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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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quelques-uns, encore tièdes de la chaleur du nid, et fourra les autres dans un repli de son vêtement. Puis elle redescendit vers le rivage.
    Elle retira alors ses chausses et pénétra dans l'eau pour y rincer les moules légèrement sableuses qu'elle venait de ramasser sur les rochers.
    quand, penchée sur une flaque laissée par la marée descendante, elle avança la main pour arracher des anémones de mer, celles-ci replièrent leurs tentacules chatoyants qui ressemblaient à des pétales de fleur. Leur forme et leur couleur lui étant inconnues, elle préféra terminer son repas avec des clams qu'elle dénicha en fouillant dans le sable à un endroit o˘ une légère dépression trahissait leur présence.
    Rassasiée par les oeufs et les coquillages, la jeune femme se reposa un moment sur le rivage, puis elle escalada à nouveau la falaise. Arrivée en haut, elle s'assit, les genoux entre les mains, respirant à pleins poumons l'air du large.
    D'o˘ elle était, elle apercevait parfaitement le doux arc de cercle que traçait en direction de l'ouest la côte sud du continent. A peine masqué
    par un étroit rideau d'arbres, elle voyait aussi le vaste pays des steppes qui ressemblait en tout point aux froides prairies de la péninsule. Nulle part il n'y avait trace de vie humaine.
    Me voilà arrivée sur le continent, se dit-elle, cette terre immense qui se trouve au-delà de la péninsule. Et o˘ dois-je aller maintenant, Iza ? Tu m'as dit que c'était ici que vivaient les Autres. Mais je ne vois personne.
    Ayla se souvenait parfaitement des paroles prononcées par Iza la nuit o˘
    elle était morte, trois ans auparavant :
    - Tu n'appartiens pas au Clan, lui avait rappelé la guérisseuse. Tu es née chez les Autres. Tu dois partir et retrouver les tiens.
    - Partir ! Mais o˘ irais-je, Iza ? Je ne connais pas les Autres et je ne saurais même pas o˘ les chercher.
    - Dîrige-toi vers le nord, lui avait alors conseillé Iza, vers les vastes terres qui se trouvent au-delà de la péninsule : c'est là que vivent les Autres. Va-t'en, Ayla ! avait-elle ajouté. Trouve ton peuple et ton compagnon.
    Ayla n'était pas partie au moment o˘ Iza le lui avait conseillé car elle ne s'en sentait pas capable. Mais maintenant, elle n'avait plus le choix : elle était seule au monde et devait trouver les Autres. Il lui était impossible de revenir sur ses pas et elle savait qu'elle ne reverrait jamais son fils.
    A la pensée de Durc, ses joues se mouillèrent de larmes. Depuis qu'elle avait quitté le Clan, il avait fallu qu'elle se batte pour rester en vie et avoir du chagrin était un luxe qu'elle ne pouvait pas se permettre. Mais maintenant qu'elle avait commencé à pleurer, elle ne pouvait plus s'arrêter.
    Elle versa des larmes sur les membres du Clan qu'elle avait laissés derrière elle et sur Iza, la seule mère dont elle e˚t gardé le souvenir.
    Elle pleura en pensant à la solitude qui était la sienne et aux dangers qui l'attendaient dans ce pays inconnu. En revanche, elle fut incapable de verser des larmes sur Creb, l'homme qui l'avait considérée comme sa propre fille. La blessure était trop fraîche : il était trop tôt pour qu'elle puisse affronter le fait que Creb était mort, lui aussi.
    quand ses larmes cessèrent de couler, Ayla se rendit compte qu'elle avait les yeux fixés sur les vagues qui déferlaient au pied de la falaise avant de venir mourir autour des rochers déchiquetés.
    Ce serait tellement facile, songea-t-elle.
    Non ! ajouta-t-elle aussitôt en hochant vigoureusement la tête. Je lui ai dit qu'il pouvait prendre mon fils, m'obliger à partir et lancer sur moi la Malédiction Suprême, mais que jamais il ne pourrait me faire mourir !
    Elle se passa la langue sur les lèvres et, au go˚t de sel de ses larmes, se prit à sourire. Iza et Creb avaient toujours été étonnés qu'elle puisse pleurer. Les membres du Clan ne pleuraient jamais, sauf lorsque leurs yeux étaient irrités. Dure lui-même avait hérité des yeux bruns du Clan : même s'il lui ressemblait par bien des côtés et était capable d'imiter les sons qu'elle émettait, jamais il ne versait une larme.
    Ayla se dépêcha de redescendre. Au moment o˘ elle remettait son panier sur son dos, elle se demanda si les yeux des Autres versaient eux aussi des larmes ou si ses propres yeux étaient simplement fragiles comme le disait Iza. Puis elle se répéta le conseil de la guérisseuse " Trouve ton peuple et ton compagnon.

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