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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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coulant vers le sud.
    Pendant la traversée des plaines, le fleuve lent et paresseux donnait l'impression de ne subir aucun changement. En réalité, avant qu'elle n'atteigne, à l'extrême sud de ces immenses plaines, la région montagneuse qui allait à nouveau l'obliger à obliquer vers l'est, la Grande Rivière Mère avait reçu tous les cours d'eau venus des faces nord et est de la première chaîne de montagnes.
    Gros de tous ces affluents, le fleuve faisait alors une grande boucle pour contourner l'extrémité sud du second massif. Les deux frères avaient suivi la rive gauche, traversant les bras du fleuve au fur et à mesure que ceuxci leur barraient la route. Sur la rive droite, le pays était très escarpé.
    De leur côté, la berge du fleuve s'élevait graduellement et formait des collines moutonnantes.
    - Je ne pense pas que nous atteindrons l'embouchure du fleuve avant l'hiver, fit remarquer Jondalar.
    - Et moi, je suis s˚r du contraire, répliqua Thonolan. Regarde comme il est large, continua-t-il en montrant le cours d'eau à son frère. Je n'aurais jamais cru qu'il puisse atteindre une telle taille. Je ne serais pas étonné
    que nous soyons tout près de l'embouchure.
    - C'est impossible ! Nous n'avons pas encore rencontré la Rivière Soeur.
    Tamen nous a dit que cet affluent était aussi large que la Grande Rivière Mère.
    - A force de parler de la Soeur, on a d˚ exagérer sa taille. Comment imaginer qu'il puisse y avoir un autre cours d'eau aussi large que celuilà !
    - Tamen n'a pas dit qu'il avait vu la Soeur. Mais ça m'étonnerait qu'il se soit trompé. Tous les indications qu'il nous a données se sont révélées justes. Il nous avait dit que le fleuve obliquait à nouveau vers l'est et nous avait parlé des gens qui nous ont aidés à traverser le bras le plus large sur un radeau.
    - On a toujours tendance à exagérer les merveilles qui sont loin de chez soi, rappela Thonolan. Je pense que la fameuse " Soeur " dont nous a parlé
    Tamen n'est qu'un autre bras du fleuve, beaucoup plus loin à l'est.
    - Souhaitons que tu aies raison, Petit Frère. Car si la Soeur existe vraiment, nous serons obligés de la traverser pour atteindre ces montagnes.
    - Tant que je ne l'aurai pas vue, je n'y croirai pas.
    Un gros nuage noir surgi à l'horizon attira soudain l'attention de Jondalar. En entendant le bruit que faisait cet étrange nuage qui se déplaçait dans le sens contraire du vent, il sut aussitôt que c'était des oies sauvages. quand elles arrivèrent à l'aplomb des deux frères, leur formation dessinait dans le ciel un V parfait et leurs cris étaient assourdissants. Virant de bord toutes ensemble, elles obscurcirent un instant le ciel, descendirent en piqué et s'éparpillèrent en approchant du sol, battant des ailes pour freiner. Elles s'étaient posées derrière le coude que faisait le fleuve, hors de vue des deux frères.
    - Ces oies sauvages ne se sont pas arrêtées par hasard ! s'écria aussitôt Thonolan. Il doit y avoir un marais. Peut-être même un lac ou une mer. Je parie que nous avons atteint l'embouchure du fleuve.
    - Montons en haut de cette colline, proposa Jondalar, sur un ton qui indiquait clairement qu'il ne partageait pas l'avis de son frère. Nous verrons bien.
    La montée était rude, les deux frères respiraient bruyamment et, quand ils arrivèrent au sommet, la perspective qu'ils découvrirent acheva de leur couper le souffle. Au-delà de la boucle, le fleuve s'élargissait et son cours devenait de plus en plus tumultueux au fur et à mesure qu'il approchait d'une vaste étendue d'eau boueuse qu charriait toutes sortes de débris. Des branches brisées, des cadavres d'animaux et même des arbres entiers tournoyaient à la surface de l'eau, agités en tous sens par des courants contraires.
    Les deux frères n'avaient pas atteint l'embouchure de la Grande Rivière Mère mais l'endroit o˘ la Soeur se jetait dans l'immense fleuve.
    La Soeur avait pris naissance tout en haut des montagnes qui se trouvaient en face d'eux. Elle n'était d'abord que torrents et ruisseaux. Puis ces petits cours d'eau se transformaient en rivières, dévalant le long des pentes de la face ouest de la seconde chaîne de montagnes. Comme aucun lac, aucune retenue ne venait freiner leur course, les eaux tourbillonnantes gagnaient en force et en vitesse au fur et à mesure qu'elles s'approchaient de la plaine o˘ elles se réunissaient enfin. Le seul frein que rencontrait la Soeur

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