Le clan de l'ours des cavernes
En comptant le temps qu'il vous faut pour atteindre l'autre rive et pour chasser, ce devrait être l'été quand vous arriverez à l'endroit o˘ le fleuve bifurque vers le sud.
- L'été, répéta Jondalar d'un air rêveur. J'en ai assez de la glace et de la neige. Je ne sais pas si je pourrai tenir jusqu'à l'été. J'ai besoin de chaleur.
Lanalia rapprocha à nouveau sa jambe de la sienne. Il posa sa main sur sa cuisse et, cette fois-ci, l'y laissa.
quand Ayla arnorça sa descente le long de la paroi rocheuse et escarpée qui surplombait la rivière, les premières étoiles apparaissaient dans le ciel du soir. Dès qu'elle eut franchi le bord du ravin, le vent tomba brusquement et elle s'arrêta un court instant pour savourer l'accalmie.
Mais la paroi interceptait aussi les dernières lueurs du jour. Et lorsqu'elle parvint au fond, les buissons qui bordaient la rivière n'étaient plus qu'un amas confus se découpant sur le ciel parsemé de myriades d'étoiles.
Après s'être arrêtée au bord du cours d'eau pour boire, elle se dirigea vers la paroi, là o˘ il faisait le plus sombre. La falaise lui donnait un sentiment de sécurité qu'elle n'avait jamais éprouvé dans les immenses plaines et elle ne jugea pas utile de monter sa tente. Elle étendit sa fourrure sur le sol, s'y coucha et rabattit les pans sur elle. Avant de s'endormir, elle aperçut la lune dont le disque presque plein se détachait en haut du ravin.
Elle se réveilla en poussant un cri. Terrorisée, le coeur battant à tout rompre, elle se leva brusquement et tenta de percer les épaisses ténèbres qui l'entouraient. Il y eut comme une détonation et, au même instant, la lueur d'un éclair l'aveugla. Tremblante de peur, elle bondit sur ses pieds. Elle vit alors la cime d'un grand pin, qui venait d'être frappé par la foudre, glisser lentement vers le sol, retenue dans sa chute par la partie du tronc à laquelle elle s'accrochait encore. Aussitôt l'arbre se mit à flamber, projetant des ombres grotesques sur la paroi rocheuse.
Puis il se mit soudain à pleuvoir. Le feu qui, l'instant d'avant, crépitait, chuinta sous l'assaut de la pluie diluvienne et finit par s'éteindre. Blottie contre la paroi, ne sentant ni les larmes qui lui mouillaient le visage ni la pluie, Ayla était encore sous le coup du cauchemar qui l'avait réveillée. Semblable an grondement d'un tremblement de terre, le premier coup de tonnerre avait réactivé un rêve fréquent, dont elle ne se souvenait jamais très bien au réveil mais qui provoquait chez elle un sentiment nauséeux d'inquiétude et une tristesse accablante. Un autre éclair illumina la nuit et Ayla aperçut à nouveau le tronc brisé par la foudre.
Terrorisée, elle saisit son amulette. Le tonnerre et les éclairs n'étaient qu'en partie responsables de la crainte irraisonnée qu'elle éprouvait. Elle n'avait jamais aimé les orages, mais elle y était habituée. Elle savait qu'ils étaient plus bénéfiques que destructeurs. Plus encore que l'orage, c'est le cauchemar qu'elle venait de faire qui l'avait bouleversée. Au cours de sa vie, chaque fois que la terre avait tremblé, elle avait été
séparée de ceux qu'elle aimait : à l'‚ge de cinq ans, elle s'était soudain retrouvée seule au monde et plus récemment, elle avait perdu Creb pour toujours.
Elle finit par se rendre compte qu'elle était mouillée et sortit sa tente de son panier. Elle la posa par-dessus la fourrure, se glissa à l'intérieur et cacha sa tête sous la peau d'aurochs. Le contact de la fourrure la réchauffa mais elle avait toujours aussi peur. Elle attendit que l'orage se calme pour oser se rendormir.
quand elle se réveilla, toutes sortes d'oiseaux pépiaient, gazouillaient ou croassaient dans l'air matinal. Repoussant la couverture en peau, Ayla contempla avec délice cet univers verdoyant qui, encore humide de pluie, étincelait sous le soleil. Elle se trouvait sur une grande plage rocheuse.
A cet endroit, la petite rivière, dont le cours était orienté vers le sud, obliquait légèrement vers l'est.
Sur la rive opposée poussaient des pins vert sombre dont la cime atteignait le haut de la paroi mais sans jamais la dépasser. Toutes les tentatives qu'ils avaient faites pour la dominer avaient été arrêtées net par le vent qui soufflait dans les steppes. Les arbres les plus grands avaient donc une curieuse forme aplatie et, comme la croissance de leurs branches était stoppée en hauteur, celles-ci
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