Le clan de l'ours des cavernes
une bonne infusion, elle donne un go˚t agréable à la viande et elle soulage aussi les coliques des bébés. Il faudra que je m'en souvienne pour plus tard. Dure ne souffrait pas de coliques mais certains bébés en ont.
La piste se fit plus escarpée à l'approche du sommet puis s'élargit sur le plateau venteux. Ayla s'arrêta au bord pour attendre Jondalar, qui avait quelques difficultés à faire monter Rapide et son travois sur la piste rocailleuse aux tournants abrupts. Whinney en profita pour brouter quelques brins d'herbe fraîche. Ayla ajusta les perches à tirer de la jument, vérifia la charge qu'elle portait dans des paniers et sur son dos, puis la caressa et lui parla dans la langue qu'elle utilisait avec ses chevaux.
Elle baissa les yeux vers la rivière et sa plaine inondable, vers la longue file de Zelandonii, jeunes et vieux, qui s'étirait sur la pente, puis regarda au-delà.
Le haut plateau offrait un large panorama des environs et, en bas, une scène brumeuse. quelques volutes de brouillard s'accrochaient encore aux arbres, près de l'eau ; un linceul d'un blanc éteint cachait par endroits la Rivière, mais le voile se levait, révélant des puits de lumière projetée par l'orbe qui se reflétait dans l'eau. Au loin, le brouillard plus épais et les collines calcaires se fondaient en un ciel blanch‚tre.
quand Jondalar l'eut rejointe avec Rapide, ils entamèrent ensemble la traversée du plateau. Marchant à côté de l'homme avec qui elle avait fait un si long Voyage, Loup sur ses talons et les chevaux juste derrière avec les perches à tirer, Ayla se sentait euphorique. Elle était avec ceux qu'elle chérissait le plus et avait peine à croire qu'elle serait bientôt unie à Jondalar. La jeune femme ne se rappelait que trop bien ses sentiments pendant leur marche, avec le Camp du Lion. Chaque pas semblait alors la rapprocher d'un destin inéluctable dont elle ne voulait pas. Elle avait promis de s'unir à un homme pour qui elle éprouvait un sentiment sincère et avec qui elle aurait pu être heureuse, si elle n'avait aimé
Jondalar avant lui. Jondalar était devenu distant, il semblait ne plus l'aimer, alors qu'il ne faisait aucun doute que Ranec non seulement l'aimait mais la voulait désespérément..
Ayla n'était plus tiraillée entre ces sentiments antagonistes. Elle débordait d'un bonheur qui imprégnait l'air autour d'elle, le sol qu'elle foulait. Jondalar se remémorait lui aussi le voyage à la Réunion d'Eté des MamutoÔ. Sa jalousie d'alors, sa peur d'affronter son peuple avec une femme qui n'était peut-être pas acceptable. Il avait
moins grande que celle d'Ayla. Il avait cru l'avoir perdue à jamais, mais elle marchait désormais à côté de lui et, chaque fois qu'il la regardait, elle tournait vers lui des yeux pleins d'amour.
A l'autre bout du plateau, au bord de la falaise, ils retrouvèrent l'endroit o˘ ils avaient fait halte quand ils étaient venus seuls. Avant de traverser le petit cours d'eau, ils s'arrêtèrent pour regarder l'eau basculer par-dessus bord et cascader dans la Rivière, juste en dessous. Les membres de la Caverne s'étaient égaillés et certains traçaient leur propre piste. Ils n'avaient avec eux que ce qu'ils pouvaient porter ; quelques-uns comptaient retourner à l'abri avec un sac vide pour rapporter des objets à
troquer.
Ayla et Jondalar avaient proposé à Joharran l'aide des deux chevaux. Après en avoir discuté avec quelques autres, le chef de la Caverne avait décidé
de charger sur les deux bêtes la viande de cerf et de bison de la dernière chasse. A l'origine, il avait prévu que plusieurs personnes retourneraient à l'abri pour apporter la viande sur le lieu de la Réunion d'Eté.
L'utilisation des chevaux leur épargna cette peine et, pour la première fois, il songea que ces animaux représentaient plus qu'une curiosité. Ils pouvaient s'avérer utiles. Même l'aide apportée pendant la chasse, le retour rapide de Jondalar à la Neuvième Caverne, pour prévenir Zelandoni et la compagne de Shevonar du tragique accident ne lui avaient pas fait prendre pleinement conscience de leur intérêt potentiel. Il le comprit mieux quand ils lui évitèrent, ainsi qu'à d'autres, de devoir retourner à
l'abri. En marchant près des chevaux, il se rendit également compte que ces animaux réclamaient un surcroît d'attention.
Whinney avait l'habitude du travois, elle en avait tiré un pendant la majeure partie du Voyage. Moins
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