Le clan de l'ours des cavernes
tout proches.
Depuis son réveil, il s'était retenu de satisfaire un besoin naturel car ses autres pantalons se trouvaient dans son sac, à l'intérieur de la tente o˘ l'on soignait Thonolan. Il se souvenait du sourire amusé qu'avait eu Jetamio la veille au soir et n'avait aucune envie de se balader dans le camp simplement vêtu de sa courte tunique. Il ne voulait pas non plus violer les coutumes et les tabous de ces gens qui était en train de s'occuper de son frère. S'il n'y avait eu que des hommes encore... Mais il craignait d'offusquer les deux femmes.
Il avait d'abord essayé de se lever et d'avancer sans sortir de ses fourrures de voyage. Il lui avait fallu un certain temps avant de se rendre compte que c'était irréalisable et de songer à enfiler ses pantalons humides. Il était alors tellement pressé de gagner l'abri des taillis qu'il remarqua à peine le rire de Jetamio qui fusait derrière lui.
- Ne te moque pas de lui, Tamio. Ce n'est pas gentil.
Incapable de garder son sérieux plus longtemps, la vieille femme éclata de rire à son tour.
- Je ne me moque pas de lui, Rosh. Mais c'est tellement drôle L'as-tu vu lorsqu'il essayait d'avancer dans ses fourrures ? Pourquoi n'est-il pas allé derrière ces taillis dans la tenue o˘ il était ?
- Peut-être ses coutumes sont-elles différentes des nôtres. J'ai l'impression que ces deux hommes viennent de loin. C'est la première fois que je vois des vêtements comme les leurs. La langue qu'il parle n'a rien à
voir avec la nôtre. Je serais incapable de prononcer un mot.
- Tu dois avoir raison, Rosh. Pour lui, cela doit être inconvenant d'être vu sans vêtements. Hier soir, quand il s'est aperçu que je pouvais voir ses cuisses, il est devenu tout rouge. quoi qu'il en soit, il était drôlement heureux que nous soyons là.
- Je comprends son soulagement.
- Comment va l'autre ? demanda Jetamio. Le shamud a-t-il dit quelque chose ?
- Il n'a plus de fièvre, son côté gauche est beaucoup moins enflé et il dort d'un sommeil calme. Le shamud pense qu'il a reçu un coup de corne de rhinocéros. Il a bien de la chance de ne pas avoir été tué sur le coup. Si l'homme qui l'accompagne n'avait pas pensé à signaler sa présence, en indiquant qu'il avait besoin qu'on vienne à son secours, il serait mort. Ils ont eu de la chance que nous les trouvions. Mudo devait les protéger. La Mère accorde toujours sa gr‚ce aux hommes jeunes et beaux.
- Cela n'a pas empêché celui qui s'appelle Thonolan d'être blessé... quel coup de corne il a reçu ! Crois-tu qu'il pourra à nouveau marcher ?
Roshario sourit tendrement à la jeune femme.
- S'il fait preuve d'autant de détermination que toi, je peux t'assurer qu'il remarchera.
Jetamio rougit et, pour cacher sa gêne, elle s'empressa de dire
- Je crois que je vais aller voir si le shamud n'a pas besoin de moi. Elle se dirigeait vers la tente en essayant de boiter le moins possible quand Roshario lui cria :
- Profites-en pour rapporter son sac au grand gars. Comme ça, la prochaine fois, il n'aura pas besoin de mettre des culottes mouillées.
- Il y a deux sacs dans la tente et je ne sais pas lequel est le sien.
- Apporte-lui les deux. «a fera de la place. Et demande au shamud à quel moment nous pourrons transporter... Comment s'appelle-t-il déjà ?
Thonolan ?
Jetamio hocha la tête.
- Si nous devons rester ici un certain temps, continua Roshario, il va falloir que Dolando organise une partie de chasse. Nous n'avons pas emporté
beaucoup de nourriture et je ne pense pas que les RamudoÔ puissent pêcher quand la rivière est comme ça. Encore que si on les écoutait, ceux-là, on passerait sa vie sur l'eau... Moi, je préfère sentir le sol sous mes Pieds.
- Tu dirais exactement le contraire si tu étais la compagne d'un RamudoÔ au lieu d'être celle de Dolando, rappela Jetamio.
La vieille femme lui lança un coup d'oeil perçant.
- Est-ce que par hasard un de ces rameurs t'a fait des avances ? Même si je ne suis pas ta vraie mère, Jetamio, tout le monde sait que je te considère comme ma fille. Laisse-moi te dire une bonne chose : un homme qui n'a même pas la politesse de te demander si tu désires vivre avec lui ne mérite pas que tu t'y intéresses. Tu ne peux pas faire confiance à ces hommes du fleuve...
- Ne t'inquiète pas, Rosh. Je n'ai pas l'intention de m'enfuir avec un homme du fleuve. Pas encore... ajouta-t-elle avec un sourire malicieux.
- Je connais bien des
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