Le clan de l'ours des cavernes
doute que ce mystérieux personnage était un Homme qui Guérit. qu'il soit ou non de Ceux qui Servent La Mère n'avait aucune espèce d'importance. Thonolan avait besoin d'un Homme qui Guérit et l'Homme qui Guérit était là.
Comment ces inconnus avaient-ils pu savoir qu'il avait besoin de soins ?
Comment avaient-ils appris qu'il avait besoin d'aide ?
Après avoir ajouté un bout de bois dans le feu, Jondalar glissa ses fesses nues à l'intérieur de ses fourrures de couchage et s'allongea pour contempler la vo˚te étoilée. Une forme indécise apparut soudain dans son champ visuel, obscurcissant le peu de clarté que dispensaient les étoiles.
Lorsque ses yeux se furent adaptés à l'obscurité, il discerna le visage d'une jeune femme qui se penchait vers lui et lui tendait un bol d'infusion.
Jondalar se redressa aussitôt. Puis il s'aperçut que ses fourrures avaient glissé, laissant voir le haut de ses cuisses. Il se dépêcha de les remonter et jeta un coup d'oeil à ses pantalons qui étaient en train de sécher à
côté du feu.
La jeune femme se mit à sourire. Un sourire radieux illumina son joli visage un peu grave et lui conféra soudain une beauté éclatante. Jamais encore Jondalar n'avait assisté à une transformation aussi étonnante et, lorsqu'il lui sourit à son tour, son expression indiquait clairement à quel point il la trouvait attirante. La jeune femme ne s'en aperçut pas car elle avait baissé vivement la tête pour réprimer son fou rire de crainte de blesser cet étranger. Lorsqu'elle le regarda à nouveau, seuls ses yeux pétillaient encore de malice.
- Tu as un très beau sourire, lui dit jondalar en prenant le bol qu'elle lui tendait.
La jeune femme hocha la tête, puis elle dit quelques mots qui, d'après Jondalar, devaient signifier qu'elle ne l'avait pas compris.
- Même si tu ne peux pas me comprendre, continua-t-il, je tiens à ce que tu saches à quel point je suis heureux que tu sois là.
La jeune femme semblait aussi désireuse que lui de communiquer et il continua à parler, ne serait-ce que pour qu'elle ne s'en aille pas. Après avoir go˚té à l'infusion, il reprit en montrant le bol et en hochant la tête d'un air appréciateur :
- C'est délicieux. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une infusion de camomille.
Après avoir hoché la tête pour lui montrer qu'elle avait compris qu'il appréciait l'infusion, la jeune femme s'assit à côté du feu et dit quelques mots incompréhensibles. Jondalar trouvait sa voix agréable et go˚tait sa compagnie.
- Je ne sais pas ce que je serais devenu si vous n'étiez pas arrivés, reprit-il en fronçant les sourcils d'un air soucieux. Je me demande comment vous avez su que nous campions près de la rivière et que nous avions besoin d'un zelandoni. Ou d'un Homme qui Guérit, si tu préfères...
La jeune femme lui montra la tente qui avait été montée non loin de là et qu'illuminait le feu allumé à l'intérieur. Puis elle lui expliqua quelque chose. Jondalar remua la tête en signe d'impuissance. Il se sentait très frustré : la jeune femme semblait comprendre à peu près ce qu'il lui disait alors que lui était incapable de saisir un mot.
- J'aimerais que votre Homme qui Guérit me donne la permission de rester avec Thonolan, dit-il. Ce n'est pas que je doute de ses dons. Mais j'aimerais être auprès de mon frère.
Sensible à la gravité qui se lisait au fond de ses yeux, la jeune femme lui posa la main sur le bras pour le rassurer. Jondalar lui sourit d'un air un peu contraint. Le rabat de la tente s'ouvrit alors, livrant passage à une vieille femme.
- Jetamio ! appela-t-elle, avant d'ajouter quelques mots inconnus. La jeune femme bondit sur ses pieds. Jondalar lui prit la main pour la retenir.
- Jetamio ? demanda-t-il en pointant le doigt vers elle. (Et comme elie acquiesçait, il ajouta en tapant sur sa poitrine :) Jondalar.
- Jondalar, répéta-t-elle lentement.
Après avoir jeté un coup d'oeil en direction de la tente, elle tapota sa poitrine, puis celle de Jondalar et lui montra du doigt la tente.
- Thonolan, répondit-il. Mon frère s'appelle Thonolan.
- Thonolan, répéta la jeune femme en se dépêchant de gagner la tente.
Jondalar, qui la suivait des yeux, remarqua qu'elle boitait légèrement.
Mais cela n'avait pas l'air de la gêner.
Jondalar enfila ses pantalons qui étaient encore humides et, sans prendre la peine de les fermer ou de mettre ses bottes, il s'élança vers les taillis
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