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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d'intervenir. La fronde à la main, elle s'avança dans la trouée et bombarda de pierres les assaillants. Une des hyènes s'effondra sur le sol, les autres s'éloignèrent. Ayla n'avait pas l'intention de les poursuivre : leur peau tachetée ne l'intéressait pas.
    Elle voulait seulement qu'elles laissent la jeune pouliche tranquille.
    Celle-ci s'était reculée en la voyant, mais elle n'était pas allée loin.
    Elle avait encore plus peur des hyènes que d'Ayla.
    La jeune femme s'approcha peu à peu de la pouliche, la main tendue en avant et en chantonnant d'une voix douce, comme elle l'avait déjà fait avec d'autres animaux apeurés. D'instinct, elle savait s'y prendre avec les animaux. La pitié qu'elle éprouvait pour les créatures sans défense s'étendait à tous les êtres vivants et son activité de guérisseuse n'avait fait que la renforcer. Iza était comme elle : elle aussi, elle n'avait pas hésité à recueillir une petite fille blessée et affamée, malgré
    la désapprobation du clan.
    quand la jeune pouliche avança la tête pour renifler les doigts d'Ayla, celle-ci en profita pour s'approcher un peu plus et lui caresser l'encolure. Le jeune animal s'enhardit et se mit à sucer bruyamment le bout de ses doigts.
    Pauvre bébé ! songea-t-elle en faisant un effort pour ne pas pleurer. Tu as faim et ta mère n'est plus là pour te nourrir. Ce n'est pas moi qui vais te donner du lait, je n'en avais déjà pas assez pour nourrir Dure. Cela n'a pas empêché mon fils de grandir. Je trouverai bien quelque chose pour te nourrir. Toi aussi, il va falloir te sevrer. Viens avec moi,. bébé, ajoutat-elle en entraînant la jeune pouliche vers la plage.
    En arrivant près du feu, Ayla aperçut un lynx qui était en train de lui voler un morceau de cette viande si difficilement gagnée. L‚chant la pouliche, elle saisit sa fronde et, quand le lynx releva la tête, lança deux pierres coup sur coup.
    Avec une fronde, tu peux tuer un lynx, lui avait dit Zoug un jour. Mais ne t'attaque jamais à un animal plus gros que le lynx. Et Ayla avait eu maintes fois l'occasion de vérifier que Zoug avait raison.
    Elle replaça la viande près du feu et y traîna le corps sans vie du félin.
    En voyant son tableau de chasse - l'imposant tas de viande, la peau couverte de boue de la jument, la fourrure du glouton et celle du lynx -
    elle éclata soudain de rire. J'avais besoin de viande, se dit-elle. J'avais besoin de fourrure. Et maintenant, je n'aurai pas assez de mes deux mains pour m'occuper de tout ça.
    Effrayée par le feu, la jeune pouliche s'était légèrement éloignée. Ayla alla chercher une Iongue lanière et, s'approchant avec précaution c de l'animal, elle la lui passa autour du cou et la ramena vers la plage o˘
    elle l'attacha au tronc d'un arbuste. Elle retourna prendre ses épieux qu'elle avait laissés près de la fosse et, à son retour, comme la jeune pouliche recommençait à lui sucer les doigts, elle se demanda ce qu'elle pourrait lui donner à manger.
    Elle lui proposa une brassée d'herbes, mais le petit cheval ne semblait pas savoir ce que c'était. Elle songea alors aux céréales qu'elle avait fait cuire la veille au soir et auxquelles elle avait à peine touché. Si les petits des chevaux étaient comme les bébés du Clan, ils devaient pouvoir manger la même nourriture que leur mère à condition que celle-ci soit liquide. Ayla ajouta de l'eau dans le récipient qui contenait les céréales et les écrasa pour obtenir une bouillie qu'elle proposa à la jeune pouliche. Celle-ci renifla la bouillie, puis recula quand Ayla lui enfonça le museau dans le récipient.
    Comme elle recommençait à sucer les doigts d'Ayla, la jeune femme plongea ses deux mains dans le récipient. La jeune pouliche accepta alors d'y go˚ter. La bouillie dut lui plaire car, sans qu'Ayla ait besoin d'insister, elle nettoya le contenu du récipient.
    J'ai l'impression qu'il va falloir que je ramasse plus de grains que prévu, songea Ayla. Dire qu'elle avait tué la mère de ce poulain pour pouvoir se nourrir et que maintenant, elle serait obligée de faire provision de grains pour nourrir le bébé ! Si les membres du Clan étaient là, ils ne manqueraient pas de dire qu'elle se conduisait d'une manière bien étrange Maintenant que je suis seule, je fais ce que je veux, se dit-elle en enfonçant l'extrémité d'une petite branche dans un morceau de viande qu'elle plaça au-dessus des braises. Dès qu'elle eut fini de

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