Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
importante dans l'une de leurs cérémonies les plus sacrées.
    Elle promena les yeux sur la grande hutte ronde de la Zelandonia. Sa structure à double cloison était semblable à celle des huttes du camp de la Neuvième Caverne, mais plus grande. Les panneaux intérieurs amovibles qui divisaient l'espace avaient été rangés contre les murs, ce qui créait une vaste pièce unique. Ayla remarqua que les plates-formes à dormir étaient regroupées dans une partie de la construction, et surélevées. Se rappelant qu'elles l'étaient aussi dans l'habitation de Zelandoni à la Neuvième Caverne, elle se demanda pourquoi, puis supposa qu'elles étaient utilisées par les malades amenés à la hutte ; il devait être ainsi plus facile de les soigner.
    Le sol était couvert de nattes, dont un grand nombre présentaient des motifs élégants et complexes. Des tabourets, des coussins utilisés comme sièges entouraient plusieurs tables de diverses tailles. La plupart soutenaient des lampes à graisse en grès ou en calcaire que, en règle générale, on laissait allumées jour et nuit à l'intérieur de l'abri sans fenêtre. Certaines avaient été taillées, polies et décorées mais, comme dans l'habitation de Marthona, d'autres se réduisaient à une pierre brute dans laquelle s'était formé naturellement le creux destiné au suif fondu.
    Près des lampes, Ayla remarqua de petites figurines de femme plantées dans des bols de bois remplis de sable. Elles étaient toutes semblables et pourtant différentes. Ayla savait que c'étaient des représentations de la Grande Terre Mère, que Jondalar appelait donii.
    Les donii variaient en taille de quatre à huit pouces mais chacune d'elles pouvait tenir dans la main. Pour représenter la Mère, le sculpteur avait fait appel à l'abstraction et à l'exagération. Les pieds et les mains étaient à peine suggérés, les jambes jointes et effilées pour que la figurine p˚t tenir debout dans la terre ou dans un bol de sable. Elle ne représentait pas une personne, elle n'avait pas de traits qui eussent permis de l'identifier, même si le corps avait peut-
    ' ' ----- ' '
    corps d'une jeune femme nubile aux seins hauts entamant sa vie adulte, ni la silhouette mince d'une femme effectuant de longues marches chaque jour, d'une errante sans cesse en quête de nourriture.
    Une donii était une femme plantureuse ayant l'expérience de la vie. Elle n'était pas enceinte mais l'avait été. A ses fesses énormes répondaient de gros seins pendant sur le ventre un peu flasque et tombant d'une femme qui avait enfanté et allaité. Elle avait les formes volumineuses d'une mère pleine d'expérience mais cette ampleur suggérait bien plus que la fertilité
    de la procréation. Pour qu'une femme f˚t grasse, il lui fallait une nourriture abondante et une vie plutôt sédentaire. L'artiste avait voulu que sa petite sculpture ressembl‚t à une mère bien nourrie et heureuse, assurant le bien-être de ses enfants : un symbole d'abondance et de générosité.
    La réalité n'était pas trop éloignée de cette représentation. Si certaines années étaient mauvaises, la communauté vivait plutôt bien. Elle comptait en son sein des femmes corpulentes puisque l'auteur des figurines s'en était inspiré pour les décrire aussi fidèlement. Le début du printemps, quand les réserves accumulées pour l'hiver étaient presque épuisées et que la végétation commençait seulement à renaître, pouvait être une période difficile. C'était également vrai pour les animaux : au printemps, ils étaient maigres et efflanqués, si décharnés que leur viande était dure, et que même leurs os contenaient peu de moelle. Les Zelandonii devaient sans doute se passer de certaines nourritures, mais ils ne mouraient pas de faim, du moins en règle générale.
    Pour ceux qui chassaient et cueillaient afin de se procurer tout ce dont ils avaient besoin pour subsister, la terre apparaissait comme la mère nourrissant ses enfants. Elle leur donnait le nécessaire. Ils ne semaient pas, ne cultivaient pas ; ils ne gardaient pas de troupeaux, n'avaient pas de bêtes à protéger des prédateurs, à nourrir en hiver. Tout ce qu'offrait la terre, ils n'avaient qu'à le prendre ; il leur suffisait de savoir o˘
    regarder et comment le prendre. Mais ils ne pouvaient considérer cette abondance comme allant de soi, car elle leur était parfois retirée.
    Chaque donii qu'ils sculptaient était un réceptacle pour

Weitere Kostenlose Bücher