Le clan de l'ours des cavernes
étaient du même modèle
- sauf qu'elles étaient dépourvues de fente
- et elle dut pas mal batailler avant de réussir à dénouer les courroies mouillées qui les tenaient fermées à hauteur de la cheville. quand elle se fut déchaussée, elle retira les touffes de carex qui se trouvaient à
l'intérieur de ses chausses et les mit de côté.
Elle étala alors sa peau d'ours à l'intérieur de la tente, face mouillée contre le sol, puis posa par-dessus ses moufles, ses chausses en peau et les touffes de carex. Elle pénétra en rampant sous la tente, pieds en avant, et en bloqua l'entrée à l'aide de son panier. Après avoir frotté ses pieds glaçés, elle s'enveloppa dans la fourrure. Dès que celle-ci lui eut communiqué sa chaleur, elle se roula en boule et ferma les yeux.
L'hiver n'en finissait pas de mourir. Ce n'est qu'à contrecoeur qu'il l-
édait la place à la saison nouvelle. Et le printemps lui-même semblait c hésiter à s'installer : un jour, il faisait froid comme au plein coeur de l'hiver et le lendemain, le soleil brillait, annonciateur des chaleurs de l'été.
Durant la nuit, le temps changea à nouveau et la tempête s'arrêta net.
quand Ayla se réveilla, le soleil se réverbérait sur les plaques de glace et les amas de neige de la rive, et le ciel était d'un bleu profond et lumineux. quelques nuages s'effilochaient vers le sud.
Elle se glissa en rampant hors de la tente et, pieds nus, courut vers le ruisseau. Elle avait emporté une vessie recouverte de peau qui lui servait de gourde et qu'elle plongea dans le cours d'eau glacial. Après l'avoir remplie, elle but une longue gorgée et se précipita à nouveau sous la tente pour se réchauffer.
Mais elle ne resta pas longtemps à l'intérieur. Maintenant que la tempête s'était calmée et que le soleil brillait, elle n'avait plus qu'une h‚te : reprendre sa route. Ses chausses ayant séché pendant la nuit, elle les enfila, attacha sa peau d'ours par-dessus le vêtement en peau qu'elle avait gardé pour dormir et, après avoir fouillé dans son panier pour y chercher un morceau de viande séchée, y rangea sa tente et ses moufles. Tout en mastiquant la viande séchée, elle se remit en route.
Le cours du ruisseau était à peu près droit, en pente légère, et elle n'eut aucun mal à le suivre. Elle marchait en fredonnant toujours le même son d'une voix sans timbre. De temps en temps, elle apercevait des petites taches vertes sur les buissons de la rive et quand elle vit que, tel un visage minuscule, une fleur avait réussi à percer l'épaisse couche de neige, cela la fit sourire. A un moment donné, un gros morceau de glace se détacha soudain de la berge et, après avoir ricoché à côté d'elle, s'éloigna à toute vitesse, entraîné par le courant.
quand Ayla avait quitté le Clan, le printemps était déjà arrivé. Mais à
l'extrême sud de la péninsule, il faisait plus chaud qu'ailleurs et l'hiver durait moins longtemps. Abritée des vents glacials par une chaîne de montagnes, réchauffée et arrosée par les brises venues de la mer intérieure, cette étroite bande côtière orientée au sud bénéficiait d'un climat tempéré. Plus au nord, dans les steppes, le climat était plus rude.
Et Ayla, après avoir longé la chaîne de montagnes, avait voyagé dans cette direction. Si bien que, pour elle, c'était toujours le début du printemps.
Alors qu'elle cheminait le long du cours d'eau, elle entendit soudain les cris rauques des hirondelles de mer. Elle leva les yeux et aperçut, tournoyant au-dessus d'elle, ces oiseaux qui ressemblaient à de petites mouettes. La mer ne devait pas être loin. Et les hirondelles étaient certainement en train de nicher. Ce qui voulait dire : des oeufs. Mais aussi : des moules sur les rochers, des clams, des bernicles et des flaques pleines d'anémones de mer. Elle accéléra aussitôt l'allure.
Le soleil était presque au zénith lorsqu'elle arriva dans la baie formée par la côte sud du continent et l'extrémité nord-ouest de la péninsule.
Elle avait enfin atteint le large goulet qui reliait l'un à l'autre.
Après s'être débarrassée de son panier, Ayla escalada une falaise qui dominait le paysage environnant. Au pied de la paroi se trouvaient de gros rochers arrachés par le ressac. Des hirondelles de mer et des mergules nichaient en haut de l'éperon rocheux et, quand elle ramassa leurs oeufs, les oiseaux poussèrent des cris perçants. Elle en goba
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