne, les marques du b‚ton de Creb, la trace d'un talon, d'orteils, jusqu'à ce qu'elle voie devant elle les chausses poussiéreuses de Brun et s'effondre à
    ses pieds. La tape qu'il lui donna sur l'épaule sembla soudain la réveiller.
    Elle leva les yeux vers lui et vit le visage familier, le front fuyant, les larges arcades, le nez busqué, la barbe grisonnante, mais le regard dur, fier et impitoyable du chef avait fait place à une sincère compassion et à
    une tristesse évidente.
    - Ayla, commença-t-il à voix haute en employant les gestes appropriés à des circonstances aussi dramatiques, fille du Peuple du Clan, nous respectons nos traditions depuis des générations, depuis la naissance du clan. Sans être née parmi nous, tu es aujourd'hui des nôtres, soumise à la même loi que nous tous. quand nous étions dans le nord, à chasser le mammouth, tu as été surprise une fronde à la main et tu as avoué chasser depuis longtemps déjà. Selon nos coutumes, les femmes du clan n'ont pas le droit de se servir d'une arme. Le ch‚timent qu'elles encourent est également prévu par nos traditions. Rien ne peut les modifier.
    Brun se pencha et plongea son regard pénétrant dans les yeux bleus de la jeune fille.
    - Je sais pourquoi tu as fait usage de ta fronde, poursuivit Brun. Mais je ne comprends toujours pas ce qui t'a poussée la première fois à t'en servir. Néanmoins, le chef de ce clan t'est reconnaissant d'avoir sauvé le fils de la compagne du fils de ma compagne.
    Les membres du clan échangèrent des regards surpris. C'était là un aveu très rare chez un homme, et encore plus de la part d'un chef, que de témoigner sa reconnaissance envers quiconque, et encore moins envers une fille.
    - Mais nos traditions sont impitoyables, poursuivit-il en faisant un signe à Creb, qui disparut aussitôt dans la caverne. Je n'ai pas le choix, Ayla.
    quand Mog-ur aura fini d'invoquer les esprits occultes, tu mourras. Ayla, fille du Peuple du Clan, tu es maudite !

    Ayla blêmit, tandis qu'lza poussait un cri strident qui se prolongea en une longue plainte déchirante, brutalement interrompue par un geste de Brun.
    - Je n'ai pas encore terminé, ajouta-t-il devant un auditoire suspendu à
    ses lèvres et à ses gestes. Les traditions du Clan sont parfaitement claires et, en tant que chef, je dois les respecter. Mais si une femme doit encourir la Malédiction Suprême pour avoir utilisé une arme, il n'est dit nulle part que son ch‚timent doive demeurer éternel. Ayla, tu es maudite pour la durée d'une lune entière. Si les esprits te font la gr
    ‚ce de te laisser revenir de l'au-delà quand la lune aura accompli un cycle complet, nous t'accepterons de nouveau parmi nous.
    Une émotion intense envahit l'assemblée. Personne ne s'attendait à une telle éventualité.
    - C'est juste, approuva Zoug. Rien n'indique que la malédiction doive être éternelle.
    - Mais quelle différence cela fait-il ? demanda Droog. Comment peut-on être mort aussi longtemps pour revivre ensuite ? quelques jours peut-être, mais certainement pas une lune entière.
    - Si la malédiction ne durait que quelques jours, il n'est pas s˚r qu'elle soit une punition suffisante, dit Goov. Certains

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