Le clan de l'ours des cavernes
pourras peut-être le faire, mais sans partir pour de longues expéditions. De toute façon, je suis ton compagnon, maintenant. Il m'appartient de m'occuper de toi et de tes enfants. Je m'y suis engagé le jour de notre union. Si un homme ne pourvoit pas aux besoins de sa compagne et des enfants, à quoi sert-il ? A quoi servent les hommes si les femmes ont des enfants et pourvoient aussi à leurs besoins ?
Ayla n'avait jamais entendu Jondalar tenir ces propos. Tous les hommes réagissent-ils ainsi ? se demanda-t-elle. Ont-ils besoin de justifier leur existence parce que ce ne sont pas eux qui enfantent ? Elle tenta d'imaginer ce qu'elle éprouverait si la situation était inverse, si ce n'était pas elle qui enfantait et si sa contribution se réduisait à
subvenir à leurs besoins. Elle se tourna vers son compagnon.
- Ce bébé ne serait pas en moi si tu n'étais pas là, déclara-t-elle en posant les mains sur le renflement de son corps. Il est autant à toi qu'à
moi. Sans ton essence, il n'aurait pas commencé à vivre.
- Tu n'en sais rien, repartit-il. C'est ce que tu penses, mais per sonne n'est de ton avis, pas même Zelandoni.
Ils se faisaient face au milieu des épis, pas vraiment hostiles mais animés He rertitiiHes rnntraHirtnires Tnnrlalar remarmia nue Hes mèches blondes éclaircies par le soleil s'étaient échappées de la lanière en cuir qui retenait la chevelure d'Ayla et fouettaient son visage dans le vent. Elle était pieds nus, bras et seins h‚lés découverts au-dessus du vêtement de cuir simple qui enveloppait sa taille et tombait jusqu'aux genoux pour la protéger des tiges sèches et piquantes. Son regard était résolu, rempli d'un défi presque rageur, mais elle paraissait en même temps si vulnérable que l'expression de Jondalar s'adoucit.
- C'est sans importance, de toute façon. Je t'aime, Ayla. Je veux prendre soin de toi et de ton bébé, dit-il en la prenant dans ses bras.
- Notre bébé, corrigea-t-elle. Notre bébé, Jondalar. quand elle se pressa contre lui, il sentit sa poitrine nue, son ventre rond, et fut content de l'un et de l'autre.
- D'accord, Ayla. Notre bébé. Il avait envie d'y croire.
Une fraîcheur perceptible régnait au-dehors quand ils sortirent de la hutte. Dans les boqueteaux proches, les feuilles des arbres avaient viré au jaune ou au rouge ; autour du camp, l'herbe qui n'avait pas été piétinée était brune, desséchée. Tout le bois mort et toutes les broussailles sèches de la région avaient br˚lé depuis longtemps, et les bosquets s'étaient considérablement éclaircis.
Jondalar souleva les paquets posés par terre, près de l'ouverture de la hutte.
- Avec les perches à tirer, les chevaux nous aideront à rapporter les provisions d'hiver. La saison a été bonne, dit-il à Ayla.
Loup courut vers eux, la langue pendante. L'une de ses oreilles tombait un peu et avait un bord déchiqueté, ce qui lui donnait un air canaille.
- Je crois qu'il sait que nous partons, dit Ayla. Je suis heureuse qu'il soit revenu vivre auprès de nous, même s'il a fallu pour cela qu'il soit grièvement blessé. Il m'aurait manqué. Je suis impatiente de retourner à la Caverne, mais je me souviendrai toujours de cette Réunion d'Eté. La Réunion o˘ nous nous sommes unis.
- J'y ai pris plaisir moi aussi, cela faisait longtemps que je n'avais pas participé à une Réunion, mais, maintenant que nous partons, je suis pressé
de rentrer.
Jondalar sourit en songeant à la surprise qui attendait sa compagne. Elle remarqua un changement dans son expression, un côté mystérieux dans son air réjoui, et eut le sentiment qu'il lui cachait quelque chose. quoi ? Elle n'en avait aucune idée.
- Je suis content que les Lanzadonii soient venus, poursuivit-il. Ils ont fait un long voyage mais Dalanar a maintenant la doniate qu'il voulait, et Joplaya s'est unie à Echozar dans le respect des traditions. Les Lanzadonii sont encore peu nombreux mais ils ne tarderont pas à fonder une deuxième Caverne. Ils ont eu beaucoup d'enfants et, par chance, la plupart ont survécu.
- Je me réjouis que Joplaya soit enceinte. La Mère l'avait honorée avant même leur union ; pourtant, je ne crois pas qu'on y ait
.
1 t f + -:- -=l=1~"
- Certains avaient d'autres choses en tête. En tout cas, je suis ravi pour eux. Joplaya me paraît changée, un peu triste, curieusement. C'est peut-
être d'un bébé qu'elle a besoin.
- Dépêchons-nous. Joharran tient à ce que nous
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