Le clan de l'ours des cavernes
un moment avec eux. Elle les avait rencontrés plusieurs fois à la Réunion d'Eté et avait deviné qu'ils étaient plus que des amis l'un pour l'autre, presque des compagnons, bien qu'ils n'aient pas eu de Matrimoniales. En fait, la cérémonie d'union était avant tout célébrée dans l'intérêt d'éventuels enfants. En plus de ceux qui étaient attirés par les représentants du même sexe, un grand nombre de Zelandonii choisissaient de vivre ensemble sans passer par une cérémonie d'union, en particulier des couples ‚gés qui n'avaient plus l'‚ge d'avoir des enfants ou des femmes qui avaient eu des enfants sans prendre de compagnon et décidaient plus tard de vivre avec un ami ou deux.
Ayla accompagnait souvent Jondalar quand il partait chasser mais, lorsque le groupe allait chercher au loin le gros gibier, elle restait à proximité
de la caverne, se servant de sa fronde ou s'exerçant au b‚ton à lancer. Des lagopèdes et des grouses vivaient dans les plaines de part et d'autre de la Rivière. Ayla savait qu'elle aurait pu les abattre avec sa fronde mais elle voulait acquérir la même habileté avec un b‚ton à lancer. Elle voulait aussi apprendre à le fabriquer. C'était difficile de détacher d'un gros rondin un morceau de bois plat et mince. On le faisait généralement avec des coins. Il fallait ensuite du temps pour donner forme au b‚ton et le polir. Il était encore plus ardu d'apprendre à le lancer en lui imprimant un mouvement particulier pour qu'il tournoie horizontalement dans l'air.
Elle avait vu un jour une MamutoÔ lancer un b‚ton de forme semblable vers un vol d'oiseaux et en abattre trois ou quatre. Ayla aimait chasser avec des armes qui exigeaient de l'adresse.
Elle se sentait moins seule, maintenant qu'elle avait une nouvelle arme avec laquelle s'entraîner, et elle commençait à savoir se servir du b‚ton à
lancer. Il était rare qu'elle revînt à l'abri sans un oiseau ou deux. Elle emportait toujours sa fronde et rapportait souvent un lièvre ou un petit rongeur en plus. Cela lui procurait une certaine indépendance. Elle était contente de l'aspect de son habitation - les nombreux cadeaux qu'elle avait reçus pour son union avec Jondalar y trouvaient leur place - mais elle apprenait le troc et échangeait les plumes de ses oiseaux et quelquefois leur chair contre des objets qu'elle voulait installer chez elle. Même les os creux des volatiles pouvaient être coupés pour devenir des perles ou transformés en instruments de musique, des fl˚tes au son aigu. Les os d'oiseau entraient également dans la fabrication de divers outils ou ustensiles.
Ayla gardait toutefois pour elle une grande partie des peaux des lapins et des lièvres qu'elle chassait avec sa fronde ou des oiseaux qu'elle abattait avec son b‚ton. Elle projetait d'en faire des vêtements pour le bébé quand le temps tournerait au froid et qu'elle devrait rester dans l'abri.
Un matin de fin d'automne, Ayla mettait de l'ordre dans son habitation, préparait un endroit pour le bébé et ses affaires. Elle retrouva le vêtement de garçon que Marona lui avait donné, le tint contre elle. Il y avait longtemps qu'elle était devenue trop ronde pour pouvoir l'enfiler mais elle avait l'intention de le porter plus tard. C'était une tenue confortable. Je devrais peut-être m'en fabriquer une semblable, un peu plus ample en haut, avec les peaux de daim qu'il me reste, se dit-elle. Elle plia le vêtement et le rangea.
Ayla avait promis de passer voir Lanoga ce jour-là et décida de lui apporter quelque chose à manger. Elle s'était prise d'affection pour la fillette et le bébé, à qui elle rendait fréquemment visite, bien que cela l'oblige‚t à parler à Laramar et Tremeda plus souvent qu'elle ne l'aurait voulu. Elle avait aussi noué des rapports avec les autres enfants, en particulier Bologan, mais la conversation avec l'adolescent demeurait assez empruntée.
Elle le découvrit en arrivant à l'habitation de Tremeda. Il avait commencé
à apprendre à faire du barma avec l'homme de son foyer, et Ayla avait sur ce point des sentiments partagés. Il était bon qu'un homme enseigne des choses aux enfants de son foyer, mais les Zelandonii qui traînaient toujours à proximité pour boire le barma de Laramar n'étaient pas la compagnie qu'elle aurait souhaitée pour Bologan.
- Salutations, Bologan, dit-elle. Lanoga est là ?
Bien qu'elle l'e˚t salué plusieurs fois depuis leur retour à la Neuvième
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