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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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prêter plus d'attention et regrettait que sa mémoire ne f˚t pas aussi bonne que celle du Peuple du Clan. Pourquoi raisonnait-elle comme si elle faisait encore partie du Clan ? Elle savait bien qu'elle était née étrangère et qu'aujourd'hui, aux yeux de tous, elle était morte.
    Tête baissée, elle se courbait sous le vent. Depuis que la tempête venue du nord avait fondu sur elle en hurlant, elle cherchait désespérément un endroit o˘ s'abriter. Elle ne connaissait pas la région. La lune avait parcouru un cycle complet depuis qu'elle avait quitté le clan de Broud, mais elle ne savait toujours pas o˘ elle allait.
    " Dirige-toi vers le nord ", lui avait conseillé Iza trois ans auparavant.
    La nuit o˘ elle était morte, la guérisseuse avait parlé du continent situé
    au-delà de la péninsule. Elle avait insisté pour qu'elle parte. Le jour o˘
    Broud serait le chef, avait-elle dit, il trouverait un moyen de la faire souffrir. Iza ne s'était pas trompée ! Broud l'avait fait souffrir et il avait même réussi à l'atteindre dans ce qu'elle avait de plus cher au monde.
    Dure est mon fils, pensa Ayla. Broud n'avait pas le droit de nous séparer.
    Il n'avait aucune raison de me maudire. C'est lui qui a provoqué la colère des esprits et le tremblement de terre qui a suivi. Ayla avait déjà été
    maudite : elle savait donc à quoi s'en tenir. Mais, cette fois, tout s'était passé si vite que les membres du Clan eux-mêmes avaient eu du mal à
    se faire à l'idée qu'elle n'existait plus. Ils n'avaient pourtant pas pu empêcher Durc de la voir au moment o˘ elle avait quitté la caverne.
    Alors que Broud l'avait maudite dans un mouvement de colère, Brun, au contraire, avait consulté les membres du Clan avant de lancer sa malédiction. Il avait pourtant de bonnes raisons de la maudire, mais il lui avait laissé une chance de revenir.
    Relevant la tête, Ayla s'aperçut qu'il commençait à faire sombre : la nuit n'allait pas tarder à tomber. Malgré les touffes de carex qu'elle avait glissées à l'intérieur de ses chausses en peau pour les isoler de l'humidité, la neige avait fini par les détremper et elle avait les pieds tout engourdis. La vue d'un pin tordu et rabougri la rassura.
    Dans les steppes, les arbres étaient peu nombreux : ils ne poussaient qu'aux endroits o˘ le sol était humide. En général, une double rangée de pins, de bouleaux ou de saules, aux troncs tordus par les rafales de vent, signalaient la présence d'un cours d'eau. Durant la saison sèche, dans cette région o˘ les eaux souterraines étaient rares, la vue de ces arbres était toujours bon signe. Et quand le vent, venu des grands glaciers du Nord, soufflait en tempête sans qu'aucune végétation ne l'arrête, ces rideaux d'arbres offraient une protection - aussi maigre soit-elle.
    Ayla fit encore quelques pas avant d'atteindre le bord du ruisseau, un mince filet d'eau qui courait entre les berges prises par les glaces. Elle obliqua alors vers l'ouest, dans l'espoir qu'en aval la végétation serait plus dense que les broussailles environnantes.
    Elle avançait avec difficulté, le visage toujours protégé par son capuchon, quand, soudain, le vent cessa de souffler. Levant les yeux, elle s'aperçut que de l'autre côté du ruisseau, la berge se relevait pour former un petit escarpement. Aussitôt, elle s'engagea afin de traverser l'eau glacée. Les touffes de carex étaient impuissantes contre la morsure de l'eau glaciale mais, au moins, elle ne sentait plus le vent. La berge, creusée par le courant, formait une saillie qui abritait un tapis de racines et de broussailles emmêlées, et Ayla se dirigea vers cette sorte d'auvent sous lequel la terre était à peu près sèche.
    Après avoir défait les courroies du panier qu'elle portait sur le dos, Ayla le posa par terre, puis elle en retira une lourde peau d'aurochs et une branche débarrassée de ses rameaux. Avec la peau d'aurochs, elle dressa une tente basse et pentue, maintenue sur le sol par des pierres et des morceaux de bois flotté, et elle se servit de la branche pour y ménager une ouverture.
    En s'aidant de ses dents, elle dénoua les lanières en cuir de ses moufles.
    De forme à peu près ronde, celles-ci étaient faites d'une peau retournée, resserrée à la hauteur du poignet et fendue à l'intérieur, côté paume, pour permettre le passage de la main ou du pouce lorsqu'elle désirait attraper quelque chose. Les peaux qui recouvraient ses pieds

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