Le clan de l'ours des cavernes
lui serait bien utile pendant l'hiver.
Elle eut moins de chance en revanche avec une hyène qui s'était approchée de l'a fosse et qui réussit à emporter an des jarrets de la jument. Jamais, depuis qu'elle vivait dans la vallée, elle n'avait vu autant de carnassiers. Il n'y avait pas que les renards, les hyènes et les gloutons qui s'intéressaient à son gibier. Des loups et, plus cruels qu'eux encore, des dholes tournaient autour de la fosse en restant hors de portée de la fronde. Les faucons et les milans se montraient beaucoup plus téméraires et ne s'enfuyaient d'un coup d'aile qu'à l'approche d'Ayla. Elle s'attendait à
tout moment à voir apparaître un lynx, un léopard ou le terrible lion des cavernes.
quand elle eut terminé de transporter la totalité de la viande jusqu'à la plage, l'après-midi était bien avancé. Elle se laissa tomber près du feu.
Elle n'avait pas dormi de la nuit, pas eu le temps de manger et elle était épuisée. Finalement, ce furent les mouches qui l'obligèrent à se relever. En les entendant bourdonner autour d'elle, elle se rendit compte à
quel point elle était sale : son corps et ses vêtements étaient couverts de boue et de sang. Elle se dirigea vers la rivière et y plongea tout habillée.
L'eau fraîche lui fit du bien. Elle remonta vers la caverne, mit ses vêtements mouillés à sécher devant l'ouverture, enfila son vêtement en peau et alla chercher sur sa couche la fourrure sous laquelle elle dormait.
Avant de redescendre, elle s'avança au bord de la corniche et jeta un coup d'oeil dans la vallée. Les chevaux avaient disparu, par contre une intense activité semblait régner autour de la fosse.
Soudain, Ayla se souvint des deux épieux qu'elle avait laissés là-bas.
Devait-elle prendre le risque d'aller les rechercher ? Se souvenant du temps qu'elle avait mis pour les fabriquer, elle se dit que mieux valait les récupérer. Elle déposa sa fourrure sur la plage, reprit sa fronde qu'elle avait enlevée pour se baigner et remplit les replis de son vêtement de cailloux avant de repartir.
quand elle arriva sur place, elle tomba en plein carnage. Une partie de la palissade avait été renversée par les animaux impatients de s'approcher, l'herbe était piétinée et la fosse, rougie de sang, faisait penser à une blessure béante. Deux loups étaient en train de grogner autour de ce qui restait de la tête de la jument. Des renardeaux se disputaient en glapissant la jambe de devant de l'animal, tirant sur les longs poils et s'attaquant même au sabot.
quand Ayla s'approcha, une hyène releva la tête, soudain sur ses gardes, les milans s'enfuirent à tire-d'aile, mais le glouton qui se trouvait juste à côté de la fosse ne bougea pas. Je ferais bien de me dépêcher, se ditelle en lançant une pierre sur le glouton qui s'enfuit aussitôt. Il va falloir que j'allume plusieurs feux pour protéger la viande. La hyène recula hors de portée de sa fronde en ricanant. Fiche le camp de là, affreuse ! songea Ayla qui détestait les hyènes. Elle ne pouvait pas voir une hyène sans songer aussitôt à celle qui avait essayé d'emporter le bébé
d'Oga et qu'elle avait tuée avec sa fronde.
Alors qu'elle se penchait pour ramasser ses épieux, un mouvement derrière une des brèches de la palissade attira soudain son attention. Elle aperçut alors des hyènes qui s'approchaient sans bruit de la jeune pouliche couleur de foin.
Je suis désolée pour toi, songea Ayla. Je n'avais pas l'intention de tuer ta mère. Mais comme c'est elle qui est tombée dans le piège, je n'avais pas le choix. Elle n'éprouvait aucune culpabilité. Dans le monde o˘ elle vivait, il y avait les chasseurs et les chassés. Et les chasseurs pouvaient devenir des proies. Si Ayla n'avait eu ni feu ni armes, cela aurait été son cas. La chasse faisait partie de la vie.
Elle savait que, sans sa mère, la jeune pouliche était condamnée et elle éprouvait de la pitié pour cet animal sans défense. que de fois avait-elle ramené à Iza des animaux blessés pour que la guérisseuse les soigne, et provoqué du même coup la colère de Brun !
Les hyènes étaient en train d'encercler la jeune pouliche. Celle-ci leur lançait des regards apeurés et essayait de leur échapper. S'il n'y a plus personne pour s'occuper d'elle, autant qu'elle meure tout de suite, se dit Ayla. Mais, quand une hyène s'élança vers la pouliche et lui entailla le flan, elle ne put s'empêcher
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