Le clan de l'ours des cavernes
fendit ies peaux, rompit les cordes et finit par s'y empêtrer. quand il réussit enfin à se libérer, il dut se dire que l'endroit n'était guère hospitalier, car il repartit au petit trot sans faire de mal à qui que ce soit.
Jetant un coup d'oeil derrière son épaule, Thonolan s'aperçut que le rhinocéros n'était plus là et il se dépêcha de rejoindre son frère.
- Imbécile ! s'écria celui-ci en jetant sa sagaie sur le sol avec une telle force que la hampe en bois se brisa net au-dessus de la pointe en os. Tu avais envie de te faire tuer ? Grande Doni, Thonolan ! Il faut être nombreux pour harceler un rhinocéros ! A deux, jamais nous n'y serions arrivés ! que se serait-il passé s'il s'était élancé à ta poursuite ?
qu'aurais-je fait, hein, s'il t'avait donné un coup de corne ?
Surpris par cette sortie, Thonolan faillit se mettre en colère. Mais finalement, il sourit à son frère.
- Alors, comme ça, tu t'es fait du souci pour moi... Peut-être ai-je eu tort de tenter une sortie mais il était hors de question que je te laisse attaquer le rhinocéros avec une sagaie aussi légère. qu'aurais-je fait, hein, s'il t'avait donné un coup de corne ? dernanda-t-il avec un grand sourire. (Il ajouta, les yeux pétillant de malice, comme un enfant tout fier de vous avoir joué un bon tour :) De toute façon, il ne m'a même pas couru après.
Jondalar n'en voulait pas vraiment à son frère. Il était surtout soulagé de voir qu'il s'en était sorti sans mal.
- Tu as eu de la chance, dit-il en soupirant. Nous en avons eu tous les deux. Mais nous aurions intérêt à fabriquer deux sagaies mieux adaptées à
ce genre de gibier.
- Il n'y a pas d'ifs par ici, fit remarquer Thonolan en commençant à ranger la tente. Mais nous trouverons facilement des frênes ou des aulnes sur notre route.
- Même un saule ferait l'affaire. Et mieux vaudrait s'occuper de ces sagaies avant de partir.
- Ne restons pas ici, Jondalar. Nous avions décidé d'atteindre les montagnes avant la nuit.
- L'idée de voyager sans une arme capable d'arrêter les rhinocéros qui se baladent par ici ne me plaît pas tellement.
- Nous pourrons nous arrêter plus tôt que d'habitude. De toute façon, il faudra réparer la tente. Nous en profiterons pour chercher les arbres dont nous avons besoin. Inutile d'attendre sur place que ce rhinocéros revienne.
- Tu oublies qu'il peut aussi nous suivre... rappela Jondalar qui savait très bien que chaque matin son frère était impatient de se remettre en route. D'accord ! convint-il finalement. Nous allons essayer d'atteindre les montagnes. Mais nous nous arrêterons bien avant la nuit.
- D'accord, Grand Frère.
Les deux frères s'étaient remis en route et suivaient la rive du fleuve.
Tout naturellement, ils avaient adopté la même allure et savouraient cette marche silencieuse. Ce Voyage en commun les avait beaucoup rapprochés.
Chacun connaissait maintenant la force et les faiblesses de l'autre. Ils se partageaient tout naturellement les t‚ches quand venait le moment d'établir leur camp et dépendaient étroitement l'un de l'autre en cas de danger. Ils étaient jeunes, forts, en parfaite santé et si s˚rs d'eux qu'ils étaient persuadés de pouvoir faire face à n'importe quelle situation.
Vivant en parfaite harmonie avec la nature, ils réagissaient instinctivement à n'importe quel changement dans leur environnement. Et à
la moindre menace, ils se tenaient sur leurs gardes. En revanche, ils prêtaient peu d'attention au vent froid qui, ce jour-là, remuait les branches, aux nuages qui s'amoncelaient sur les premiers contreforts enneigés de la montagne située en face d'eux ou même aux eaux profondes qui coulaient le long de la berge.
Le parcours de la Grande Rivière Mère était canalisé par les hautes chaînes montagneuses du continent. Après être sortie des montagnes septentrionales aux sommets couverts de glace, elle coulait d'abord en direction de l'est.
De l'autre côté se trouvait un haut plateau et, plus à l'est, une seconde chaîne en arc de cercle. A l'endroit o˘ les confins montagneux rencontraient les premiers contreforts de ce second massif, le fleuve se frayait un passage à travers la barrière rocheuse et obliquait brusquement vers le sud.
Après s'être glissé entre les plateaux karstiques, le fleuve dessinait des méandres dans les steppes verdoyantes et se divisait alors en plusieurs bras, qui finissaient par se rejoindre en un seul
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